L’idée de faire d’une mosquée un lieu de culte et de savoir remonte en réalité à la période du patriarche Abraham, père des musulmans, à qui le Coran reconnaît cette paternité : ‘‘Votre père Abraham, c’est lui qui vous a surnommé les musulmans, auparavant’’.
C’est également de lui (Abraham), que parle le Coran lorsqu’il aborde l’histoire du premier lieu de culte et de savoir construit sur terre ‘‘La première Maison construite à l’intention des gens est certainement celle qui est à bekka (La Mecque), source de bénédiction et de bonne direction pour les habitants de l’univers. Là se trouve des signes évidents et c’est là le lieu de prière d’Abraham, celui qui y rentre est en sécurité. Les gens sont tenus à l’égard de Dieu de faire le pèlerinage de la Maison, ceux qui en ont les moyens. Quant à celui qui nie Dieu se passe largement des créatures.’’
Etymologiquement le terme arabe de mosquée signifie lieu de rencontre, il a le sens de réunir, englober, c’est-à-dire, que la mosquée représente un complexe islamique complet et parfait. La mosquée est un lieu de prière, de purification pour l’âme, d’évocation de Dieu, d’examen de conscience, un cercle pour la prédication et le prêche, une tribune pour exposer les problèmes religieux, politiques, économiques et scientifiques.
La mosquée c’est également un établissement d’enseignement supérieur des sciences islamiques. Elle fut autrefois un centre de rayonnement et d’apprentissage, une école qui a enfanté des érudits, des chercheurs et des exégètes qui ont révolutionné la pensée universelle.
Kouffa, El Azhar, Kairouan, El karaouiyine, Kounta et Sidi Abderrahmane entres autres ne sont que des exemples vivants, qui témoignent encore de nos jours, de l’impact et du rôle catalyseur qu’elles ont joué à travers les siècles, pour perpétuer une traditions religieuse qui a survécu à toutes les tentatives d’acculturation.
Même si de nos jours son rôle a sensiblement diminué, en matière de dispense de certaines disciplines et que seuls les cours de théologie y ont lieu, il demeure qu’elle garde toujours son privilège irremplaçable, celui d’être le plus grand lieu de rassemblement des croyants.
Ainsi, ces prescriptions fondamentales continuent de comporter toute une série d’avantages pour les musulmans et même pour les non musulmans qui, à travers prêches, tables rondes et conférences suivent avec intérêt, l’évolution de la pensée islamique, surtout dans les mosquées occidentales.
L’élément rassembleur, le dogme de la foi islamique, les Musulmans où qu’ils se trouvent sont égaux entre eux "Un Arabe ne peut être supérieur au non Arabe que par la piété", comme le souligne un hadith célèbre de l’Envoyé de Dieu. ‘‘Le Croyant le plus vertueux est plus digne aux yeux de Dieu".
La mosquée c’est aussi cette liberté, qui a inspiré la sagesse et qui a libéré donc les hommes du complexe de couleur et de caste, qui sont exécrables aux yeux de l’Islam. Grâce à ses enseignements et à ses orientations, elle a permis entre autres à Abou Bakr Esseddik d’acheter Bilal El Habachi et de lui rendre sa liberté, elle fit ensuite de Bilal le premier ‘‘Mouâdhane’’ (appel à la prière) de l’Islam, fonction éminente, après celle de l’imamat dont le Prophète assumait lui-même. A partir de cet acte, les Musulmans ne tenaient plus cas des problèmes de couleur. C’est ainsi qu’il il se constitua en pays noirs de grands empires musulmans, ainsi que des gouvernements musulmans en pays de race blanche, dirigés par des Noirs. L’exemple nous vient de l’Egypte ou un certain Kafour El-Ikhchidi, un homme de couleur, qui fut proclamé gouverneur et qui força respect et admiration de tout le monde.
A travers ses principes, on peut juger de la noblesse de l’Islam en comparant avec ce qui se passe aujourd’hui dans le domaine de la ségrégation raciale, partout ailleurs ou la religion musulmane n’est pas enracinée. Son support est "Livre" et tous les livres. Ce livre est le noble Coran que les Musulmans récitent dans les mosquées, en permanence et sans discontinuité, aux quatre points cardinaux, est la lecture, la prédication, la science, lettres, droits, législation et morale sont omniprésents.
C’est là que prirent naissance les initiations aux diverses calligraphies, cet art millénaire qui orne encore de nos jours, les plus belles œuvres architecturales du monde et dont se sont inspirés tous les hommes en quête du beau et du sublime.
