Éradiquer les habitations précaires, notamment les bidonvilles qui prolifèrent
à une vitesse effrayante, demeure le principal souci, mais ô combien irréalisable, des autorités communales. Car en fait ces bidonvilles "fleurissent" et poussent comme de la mauvaise herbe et rien ne semble vouloir enrayer leur inexorable avancée. Toutes les tentatives se heurtent à la détermination des citoyens de ne pas céder un pouce de terrain. Par la force des choses ces sites hideux font malheureusement partie de notre paysage et sont en passe de devenir un phénomène pratiquement banalisé.
La commune de Oued Koriche (anciennement Frais-Vallon), renferme près de 100 mille âmes. Cette commune classée parmi des plus pauves de l’Algérois occupe une position géographique stratégique. Elle est située entre Bab El-Oued du côté nord, au sud Bouzareah et à l’ouest La Casbah.
Cette localité représente une source de problèmes et d’aléas en tous genres pour les autorités publiques. Cela se justifie, selon les habitants qui reconnaissent ce fait, par la précarité et la décadence du cadre de vie social. Les jeunes notamment sont privés de tout moyen qui leur permettrait d’envisager un avenir meilleur. Les jeunes de Oued Koriche sont derrière les actes de saccage et de vandalisme qui se produisent régulièrement à Bab El-Oued. Message de détresse et de désespoir en direction des autorités communales en ayant recours à ces pratiques illégales et inciviques. «Toutes les portes sont fermées devant nous, et notre tutelle est pratiquement absente sur le territoire», balance l’un des jeunes de la Cité Diar El-Kef, fief incontesté du mal-vivre.
Signalons que la quasi-totalité des habitations dans la localité sont précaires, vétustes et menacent ruine. Après les inondations qui ont touché gravement la localité en 2001, le parc immobilier de la commune dégradé un peu plus.
Les causes d’une
bidonvilisation...
Après les inondations, apprend- on des différents témoignages recueillis sur les lieux, une anarchie s’est installée sur le territoire. Les gens, forcément, commençaient à ériger des baraques en matériaux de forune. Ces habitations constituaient l’unique solution pour les sinistrés qui rejettaient catégoriquement la proposition d’être relogés dans des chalets dan d’autre localités de la banlieue algéroise. Les autorités communales n’ont rien pu faire devant cette détermination à ne pas quitter les lieux, quitte à résider dans des masures. Sonatro, Scoto, Cité Mourines et bien d’autres quartiers, sont actuellement classés parmi les sites les plus bidonvillisés au sein de la capitale. D’autres familles n’ont pas hésité à venir grossir les rangs de ces favelas, dans l’espoir d’un relogement eventuel. «Cette prolifération massive a vu le jour tout de suite après l’initiative de la wilaya d’Alger de procéder au relogement des habitant de ces sites précaires. Depuis l’an 2000, des centaines voire des milliers de baraques ont été érigées sur tous les terrains libres à travers la commune», nous explique un ancien habitant de la cité Mourines.
Quels recours pour l’APC ?
La tutelle administrative de cette commune se montre impuissante à faire face à ce phenomène envahissant. Les forces de l’ordre ne peuvent mener une action efficace pour empêcher quelqu’un de construire une baraque en l’absence de textes clairs et d’une politique sans ambiguïté. Les habitant de ces sites n’hésitent pas, au moindre soupcon d’une action autorisée, à protester énergiquement et riposter brutalement aux intervention des agents de l’ordre.
L’APC, qui tente de recenser ces habitants, se trouve à chaque fois confrontée à un problème insoluble, un nombre sans cesse croissant. Le nombre de baraques augmente comme par enchantement chaque jour. Résultat, les autorités communales affichent leur impuissance à prendre en charge le relogement ou même leur simple recensement devant une invasion qui se propage à vitesse "grand V". Ce phénomène, en plus d’offrir un paysage de désolation et de misère et en plus source de divers fléaux sociaux, dont le bantitisme, le trafic de stupéfiants et la prostitution ne sont pas les moindres. Y. B.