La vétusté des immeubles à Bab El-Oued représente un véritable danger pour leurs résidants. Les intempéries viennent encore compliquer cette situation. En l’absence de relogement décent des familles continuent à occuper des immeubles appelés à être démolis, ayant été classés orange 4 ou même rouge par les services autorisés.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, un immeuble vétuste de cinq étages situé sur l’avenue Colonel-Lotfi à Bab El-Oued s’est effondré partiellement, causant heureusement plus de peur que de mal à ses résidants et au nombreux usagers de cette artère très fréquentée. Depuis la cafétéria, située au rez-de-chaussée de cette immeuble, demeure fermée. Les passants évitent, autant que faire se peut, les alentours de cet immeuble, qui s’effrite littéralement et constitue un véritable danger. A l’instar de cet immeuble, quatre autres immeubles sont classés orange 4 dans le même quartier. Les résidants démentent catégoriquement les affirmations du P/APC, qui aurait déclaré, selon eux, avoir proposé aux familles sinistrées leur relogement ou la prise en charge du coût d’un loyer dans le cas où ils opteraient pour cette solution. Ils affirment que rien n’a été fait et que pas moins de cinq écrits ont été envoyés au wali délégué de Bab El-Oued depuis le séisme de 2003, les cinq écrits sont restés lettre morte puisqu’aucune réponse n’a été donnée à leurs doléances légitimes. Pourtant l’état de cet immeuble prête sérieusement à l’inquiétude. Les plafonds du cinquième étage se sont effondrés sur le quatrième étage. Ce dernier risque, à son tour, de s’écrouler sur le troisièmeétage et faire ainsi effet boule de neige. En dépit de cette situation catastrophique, aucune intervention officielle n’a été enregistrée. La nouvelle qui s’est propagé à la vitesse de l’éclair n’a pas manqué de semer un climat de panique au sein des habitants logés à la même enseigne, puisqu’il faut le reconnaitre beaucoup d’immeubles dans cette localité populeuse souffrent de précarité et risquent de s’écrouler au moindre souffle de vent un tant soit peu violent.
Les miraculés de cet immeuble , regroupés vendredi passé, ont affiché leur colère face à ce qu’ils estiment être "l’indifférence de leurs élus". Ils déplorent le fait que le P/APC ne se soit pas déplacé sur les lieux du sinistre. "Aucun responsable n’a daigné se déplacer. Ils ont préféré déléguer l’un des secrétaires pour nous assurer que notre cas sera pris en charge", accusent-ils. Les sinistrés doutent fort de la concrétisation de ces promesses et s’inquiètent de leur avenir, attendu font-ils remarquer "qu’aucune action concrète n’a été entreprise jusqu’ici". Il faut dire que leur immeuble a été classé "orange 4" après le séisme qui a secoué le centre du pays en 2003.
«Depuis ce verdict implacable, rien n’est venu remédier à notre précarité et notre immeuble n’a cessé de se dégrader de jour en jour. Personne n’a voulu prendre la responsabilité de notre relogement», soulignent-ils. En effet, la vétusté des immeubles à Bab El-Oued représente un danger omniprésent et réel pour leurs habitants qui ne savent plus à quel saint se vouer. Les autorités locales sont malheureusement impuissantes face à ces situations et ne peuvent faire grand-chose, la crise de logement étant toujours aussi aiguë dans la capitale. Cela ne les empêche pas d’être la cible de toutes les critiques. Les sinistrés, en effet, n’ont pas été tendres ni envers le gouvernement ni envers leurs élus locaux qu’ils accusent «d’indifférence» et de «laxisme» face à leur misère. La balle est dans le camp de ces derniers, à eux de prouver que la situation de ces sinistrés fait partie de leurs préoccupations. Y. B.