Le "Tadjouid" ou la psalmodie du Coran, cet art vocal sans pareil, qui subjugue tous ceux qui l’entendent. ‘‘N’est-ce pas l’invocation de Dieu qui donne la quiétude aux cœurs.’’ Lieu d’apprentissage des "Hadiths", traditions du Prophète, qui constituent un trésor pour les nations, un secours pour les peuples. Il suffit de citer trois de ces hadiths pour être convaincu, que l’enseignement a bel et bien débuté à partir de la mosquée Dans le premier, le Prophète dit: "Le savoir est un devoir pour tout Musulman et toute Musulmane". En tenant ce propos, le Prophète a fait de l’enseignement à partir de la mosquée une obligation pour la femme et pour l’homme sans distinction aucune.
Le deuxième hadith qui encourage de s’ouvrir aux cultures étrangères énonce: Rechercher (la science) même en Chine". Ce qui signifie qu’il faut s’éloigner de son pays, voyager, endurer toute peine, en vue d’apprendre et d’étudier. Ce qui a donné naissance chez les Musulmans à un système de diffusion du savoir lié au pèlerinage à la Mecque, ou se trouve, comme nous l’avions souligné plus haut, la première et la plus grande mosquée du monde.
Le troisième hadith énonce: "Rechercher le savoir du berceau à la tombe", ce qui signifi e: commencez à apprendre dès l’âge le plus précoce et ne cessez jamais d’apprendre jusqu’au dernier souffle de la vie. C’est dire que la recherche du savoir, l’étude n’est liée à aucune considération d’âge. Lorsqu’on sait que l’enseignement en France, par exemple, n’est devenu obligatoire qu’après la Révolution française, c’est-à-dire onze siècles après ces hadiths. Il y a lieu, donc, de bien les méditer.
Connaissez-vous votre religion ?
La polygamie est-elle considérée par l’Islam comme un acte de foi, ou seulement comme un acte de désir et de plaisir ?
T. K. Chéraga (Alger).
Il est vrai que beaucoup de personnes ne voient en la religion musulmane que les aspects non-conformes à leur vision des choses. De ce fait, ils essaient à desseins inavoués, de semer la confusion, en prenant les gens à témoin sur la conformité ou la non-conformité de tel ou tel sujet à leur thèse conjoncturelle.
Leur seul but en réalité est de nuire à la religion et de porter atteinte à ses valeurs intrinsèques et inamovibles. "Ils veulent éteindre la lumière de Dieu par leur langage, alors que la lumière de Dieu demeurera infiniment immense, combien même les infidèles ne sont pas d’accord…"
La polygamie n’a donc jamais été un acte de foi, par contre le mariage en est un. L’Islam n’a jamais eu pour intention, en autorisant la polygamie, de satisfaire le désir et le plaisir. Si la polygamie est autorisée par l’islam, c’est que lors de la mission du Prophète, les femmes étaient quatre fois plus nombreuses que les hommes à la suite des guerres entre tribus arabes.
Ces guerres et ses luttes fauchaient les chevaliers, les braves et les hommes courageux et il ne restait que femmes et enfants. Leur sort est devenu fragile, une solution de conjoncture devait être trouvée et la seule alternative peut être à même d’endiguer le phénomène, c’était d’autoriser la polygamie.
Par ailleurs, la région n’était pas propice à un excès de désir mais elle suscitait plutôt le sentiment de pitié. Le Verset coranique suivant donne une explication à cette situation, lorsqu’il il énonce : "C’est un signe (De Sa puissance) qu’il vous a créé des épouses de votre propre chair, afin que vous recherchiez la paix auprès d’elles. Il a fait naître entre vous amour et compassion. Ce sont-là des signes certains pour ceux qui réfléchissent …"
D’autre part, l’Islam en réalité, n’autorise les hommes à prendre plusieurs femmes que sous une condition qui ne peut presque jamais se réaliser. Il est, en effet, dit dans le Coran : "Si vous craignez de ne pas être juste, ne prenez qu’une femme’’. Mais dans la pratique quotidienne, qui peut réellement avoir un même comportement, les mêmes sentiments et traiter ses épouses d’une manière équitable.
C’est dans cette inconcevabilité et dans cette épreuve presqu’impossible, consistant à un traitement égal entre elles que la sentence coranique exclut à mon humble avis toute velléité à avoir plusieurs épouses. "Vous ne pourrez jamais traiter équitablement toutes vos femmes, quand bien même vous le désiriez ardemment". On peut donc déduire des deux règles précédentes, que toutes ces allégations pour trouver des failles dans la religion musulmane, afin de lui porter préjudice, ne convainquent plus personne.