Le Midi Libre - Magazine - L’adéquation entre l’acte et le savoir
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’’Mon serviteur ne cesse de se rapprocher de Moi par ses œuvres jusqu’à ce que Je l’aime. Quand Je l’aime, Je suis l’oreille par laquelle il entend, l’œil par lequel il voit, la main par laquelle il frappe et le p
L’adéquation entre l’acte et le savoir
5 Septembre 2009

beaucoup de gens savent beaucoup de choses, mais, soit par atavisme, soit cédant à leurs passions, soit pour des motifs que nous ne pouvons indiquer, ils se refusent à le mettre en pratique pour en bénéficier.

Lorsque l’imam El Ghazali abordait le thème du savoir dans son ouvrage sur les conditions d’un éveil islamique moderne, il disait que ce dernier (Le savoir) ne saurait être acquis par hérédité, ni d’un seul tenant, mais par étapes successives s’’étalant sur de longues années d’étude.
Son développement est à ce prix. Et ce développement du savoir n’est possible que si celui-ci est mis en pratique, qu’il soit religieux ou profane. Certains autres s’attachent eux aussi à acquérir le savoir, mais contrairement à la réalité sur le terrain, certains se bornent à l’emmagasiner, puis à le diffuser à la manière d’un disque ou d’une bande magnétique audio, sans en bénéficier eux-mêmes.
Pour cerner les motifs d’un tel comportement, il pourrait s’agir peut-être d’un désir de se justifier. Un homme par exemple qui a conseillé à son fils de ne pas apprendre à fumer, l’on s’étonna qu’il donnât ce conseil alors que lui-même s’adonnait à la cigarette. ’’Ecoute, mon fils, dit le père, avec le sentiment de détenir un argument imparable, moi, ma volonté s’est émoussée à tel point que je ne puis plus m’arrêter de fumer, bien que cela me fasse beaucoup de mal.
Et c’est mon affection pour toi qui me fait te conseiller de ne pas fumer pour t’éviter la souffrance que je subis moi-même. Si j’ai l’air de te dire fais comme je te dis et ne fais pas ce que je fais, si mon acte n’est pas en adéquation avec mon savoir, c’est parce que les ressorts de ma volonté se sont relâchés. Et c’est pour t’éviter d’en arriver là que je te prodigue mon conseil’’.
Certains savent bien distinguer le bien du mal, mais, soit par obstination, soit par faiblesse, soit par passion, ils préfèrent se complaire dans leur dévoilement plutôt que de le mettre à profit, pour s’en tirer, le savoir qu’ils ont pu acquérir.
Le Prophète Ibrahim prêchant aux siens l’Unicité de Dieu et pourfendant leur paganisme, voulant leur faire sentir la vanité de leur culte, brisa leurs idoles. Le Coran en narre le récit : Ils (les gens du peuple d’Ibrahim) se demandèrent : "Qui donc a traité ainsi nos dieux, (quel qu’il soit) c’est un injuste". Certains dirent alors : "Nous avons entendu un jeune homme du nom d’Ibrahim en parler. Qu’on l’amène et qu’il soit présenté devant les gens qui, peut-être, en témoigneront". Ils lui dirent : "Est-ce bien toi qui as fait cela à nos dieux, ô Ibrahim ?" Il leur répondit : "Non, c’est le plus massif d’entre eux qui l’a fait, demandez-le leur s’ils ont le pouvoir de répondre". C’est alors qu’ils réfléchirent, puis dirent à ceux qui accusèrent Ibrahim : "C’est vous qui êtes les injustes’’.
Ils tranchèrent de cette manière parce qu’ils avaient pris conscience de la pertinence des propos d’Ibrahim et l’authenticité de ce qu’il prêchait. Comment eussent-ils pu faire autrement sans être ridicules, puisque leurs idoles brisées gisaient là sous leurs yeux ! Mais malgré cette évidence, ils ne tardèrent pas à retomber dans leur égarement et leur obstination, un moment estompé. Pour mettre en relief l’état dans lequel ces gens s’étaient trouvés, Le Très-Haut a dit dans les versets suivants : ’’Ils détournèrent la tête par obstination tout en sachant bien que ceux-là (les idoles) ne sauraient émettre de son’’.
En effet, ils se refusèrent à admettre l’évidence et, par conséquent, à reconnaître leur erreur et égarement. Autrement dit, ils ne voulurent pas mettre à profit le savoir qui venait de leur être enseigné, ni à en faire bénéficier autrui.
C’est pour cette raison que l’attention est attiré aujourd’hui sur le fait qu’il existe des gens qui peuvent posséder quelque savoir sans le mettre en pratique, et c’est un mal extrêmement grave que d’être initié par eux. Le poète dit à leur propos : ’’O toi qui enseignes aux autres, prodigues-tu cet enseignement à toi-même ?"
C’est aussi à eux que Dieu s’adresse, lorsqu’il proclame : ’’O croyants, pourquoi ce que vous dites ne le faites-vous pas ? Il est très haïssable à Dieu que vous ne fassiez pas ce que vous dîtes ’’.
En vérité, beaucoup de gens savent beaucoup de choses, mais, soit par atavisme, soit cédant à leurs passions, soit pour des motifs que nous ne pouvons indiquer, ils se refusent à le mettre en pratique pour en bénéficier. En font-ils bénéficier autrui ? Si oui, autrui en profite, mais eux non. Dans ce cas ils ressemblent à la bougie qui se consume pour éclairer les autres.

