Le bourek accompagnant la chorba du ramadhan fait dorénavant partie des produits que l’on retrouve sur les étals des vendeurs informels. Farci à la viande hachée, au poulet, à la dinde, au thon, à la pomme de terre ou aux blettes il reste exposé à tous les vents, des heures durant, menaçant la santé de ceux qui sont irréstiblement attirés par ces produits.
A quelques jours seulement de la fin du mois sacré, les vendeurs clandestins se hâtent de réaliser le maximum de gains par l’utilisation de n’importe quel moyen. En fait tout se vend durant ce mois de toutes les dépenses, après le pain, les qtaif, les gâteaux, les herbes, de jeunes vendeurs informels à Ain Benian, ont trouvé une autre marchandise à proposer ; il s’agit du fameux bourek qui sort ainsi de la cuisine des foyers algérois pour se transformer en produit «prêt-à-cuire», farci selon les choix et goûts aux poulet, viande hachée, thon ou pour les plus démunis aux pommes de terre et fromage. Cette idée a tout l’air d’être lucrative au vue des attroupements autour de ces étals de fortune. «Ce commerce marche très bien. En fait beuacoup de clients estiment plus pratique d’acheter du Bourek déjà prêt et qu’il ne reste plus qu’à faire frire ou passer au four, surtout pour les femmes travailleuses qui restent nos meilleures clientes», nous affirmera un jeune adolescent qui nous avoue vendre au moins une centaine de pièces quotidiennemnent. A 30DA la pièce pour le bourek «végétalien» soit farci à la pomme de terre et au fromage, et jusqu’à 45DA pour ceux farcis au poulet ou à la dinde et 40DA pour la viande hachée. «Ma mère préparait sur commande des boureks pour nos voisines fonctionnaires. Par la suite et comme cela avait l’air de plutôt de bien marcher, j’ai eu l’idée de vendre moi-même le bourek sur les marchés, pour le moment ça marche très bien», nous dira le jeune Farouk qui ainsi prépare sa rentrée scolaire de cette année où il rejoindra le lycée après avoir réussi son BEM avec mention. Durant cet intermède, plusieurs passants s’arrêteront pour acheter les boureks de notre ami, la plupart de ces clients sont des femmes même si les hommes, plus rares, s’arrêtent pour passer une commande. «J’achète mes boureks toujours chez ce jeune garçon. Ils sont très bien préparés et aussi parce que moi je n’ai pas le temps d’en préparer, je travaille loin de mon domicile et je rentre une heure avant le ftour, c’est pratiquement le temps qui me faut pour réchauffer la nourriture que j’ai pris soin de préparer la veille. Ces bourek prêts à passer au four ou à la poële à frire me font gagner ainsi du temps», nous expliquera une jeune dame amatrice, elle et sa famille, des boureks de Farouk. L’inconvénient, car inconvénient il y a, c’est que ces boureks restent à longueur de journée, exposés au soleil, à la poussière et se font palper par des dizaines de mains, plus ou moins nettes vérifiant la qualité, le contenu… Ainsi ce gain de temps peut se révéler un grave danger sur la santé publique. «Cela aurait été préférable de trouver ce genre de produits bien conditionnées aux rayons frais des superettes par exemple où toutes les conditions de conservation sont réunies», nous dira une personne qui achète, tout de même, ses boureks sous prétexte qu’elle connaît bien le vendeur et que de ce fait est rassurée sur la bonne qualité de sa marchandise. Oubliant par là que le problème en fait n’a rien à voir avec la confiance que l’on pourrait avoir ou ne pas avoir vis-à-vis de la personne préparant ces boureks, mais surtout et avant tout se méfier des conditions de vente de cette marchandise préparée à base de’ingrédients périssables et qui exposés longtemps à température ambiante peuvent se révéler hautement toxiques. Notre santé ne mérite-t-elle pas qu’on lui consacre une demi- heure pour préparer un bourek avec des ingrédients fraichement sortis du frigo familial, ou si réellement le temps venait à manquer s’en passer purement et simplement plutôt que d’exposer sa santé et celle de ses enfants aux aléas d’une intoxication !