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Friperie à tout va
Des vêtements de 2e main et... griffés
19 Juin 2009

Le marché de la fripe se porte très bien à Alger, les gens n’hésitent plus à franchir le seuil de ces boutiques qui, au départ, étaient regardées d’un œil méfiant. Aujourd’hui, on s’y bouscule et tout le monde y trouve son compte, à l’exception des boutiques de prêt-à-porter qui finissent, les unes après les autres, à se reconvertir à leur corps défendant en fripiers.

Les friperies, qui s’implantent un peu partout dans l’Algérois, sont prises d’assaut en ce début d’été pour y choisir bermudas, shorts, tee-shirts, tangs, baskets et autres maillots. Ces boutiques proposent des vêtements de deuxième main, souvent de grandes marques, pour des prix relativement raisonnables, ce qui attire un grand nombre de personnes. Cette marchandise importée d’Amérique du Nord et d’Europe, s’écoule en Algérie à une facilité déconcertante. Les boutiques de ces "stocks américains" fleurissent tout le long des rues et boulevards de la capitale. Jeans, chaussures, tee-shirts... le client n’a que l’embarras du choix. "Ce qui caractérise ces articles proposés, c’est leur bon état", nous dira un jeune en quête d’une paire de baskets. Des pères de famille affirment effectuer leurs emplettes dans ces boutiques afin de pouvoir ainsi offrir des vacances à leurs familles ou encore affronter la rentrée avec une certaine aisance financière . Djamel, abordé dans une friperie, située au boulevard Amirouche nous dira : "Les prix sont à la portée de tous, mon salaire ne me permet pas d’offrir des vêtements neufs aux membres de ma nombreuse famille. En optant pour des articles de deuxième main, je peux ainsi faire face aux autres nombreuses dépenses essentielles." Selon les affirmations de fripiers, beaucoup de personnes viendraient de différentes wilayas du centre du pays : (Tipasa, Blida, Boumerdès...) uniquement à la recherche de bonnes occasions. Ce commerce, qui a vu le jour en Algérie au début des années 90, n’a eu de cesse de proliférer depuis.

Mises en garde du corps médical
Malgré les nombreuses alertes et mises en garde des spécialistes de la santé, par voie de presse interposée, l’activité de la fripe est de plus en plus florissante. Elle a fini par investir toutes les artères de la capitale, même celles des quartiers dits huppées : Didouche-Mourad, El Biar, Ben Aknoun... Ces vêtements sont pourtant accusés d’être la cause de maladies cutanées, ce que nient le fripiers qui affirment mordicus que leur marchandise est soigneusement désinfectée avant d’être proposée à la vente. Les fripiers ont de tout temps exercé à Alger mais ils avaient leurs étals au sein des marchés hebdomadaires et n’avaient certainement pas pignon sur rue. Aujourd’hui il semblerait que l’érosion du pouvoir d’achat a fini par avoir raison de toute autre considération et l’on assiste impuissants à un phénomène ravageur, certains commerçants n’hésitent plus à changer d’activité pour investir ce créneau juteux. Approchés, les patrons de ces boutiques se défendent des accusations portées contre eux. "Pour nous le seul habilité à nous juger est le client, et vu les rushes quotidiens nos clients sont loin d’être mécontents", nous dira un jeune commerçant à la rue Hassiba Ben Bouali, une rue pratiquement "colonisée" par les frippiers. Ces derniers affirment à l’unanimité que leur activité permet aux personnes aux revenus modestes de se vêtir décemment et à des prix très raisonnables. "Nos clients ne viennent pas ici uniquement pour les prix, ils trouvent chez nous également des articles de qualité", nous dira Hakim, Un jeune commerçant converti de libraire en vendeur de fripes. Les stocks arrivent généralement de pays européens, ils sont triés et contrôlés médicalement dans des usines en Algérie. "Comment peut-on nous attaquer face à l’invasion du marché par les articles contrefaits provenant de Chine et qui sont cédés à des prix coûtant les yeux de la tête ?", s’indignent nos interlocuteurs. Ces derniers, durant notre entretien, n’ont pas eu un seul moment de répit devant le défilé ininterrompu d’une clientèle de tous âges et de toutes conditions, hommes et femmes confondus.

Par : Temam Nassim et Salim Nasri

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