La wilaya d’Alger compte, à terme, mettre fin à l’habitat précaire sous toutes ses formes. Précarité ne signifie pas forcément bidonville, loin s’en faut puisque des milliers de familles algéroises occupent actuellement des habitations, pour la plupart rementant à l’ère précoloniale, complètement vétustes et menaçant ruine
à tout instant.
Les résidants des immeubles vétustes, remontant pour la plupart à l’époque pré-coloniales, ne sont pas épargnés par la hantise de l’effondrement de leurs toits
Cette situation concerne, malheureusement la grande majorité des localités algéroises. La commune de Bologhine, qui jusque là est restée un peu en retrait de l’actualité revient sur les devants de la scène à cause justement de ce phénomène qui la touche de plein fouet. Les résidants de cette localité côtière sont pleinement conscients de l’épée de Damoclès suspendue sur leurs têtes, avec toutefois un pincement au cœur à chaque fois qu’ils est porté à leur connaissance l’annonce de l’effondrement d’un énième immeuble. Les autorités communales pour tenter, un tant soit peu de remédier à ce phénomène ont procédé, récemment, à la démolition de six immeubles qui menaçaient ruine et dont la réalisation remonterait à plus d’un siècle. L’opération, explique une source proche de l’APC, n’a pas été aisée, attendu qu’il faut, dans un premier temps, procéder au relogement des familles. Ces dernières n’étant pas enchantées de s’«expatrier» vers d’autres localités. Il est également prévu à Bologuine la récupération et aménagement de la façade maritime, ce qui ne se fait pas sans heurts attendu qu’il faut avant tout déloger les occupants des cabanons insalubles érigés sur les flancs des rochers. Beaucoup de ces familles ne possédent aucun document officiel justifiant leur occupation des lieux. Notre confrère InfoSoir, dans son édition du samedi relate le calvaive de deux familles que les forces de l’ordre et les services de l’APC ont tenté de déloger dans le cadre de cette opération. Le plus dramatique, c’est que ces famillesoccupent ces maisonnettes depuis 40 ans sur décission de l’APC de l’époque, par on ne sait quel tour de passe-passe, ne sont pas inscrites sur la liste des personnes à reloger. Le bon point à mettre à l’actif de cette localité, c’est le fait qu’elle fasse partie des rares APC dans l’Algérois à avoir réussi la réhabilitation de plus de 450 immeubles vétustes.
En dépit de tous ces efforts, il n’en demeure pas moins que le danger est omniprésent au sein de la Bologhine où plusieurs immeubles tombent littéralement en ruine. Cette situation est souvent due au traditionnel conflit entre locataires et propriétaires, alors qu’il y a des textes clairs pour régir les droits et devoirs de chacune des parties, mais en l’ignorance de ces textes et conséquence de cette ignorance, ces bâtisses laissées à l’abandon et sans le moindre entretien meurent les unes après les autres entraînant parfois dans leur perte des vies humaines, ce qui est inacceptable, et ce quelles qu’en soient les raisons.
Y. B.