En dépit de la réalisation de trémies au niveau de différents points, jugés noirs, conduire dans Alger est toujours aussi infernal et il n’est pas rare de passer plus d’une heure sur un parcours de 5 ou 6 kilomètres. Avec la rentrée universitaire et la remise en service des bus du COUS, les choses vont se compliquer davantage.
Des dizaines de trémies ont été réalisées ces quelques dernières années au niveau de la capitale dans l’objectif d’y désengorger la circulation et tenter de soustraire la ville à l’asphyxie due aux encombrements qui sont devenus le lot quotidien des automobilistes. Ces réalisations se poursuivent encore puisque plusieurs trémies sont au programme du plan adopté d’un communb accord par les départements des transports et des travaux publics. Néanmoins, sur le terrain, les attentes sont trop souvent déçues et ces multiples trémies ne trouvent pas vraiment l’écho estompé.
A parler franchement, il faut admettre que certains points noirs font dorénavant et quasiment partie du passé, à l’instar de la trémie de Chevalley, qui a peu à peu réussi à absorber l’intense circulation présente sur les lieux et qui dans un passé, encore proche, constituait un vrai problème pour les autorités communales de cette commune. La trémie de Aïn Allah à Dely Ibrahim a également procuré un réel soulagement aux usagers après sa réception, mais on peut arrêter ici l’énumération des trémies ayant réussi à résorber les bouchons. En effet en «s’amusant» (ce qui est loin d’être une sinécure) à sillonner les principaux points noirs au niveau desquels ont été réalisées des trémies, on découvrira de manière générale que ces réalisations sont loin de résoudre le casse-tête des encombrements. Les embouteillages y sont toujours légion et perturbent toujours autant la circulation dans Alger. Cela est dû, souvent, à la constitution de nouveaux points noirs après l’éradication des précédents. Il faut dire que ces dernière années, la capitale a connu une extension remarquable en termes d’habitation, mais, surtout anarchique et sans prendre en compte le réseau routier. De nouvelles cités urbaines ont vu le jour, sans pour autant que les aménagements routiers, qui auraient dû suivre ne soient instaurés, Par conséquent les personnes appelées à se déplacer d’un point à un autre continuent à emprunter des routes non conçues pour ce flux supplémentaire de véhicules. La centralisation des administrations au niveau de la capitale ne contribue pas à l’amélioration de la situation de plus en plus critique.
Voie desservant Draria-Oued Romane, nouveau point noir
A titre illustratif, la voie routière menant de la localité de Draria à Ben Aknoun, et traversant les localités d’El Achour et Oued Romane, connaît depuis trois ou quatre ans une circulation intense et dense. Les automobilistes qui empruntent cette voie quotidiennement se plaignent d’un embouteillage permanent. «Je démarre de chez moi à 7h du matin pour me rendre à mon travail à Ben Aknoun. J’y arrive rarement avant 8h30», nous affirme un résidant de Oued Romane. Pour rappel sept petits kilomètres seulement séparent ces deux localités. Sur l’étroite route empruntée par les véhicules, les voitures forment une chaîne interminable, klaxonnant tout le long, provoquant ainsi une tension supplémentaire et surtout des retards pénalisants et impardonnables pour les employeurs.
El Biar, les sempiternels bouchons
Des études ont été menées, en vain, par les départements des transports et des travaux publics pour tenter d’apporter une solution aux sempiternels bouchons constatés, à longueur d’année dans la localité. Cette localité est devenue, au fil des années, une véritable hantise pour les conducteurs qui appréhendent de s’y rendre. Il est indéniable que la circulation y est infernale et l’etroitesse des routes tracées en plein milieu de cités d’habitation à très forte densité, empêche, jusque-là toute initiative ou réalisation d’une trémie qui pourrait, peut-être, attenuer ce phénomène.
Paroles de citoyens et sagesse populaire
Un gérant d’auto-école, doyen à Bouzaréah, affirme, pour sa part, concernant ces bouchons de plus en plus présents, que l’unique solution pour désengorger ces zones et points noirs est «premièrement et avant tout la réalisation de nouvelles routes et accès vers les localités qui continuent à souffrir de ce phénomène». Pour lui ces nouvelles routes devraient être réalisées loin des cités d’habitation et devraient pouvoir desservir la banlieue algéroise. Car, argumente-t-il «ce sont les voitures venant souvent d’autres localités, notamment celles du sud et de l’est de la capitale qui génèrent ces chaînes interminables et ces bouchons inextricaples». Cela demeure certes l’humble avis d’un citoyen lambda, néanmoins grand connaisseur des voies et artères pour les avoir longtemps sillonnées. Les départements de transports et des travaux publics devraient, peut-être, donc s’inspirer de cette sagesse populaire qui ne s’embarasse pas de calculs techniques et autres expertises et se contente de présenter les choses simplement et selon une logique imparable. Cette sagesse pourrait, pourquoi pas, ainsi inspirer les moyens et réalisations futures à même de désengorger la capitale.