Retard dans le lancement des cours, résultats catastrophiques, polémiques autour du système LMD, grèves illimitées, scandales à répétition dans l’affichage des résultats aux concours de magistère... et la liste est loin d’être exhaustive. Tous ces problèmes montrent la véritable image peu reluisante d’une université qui a pourtant fêté son centenaire en mai 2009.
L’université d’Alger a fêté au cours du mois de mai dernier son premier centenaire. Un anniversaire qui aurait dû être prometteur d’une rentrée universitaire sous les meilleurs auspices. Certes, ce n’est pas le cas. Le même constat est hélas relevé à travers, pratiquement, toutes les facultés d’Alger. Notamment au sein de la faculté des sciences politiques et de l’information et de celle des sciences sociales et humaines. Retard dans le lancement des cours, résultat catastrophiques, polémiques autour de système LMD, grèves illimitées, scandales à répétition dans l’affichage des résultats aux concours de magistère... tous ces problèmes reflètent bien la véritable image de l’université d’Alger 100 ans après sa naissance. Après avoir effectué plusieurs virées au sein des certaines facultés, il nous avait paru que la rentrée de cette année allait être parmi les plus chaudes, ce qui donne froid dans le dos.
Les cours n’ont toujours pas commencé
Les années précédentes les cours, habituellement, débutaient au début du mois de septembre, au plus tard vers la mi-septembre pour les cours et à la fin du même mois s’agissant des Travaux dirigés (TD). Or cette année, quelques jours seulement nous séparent du mois de novembre, ce qui laisse penser, d’ores et déjà, que les examens du premier semestre, qui se déroulent généralement à la mi-janvier, sont ainsi compromis. Pour des raisons occultes les cours n’arrivent pas à décoller, les étudiants renvoient la balle aux professeurs, affirmant que ces derniers ne "sont que des touristes et qu’ils travaillent à leur guise". "C’est tout à fait compréhensible, vu qu’aucune loi ou texte n’existent pour sanctionner les professeurs", argumente un administrateur abordé au niveau de la faculté des sciences politiques et de l’information de Ben-Aknoun. Les affirmations de ce responsable laissent penser que les enseignants jouiraient d’une liberté et de prérogatives que nul ne peut leur contester. "Je me souviens que l’an dernier, notre prof d’anglais, ne s’est pas présenté devant nous une seule fois. En dénonçant cela à l’administration, le chef de département s’est contenté de nous recommander de voir la solution avec l’enseignant, car, l’administration n’a aucun pouvoir pour sanctionner ni réprimer les enseignants !», dira désabusé un étudiant en sciences de l’information à la faculté de l’ITFC.
Où se situe la responsabilité de l’administration
En dépit de ces déclarations, l’administration de même que les étudiants ont leur part de responsabilité. L’administration des facultés d’Alger manifeste une totale indifférence face à l’accumulation des problèmes des étudiants. Hypothéquant ainsi l’avenir et les des étudiants, ces bureaucrates ne font aucun effort pour l’amélioration du cadre de vie de l’étudiant. «Ils se contentent de la légalisation des attestations et de l’affichage des résultats d’examens», déplorent des étudiants soutenus en cela par quelques enseignants.
L’attitude désinvolte de certains étudiants pointée du doigt
L’étudiant, quant à lui, censé contribuer dans la recherche scientifique et autres avancées technologiques, est lui accusé et pointé du doigt par les enseignants et les administrateurs. L’un des chefs de cabinet à la faculté centrale, enseignant en médecine, juge que la quasi-totalité des étudiants ne mérite aucun encadrement, vu leur comportement désinvolte. Après ces accusations et remarques de part et d’autre on ne peut que comprendre ce retard des plus problématiques et remous au sein de l’université. Nous avons tenté au cours de la journée d’hier de prendre contact avec les différents responsables ou doyens de l’université d’Alger, mais toutes nos tentatives se sont heurtées à des portes closes. Les responsables étaient tous "absents" au niveau de la faculté centrale, du moins c’est ce qu’ont affirmé des agents au niveau du rectorat de l’université.
Remous au sein de la faculté des sciences politiques et de l’information
Alors que les cours dans la faculté des sciences politiques n’ont pas encore vu le jour, cette dernières pâtit déjà de plusieurs problèmes de gestion. Avant-hier, l’administration du département des sciences de l’information, avait procédé à l’affichage des résultats de concours de magistère. La situation était des plues tendues au regard des résultats jugées "inadmissibles" par les étudiants. Le premier sur la liste avait une moyenne de 8/ 20 alors qu’un étudiant qui a réussi à remporter une moyenne dépassant les 11/ 20 a été sur liste d’attente. L’administration confrontées aux huées des étudiants, s’set vite reprise et a aussitôt enlevé les listes contestées. Mais ce que dénoncent, en outre, les étudiants dans cette histoire, c’est que les feuilles de délibérations aient transité par les chefs de département ainsi que devant le doyen de la faculté avant leur affichage. Les étudiants en colère après ce scandale, se demandent s’il s’agit d’ erreurs de frappe ou encore plus grave des listes concoctées par l’administration en attribuant ce concours à des gens qui ne le méritent que grâce aux interventions de certaines personnes. De ce fait, les étudiants ont décidé d’engager un mouvement de contestation illimité si les nouvelles listes des résultats du concours présenteraient d’autres anomalis.
Plus d’une semaine de grève à l’ILE de Bouzareah, et rien...
Plus d’une semaine que le département des langues étrangères de Bouzaréah est fermé pour dénoncer une situation lamentable qui dure depuis des années déjà. Les étudiants ne veulent pas lâcher le cap et l’administration n’est pas allée avec le dos de la cuillère. C’est comme si personne ne s’intéressait àl’avenir de ce département. Effet boule de neige, à présent c’est toute la faculté de Bouzaréah qui menace d’une grève générale ouverte. Certains des protagonistes de ce bras de fer envisagent même de demander la révocation de certain responsables au sein de cette faculté qu’ils estiment responsables du chaos ambiant. En conclusion des solutions urgentes s’imposent pour la survie et la crédibilité de l’université, les problèmes doivent être pris en charge au niveau de certains départements d’Alger. La situation actuelle ne se prête guère à une année universitaire de tout repos.