Les Algérois aiment les fleurs, les nombreux fleuristes installés dans la capitale le savent et font tout pour agrémenter la présentation de leurs étals par de compositions artistiques rivalisant d’originalité.
Aujourd’hui, c’est la fête des mères et les fleuristes sont aux anges, sachant que leur chiffre d’affaires connaîtra une sensible amélioration. Les kiosques des fleuristes n’ont jamais été aussi beaux qu’en cette période, les fleurs y sont à la fête, vous y trouverez la timide marguerite, le dahlia, l’œillet, en passant par l’altier lys, la pudique tulipe, l’arun majestueux, mais la rose reste la reine incontestée de ce ballet de couleurs : rose, jaune ou rouge elle est indétrônable. En effet que peut-on offrir de plus beau à nos mamans pour exprimer notre amour et les remercier d’être se qu’ells sont. Il faut admettre néanmoins que c’est surtout les femmes qui sont irrésistiblement attirées par les présentoirs chatoyants des fleuristes. Le métier de fleuriste à Alger est bien plus qu’une profession, les fleurs nécessitant un entretien de toutes les minutes et surtout un amour inconditionnel. Ce métier est empreint de romantisme et il faut également être artiste pour réussir les magnifiques compositions florales. Pour mieux comprendre ce métier pas comme les autrees, nous nous sommes rapprochés de plusieurs fleuristes. Ils s’accordent à soutenir que leur profession nécessite une passion, un savoir- faire mais aussi l’art de la communication pour convaincre et expliquer aux clients le langage des fleurs. "Pour moi, le métier de fleuriste est un art, la fleur est choyée, elle est arrosée, soignée et traitée méticuleusement. Il faut aimer les plantes, le contact humain et être communicatif… pour pouvoir exercer ce métier", nous dira Ali, installé après l’Indépendance devant la Grande-Poste. Lui et ses frères ont toujours consacré leurs efforts à la préservation de la boutique héritée de leur père, lui-même fleuriste. "Nous sommes, bien sûr, ravis de l’avénement de certaines fêtes, à l’instar de celle des mères qui nous permet d’écouler notre marchandise et ainsi doubler notre recette". Tout en nous parlant de son travail, Ali n’a pas cessé de vaquer à ses œuvres artistiques consistant en l’élaboration de gerbes colorées. La fleur a son propre langage, et est un moyen d’exprimer l’amour, l’amitié, des vœux à l’occasion de mariages, guérison pour un un malade... "Je me déplace tous les jours à 5h du matin vers Blida pour préparer les bouquets de fleurs à écouler. Je suis satisfait du rendement de mon job", nous assure Hakim, un fleuriste ambulant d’une vingtaine d’années installé à l’entrée de l’hôpital Mustapha. La rose reste chère, vu sa fragilité et la nécessité d’un entretien permanant, sa rareté sur le marché est due, notamment, au manque de pépinières. A Alger la rose est cédée entre 70 et 120 dinars l’unité, selon sa qualité et sa fraîcheur. Pour l’ornement d’une voiture d’un cortège nuptial, les fleuristes évaluent leur prestation entre 4.000 et 12.000 DA. "Avec l’arrivée des grandes chaleurs, les fleurs périssent plus vite, ce qui nous oblige à baisser nos prix pour les écouler", nous explique un fleuriste.
Les fleurs artificielles au secours des petites bourses
Devant les prix affichés pour les fleurs "naturelles", et vu leur fragilité, beaucoup de clients préfèrent, à contrecœur, se rabattre sur les fleurs artificielles. Moins symboliques et démunies d’émotions, les fleurs artificielles résistent toutefois à tous les aléas et gardent longtemps leur beauté "factice". Les fleuristes nous diront avoir procédé à l’importation de fleurs à partir de Chine afin de les revendre en Algérie à des prix bien plus inférieurs à ceux des fleurs provenant de pépinières algériennes.