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Commerce informel
Des produits périssables sur les trottoirs
9 Janvier 2010

Le commerce informel à Alger ne connaît plus aucune limite ou barrière. L’appat du gain facile fait que chaque jour que Dieu fait des centaines de nouveaux commerçants viennent grossir les rangs et aggraver une situation déjà explosive.Tout se vend - et s’achète - sur ces étals de fortune. Bien plus grave, certains revendeurs proposent, pour une économie de quelques dinars, des produits périssables ou une marchandise dans la date de péremption est plus que douteuse et qui pourtant s’écoulent avec une facilité déconcertante.

On peut retrouver sur les étals, aussi bien informels que ceux réglementés, des marchés de la capitale, toutes sortes de produits alimentaires exposés à tous les vents et... germes. Cela va des produits laitiers périssables à l’instar des fromages, margarines et beurres, aux pâtés de viande, de volaille et autres cachir en passant par le chocolat et les confiseries aux dates de péremption plus que douteuses. Des jus et sodas aux noms exotiques et d’origine mystérieuse - fabriqués certainement dans des endroits loin de tout contrôle et avec des ingrédients ramenés Dieu seul sait d’où - sont également proposés au panier de la ménagère qui pour pouvoir offrir à sa famille ces petits extras, non envisageable sur le maigre budjet mensuel, n’est pas trop regardante sur l’origine de ces produits qui envahissent nos étals quotidiennement. Thon, sardine en boîte... tout se vend et, malheureusement, surtout tout s’achète : concentré de tomate, mayonnaise, huile de table... Exposés au soleil et à la pluie, ces produits sont pour la santé du citoyen, inconscient de la menace, de véritables poisons.

Laxisme des autorités et inconscience des clients
La prolifération de ce commerce anarchique et dangereux pour la santé du citoyen a atteint des proportions dépassant tout entendement. Certes les autorité locales mènent, de temps à autres, des opérations visant à l’éradication de ce phénomène, mais jusque-là toutes ces tentatives ont été vouées à des échecs cinglants. Le chômage et surtout l’appat du gain facile fait que chaque jour des centaines de nouveaux "commerçants" investissent ce créneau juteux. Cette situation anarchique profite à des milliers de jeunes et moins jeunes, qui arrivent à engranger des rentrées d’argent confortables au détriment de la sécurité des citoyens.

Absence coupable des services de contrôle
En l’absencé de toute autorité, les produits périmés ou périssables, exposés à ciel ouvert, continuent à affluer sur les étals informels de la capitale. Tous les dépassements sont permis en cette absence criante de tout contrôle, les digues sont vraiment rompues et sauf miracle, rien ne réussira à freiner cette anarchie à grande échelle. Une petite virée au sein des marchés de la capitale nous permet de constater de visu que ce commerce est florissant plus que jamais et semble avoir encore de beaux jours devant lui. Les produits périssables y sont exposés àtous les vents, mais surtout aux regards des éventuels clients. Ces étals de tous les dangers se retrouvent partout et dans des endroits les plus insoupconnés. La marchandise est souvent exposée à même le sol sans la moindre mesure d’hygiène ou protection contre la température parfois caniculaire.

Ce qu’en pensent les citoyens et les commerçants
Les avis des citoyens, abordés au niveau du marché des Trois-Horloges à Bab El-Oued et interrogés sur ce phénomère, restent trè partagés. Certains se déclarent révoltés par cette situation et nous diront : "Ce qui se passe dans nos marchés et un peu partout à travers les quartiers de la capitale est vraiment grave et ne devrait en aucun cas être toléré. La santé et même la vie des citoyens est ainsi soumise à l’inconscience et à la vénalité de ce commerce qui n’obeit à aucune régle ou loi". Mais beaucoup de clients avouent ne pas hésiter à s’arrêter pour acheter ces produits proposés à leur convoitise, selon eux, à des prix attractifs et nous diront-ils qu’ils ne pourraient pas s’offrir autrement. Les commerçants quant à eux estiment qu’ils sont "d’utilité publique", puisqu’ils permettent à des milliers de familles de déguster ces petites douceurs proposés à bas prix. Ils se défendent en avançant que même dans les pays les plus aisés, économiquement parlant, ces produits périmés ou sur le point de l’être sont cédés aux clients à des prix symboliques. Ce qu’ils oublient de préciser, c’est que les prix appliqués par eux sont loin d’être symboliques et que l’on ne peut nullement comparer leur marchandise conservée dans des conditions lamentables, aux produits cédés par ces grandes surfaces étrangères à leurs clients nécessiteux et qui n’ont à aucun moment connu une rupture de leur chaîne du froid. A Alger cette notion de la chaîne du froid est royalement ignorée, les citoyens fatalistes s’en remettent à Dieu et au "mektoub". La passivité, voire la complicité du consommateur est pour beaucoup dans cette propagation, jamais atteinte, de la vente de produits périssables sur la voie publique.
Y. B.

Par : YAZID BOULAOUCHE

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