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Nouvelle restauration rapide
Interdite aux végétariens !
17 Janvier 2010

Viande hachée, poulet, escalope de dinde... sont les seuls ingrédients tolérés sur la carte de certains nouveaux restaurateurs à Alger. Inutile de commander, en ces lieux, une omelette, un sandwich aux crudidés ou au fromage, car vous prendrez le risque de vous faire remettre séchement à votre place et on mettra même en doute votre capacité à déchiffrer une carte ne souffrant pourtant d’aucune ambiguité.

Les fast-foods, au niveau de certaines localités de la capitale, semblent s’être donné le mot pour adopter la formule idéale leur permettant de remplir au mieux et au plus vite leurs tiroirs-caisses avec un minimum d’investissement. Au moment où chez nos voisins on investit dans le régime diétetique d’où toutes les viandes et graisses sont bannies en ouvrant des bars à pâtes, bars à salades... nos restaurateurs n’ont rien trouvé de mieux que de s’octroyer un statut particulier où les non "carnivores" n’ont pas droit de cité. Chez ces nouveaux restaurateurs il n’est pas question de servir un sandwich sans... viande rouge ou blanche. Et lorsque l’on parle de viande n’allez pas imaginer que l’on vous servira de bons steack ou escalopes bien épais, des cuisses ou du blanc de volaille, loin s’en faut puisque de petits bouts ridicules de viande sont déchiquetés sur la plaque chauffante du cuisinier et servent à garnir trois à quatre sandwiches, les miettes de viande seront noyées dans les autres ingrédients et les sauces à base de mayonnaise et ketchup. A ce tarif on peut aisément imaginer le profit tiré par ces gérants et leur refus catégorique de servir autre chose que de la supposée "viande".

Nouveaux temples dédiés à la viande
Pour ces nouveaux restaurateurs il n’est nullement question de penser aux petites bourses ou encore aux végétariens, ces derniers n’ont qu’à se rendre dans les gargottes qui sont légion et où on leur servira le classique frites-omelette, frites-fromage ou sandwiches aux crudités. Ici, rien de tout cela, il faut commander de la viande et rien que de la viande, Demandez un sandwich tunisien, pour vous cela ne peut être qu’à base de crudités, eh bien détrompez-vous car aussitôt on vous demandera si votre "tunisien-algérien" vous le voulez à... la viande ou au poulet. Depuis que l’afflux des clients, faisant suite à la rentrée des étudiants et des lycéens a repris de plus belle, ces gérants n’affichent plus sur leurs cartes que viande hachée, poulet ou escalope de dinde, le thon en conserve étant tout juste toléré. Les frites, quant à elles, ne servent qu’à un accompagnement encore plue onéreux. L’objectif clairement affiché de ces gérants est de proposer des sandwiches au prix fort avec un minimum de frais, il est certes plus facile de fourguer au client ce qui ressemble vaguement à une escalope, alors que l’on ne peut pas tricher sur une omelette préparée à base d’oeufs aujourd’hui cédés à 20 DA, quel profit pourrait-on en tirer ? Le client peut vérifier de visu le nombre d’oeufs utilisés pour son omelette, alors qu’il ne peut strictement rien dire devant les petits bouts de viande perdus dans une sauce grasse et des miettes de salade, tomates et autres oignons.

Grogne des clients contre un menu imposé
Les travailleurs, étudiants et lycéens contraints de se sustenter à midi auprès de ces restaurateurs doivent céder à leur diktat, ou se contenter d’un simple fruit ou d’une tranche de pizza en attendant le repas du soir. Ces restaurateurs en plus d’imposer leurs menus n’assurent aucun confort à leurs clients, lesquels doivent consommer leurs sandwiches debouts. Cela est bien plus rentable pour le restaurateur et permet de servir un maximum de clients, car tout le monde sait que si l’on est assis confortablement on aurait tendance à oublier le temps qui s’écoule et le temps pour ces restaurateurs, c’est de l’argent ! En plus de tout cela, l’hygiène, parfois, laisse sérieusement à désirer : tenues crasseuses, un même torchon pour essuyer tables, vaisselle et mains, tel est l’état des lieux déploré par plusieurs clients.
Y. B.

Par : Yazid Boulaouche

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