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Faculté des sciences politiques et de l’information
Pas d’hébergement pour les étudiants en post-graduation
20 Janvier 2010

Trouver chaque nuit une nouvelle astuce pour se réfugier à l’intérieur des cités universitaires, tel est le quotidien des étudiants et surtout étudiantes en post graduation au sein de la faculté des sciences politiques et de l’information. Les chambres des cités universitaires leur sont interdites et ils doivent déployer un trésor d’imagination pour trouver un refuge pour la nuit.

Des centaines d’étudiants, poursuivant leurs études en post graduation spécialisé, au sein de la faculté des sciences politiques et de l’information, dénoncent à l’unanimité ce qu’il qualifie de «laxisme et d’indifférence» de la part de leur tutelle. La situation dénoncée par ces étudiants est le refus, par leur tutelle, de les héberger au sein des cités universitaires. En effet leur présence est indésirable à l’intérieur des cités universitaires. Cette mesure, pénalisante à plus d’un titre, est énérgiquement dénoncée par ces étudiants qui n’ont nulle part où aller. Cette mesure incompréhensible pousse beaucoup d’étudiants , ne résidant pas dans la capitale, à baisser les bras et à arrêter leurs études, ne pouvant faire face aux frais de restauration et d’hébergement. «Non seulement nous sommes tenus de verser la somme de 60 mille dinars pour couvrir nos frais d’études, mais on nous refuse également le droit de pouvoir bénéficier d’une chambre au sein des résidences universitaires d’Alger», nous confiera avec amertume un étudiant au sein de ladite faculté. Ce dernier nous avouera être hébergé "clandestinement" à la résidence universitaire Taleb-Abdrahmane grâce à des camarades. Cette mesure inexplicable touche aussi bien hommes que femmes. Si pour les premiers il est plus ou moins aisé de trouver un endroit où dormir sans courir trop de risques, qu’en est-il de leurs camarades filles. On peut aisément imaginer le calvaire de ces femmes, luttant pour le droit à l’instruction, et qui à chaque crépuscule sont gagnées par l’angoisse de ne pas trouver un toit où se réfugier en attendant le matin. Ces futurs cadres de la nation vivent un cauchemar quotidien sans que leur tutelle ne daigne bouger un seul petit doigt. Dans une société où la femme est en proie à toutes sortes de vicissitudes, il est inconcevale de voir ces étudiantes livrées à elles-mêmes dans la nuit. Une étudiante nous confie son quotidien et les mille et une astuces adoptées par elles et ses camarades pour se réfugier à la nuit tombée à l’intérieur de l’enceinte de la résidence universitaire. «Parfois j’arrive à rentrer grâce à l’aide d’une étudiante amie, sinon c’est la galère avec les agents de sécurité qui sont obligés de respecter les ordres reçus. Quand je n’ai pas d’autre choix, je fais le mur, bien loin des regards. Je traverse ensuite un petit bois avant de franchir un grillage, et j’accède enfin à la chambre que je squatte avec mes camarades de peine. Car le plus aberrant, c’est qu’au sein des cités des chambres sont vides, mais nous sont refusées», nous dira une étudiante avec beaucoup d’amertume. Tel est, malheureusement, le sort de l’ensemble des étudiants en post graduation spécialisé, auxquels l’Office des œuvres universitaire refuse le droit à l’hébergement. «Nous avons tenté, à maintes reprises, de nous regrouper pour faire passer notre revendication, mais notre mouvement a toujours été cassé de l’intérieur pour des raisons obscures. Probablement à cause de l’infiltration de personnes soutenant la position de l’administration», nous avouera l’un de nos interlocuteurs. Ce qui pousse surtout ces étudiants à très vite abandonner leurs mouvements de protestation engagés chaque année, nous assurent-ils, "c’est bien parce que nous n’avons que deux années d’études à suivre. Nous préfèrons donc consacrer notre temps et nos efforts à nos études afin que notre calvaire se termine au plus vite, plutôt que de perdre du temps à protester pour un résultat connu d’avance", nous expliquent ces étudiants SDF qui donnent ainsi une leçon de courage et de volonté. Y. B.

Par : YAZID BOULAOUCHE

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