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Plage Kef de Aïn Taya interdite à la baignade
Les estivants investissent quand même les lieux
11 Juin 2009

Une des plus belles plages de la capitale : plage Kef de Aïn Taya est interdite à la baignade. Elle n’est d’ailleurs pas la seule,. puisqu’ au rythme où nous malmenons notre littoral : eaux usées, décharges sauvages, extraction de sable ... il ne restera plus grand-chose, dans un avenir très proche, de notre magnifique côte.

La plage Kef présente un triste visage dû en grande partie à l’incivisme. Cette plage est interdite à la baignade sur arrêté du wali d’Alger, mais cela n’empêche nullement les plagistes et les baigneurs d’inverstir les lieux. Qui pour proposer leurs parasols, les autres pour se baigner au mépris de toute prudence. "Nous avons déposé auprès des services de la commune de Ain Taya, voila déjà 15 jours, une demande d’autorisation afin de pouvoir exercer sur cette plage … aucune réponse jusque-là", nous dira Omar, 21 ans s’occupant de la location de parasols sur une partie de la plage, cela en dépit de l’interdiction à la baignade et de l’absence d’autorisation.
Location de parasols
Ils sont plus de dix-sept à s’être appropriés des tronçons de ladite plage et à s’y imposer. Les parasols sont proposés entre 100 et 150DA pour la journée. Des tarifs estimés plutôt abordables par les estivants abordés sur place "Yaklou khoubza ! khir ma irouho yéserkou", commentera un estivant. Omar possède 50 parasols qui auraient peut-être pu lui procurer un gain appréciable n’était-ce le mauvais emplacement de son tronçon donnant directement de l’arrêt des bus vers la plage. Un autre accès existe mais est situé trop loin des arrêts donc très peu fréquenté. Cette situation inquiète notre ami qui déplore "je n’arrive à louer pratiquement que deux parasols par jour il faut trouver une solution…". Le chemin emprunté pour accéder à la portion de plage gérée par Omar est partiellement inaccessible à cause des travaux de soutènement en cours effectués par la Direction des travaux publics de la wilaya d’Alger, travaux conduits par l’entreprise Meditram. La plaque indiquant la nature des travaux fixe le délai de réalisation à 15 mois, mais des personnes sur place nous dirons que ce chantier est ouvert depuis...27 mois.
Nostalgie et regrets
Les estivants abordés sur cette plage, parmi eux beaucoup de riverains, sont unanimes pour exprimer leur désolation face à cet état des lieux : "C’était une plage admirable qui offrait tout ce que pouvaient souhaiter les estivants : propreté, espace, calme… dorénavant ce n’est comme vous pouvez le constater que saleté et nuisances. D’ailleurs les familles ne viennent plus comme avant. Seuls quelques inconscients continuent à affluer ici. À partir de 1997 les choses ont commencé à se dégrader pour en arriver à la situation lamentable actuelle" nous dira un riverain installé sous son parasol. "Nous ignorions que la baignade sur cette plage était interdite. Je suis de passage avec ma petite famille, on est venu de Sétif. J’ai tenu à faire une halte ici , car j’avais gardé de très bons souvenirs de ces lieux que j’ai découvert il y a quelques années", nous dira un père de famille.
Baignade à hauts risques
Les maîtres nageurs sont absents de cette plage, censée être interdite à la baignade. D’ailleurs le siège de la Protection civile est fermé depuis déjà deux années . "Nous procédons nous-mêmes au sauvetage des baigneurs imprudents en cas de problèmes ces dernières années …", nous affirmera Smail 34 ans l’un des "loueurs" de parasols. Smail nous affirmera qu’il excerce cette occupation sur cette plage depuis 14 ans. L’unique restaurant ouvert sur cette plage en 1968 est fermé depuis trois ans maintenant.
Ce qui transparait des propos des estivants et des plagistes, c’est l’amertume devant le coupable laisser-aller, auquel le citoyen lui-même a beaucoup contribué. Les personnes qui sont intervenues déplorent l’état de beaucoup de nos plages et n’ont qu’un seul vœu, qu’elles retrouvent leur charme et propreté disparus.

Par : Sofiane Bayou

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