Les services des communes de Sidi M’Hamed et d’Alger-Centre continuent leur campagne de recensement des familles occupant les buanderies sur les terrasses des immeubles, celles ayant érigé des baraques de fortune sur ces mêmes terrasses ou encore les nombreuses familles squattant les caves de ces mêmes immeubles.
L’opération de recensement, qui a débuté au début de l’année en cours, a été particulièrement appréciée par ces mal logés qui espèrent bénéficier d’un logement décent. M. Bettache premier vice-président d’APC et chargé des affaires sociales, nous informera que ce recensement, qui en est à ses débuts, a concerné quelques dizaines de familles seulement. Ces squats existent, selon le même responsable, dans plusieurs quartiers de la commune, Telemly, Debbih Cherif, Mouzaoui ou encore Frères-Belbeli. Le programme ambitieux de la commune prévoit "leur éradication définitive", ajoute M. Bettache. Des projets de construction de logement sont déjà en cours sur plusieurs sites à Ain Nâadja, Saoula ou Zéralda pour le relogement de ces familles. La commune de Sidi M’Hamed a procédé en 2002 au relogement de quelque 350 familles. Ce squat des terrasses ou des caves d’immeubles s’est malheureusement généralisé dans la capitale, notamment dans la banlieue d’Alger-Centre. La commune de Bab El-Oued par exemple compte à elle seule quelque 400 familles qui face à la crise de logement ont investi terrasses et caves pour y abriter leurs familles selon le recensement effectué par les services de la communes en 2008, ce chiffre a certainement augmenté depuis. La commune de Oued Koriche elle aussi abrite des dizaines de terrasses et de caves squattées par des familles. Le wali d’Alger a pourtant instruit ses services d’interdire formellement l’occupation des terrasses de même que la pose de citernes, cela n’a pourtant pas dissuadé l’érection de toits de fortune, nous assure-t-on au niveau des services techniques des APC. L’occupation des caves est de son côté très «tendance» dans la capitale et plusieurs communes comptent des centaines de familles, c’est le cas de la cité Soummam dans la commune de Bab-Ezzouar qui compte plus d’une dizaines d’immeubles dont les caves sont occupés par des familles ou encore à El Annassers ex-Ruisseau où aucune terrasse ou cave n’est libre, l’une des caves sert même de garderie et accueille des bambins de 3 à 5 ans. Des odeurs nauséabondes, provenant de la tuyauterie des évacuations des eaux usées, pourrissent un peu plus l’atmosphère de ces lieux lugubres sans fenêtres. Pratiquement l’ensemble des cités d’Alger abritent sous terre ou sur leurs terrasses ces damnés de la ville. Depuis des années les derniers n’ont cessé d’interpeller les autorités communales pour un relogement décent. «Depuis des annéesnous ne cessons d’interpeller les élus pour nous faire sortir de ces habitations insalubres qui ont vu naître et grandir nos enfants», nous affirment deux pères de familles à la cité Soummam. "Nous vivons comme des rats, en proie à de nombreuses maladies dues aux mauvaises odeurs, à l’humidité et aux infiltrations. Tous nos enfants souffrent de problèmes respiratoires", ajoute un autre. Il est peut-être temps pour les différentes communes d’Alger de suivre l’exemple des communes d’Alger-Centre et de Sidi M’Hamed et reloger ces familles pour leur permettre de recouvrer leur dignité, mais aussi redonner à ces espaces leurs vocations premières complètement dévoyées. C. K.