Connaissez-vous votre religion ?

’’ Dans les prêches et autres conférences qui se déroulent dans tous les pays musulmans, l’accent est toujours mis sur les conditions de la renaissance du monde islamique, mais jusqu’à maintenant, personne ne préconise un programme d’action efficace, pour que cette renaissance puisse voir le jour.

A. Abdelkader (Médéa)

L’éveil du monde islamique à l’heure actuelle ne peut pour le moment surpasser ses obstacles et ses contradictions internes nées d’une part, d’une situation anachronique de sous-développement et des ambitions civilisationnelles puisées des prédictions du Coran et des hadiths du Prophète (QSSSL), que chacun interprète à sa manière d’autre part. Un jour un homme est venu voir l’envoyé de Dieu (QSSSL) et lui demanda que sera le futur de la religion musulmane. Après réflexion, il lui répondit que la nation deviendra une proie facile, à la portée des autres peuples. Est-ce parce que ce jour là nous serons peu nombreux ? dira son interlocuteur. Non répondit l’envoyé de Dieu (QSSSL), au contraire vous serez très nombreux, mais votre force sera pareille à l’écume d’un torrent. Les musulmans aujourd’hui ont perdu leurs repères, leurs querelles intestines les empêchent de s’occuper de ce qui se déroulent autour d’eux et de prendre en compte, les défis du monde occidental, de sa culture, de ses valeurs et modes de pensée afin d’agir en conséquence. Au moment où ces derniers sont en train de planifier du devenir planétaire et des visées hégémoniques pour avoir une main mise sur toute la planète, les musulmans polémiquent sur la position du croissant lunaire, la hauteur admise du point de vu religieux, d’un minaret d’une mosquée et autres occupations infécondes qui n’apportent rien de nouveau. Ainsi sont perdus les valeurs, préceptes et enseignements de l’Islam, qui fut un modèle civilisationnel par sa position médiane, ses principes propres, distincts et immuables. Ceux là même qui ont prévalu en tout temps et qui ont un jour, hisser la nation islamique à un niveau jamais atteint. Dans ce monde en constante évolution, dans ses rapports de force planétaire, idéologiques, militaires, politiques et culturels, l’avenir pour le monde islamique ne peut se faire qu’à la lumière du Coran, de la Sunna et de l’effort d’interprétation des savants musulmans et leurs investigations et possibilités à canaliser aujourd’hui ce formidable courant. Par des approches prospectives, pragmatiques, puisées à la fois dans le répertoire rationnel scientifique, ajoutées à la mouvance spirituelle qui anime les esprits des croyants, qu’il pourra faire face à tous ceux qui tentent aujourd’hui par tous les moyens et subterfuges, de le faire plier. Le messager de Dieu que bénédiction de Dieu et salut soient sur lui a dit : Celui qui veut cette vie ici bas qu’il s’inspire du Coran, celui qui veut celle de l’au-delà, qu’il s’inspire du Coran, celui qui les veut toutes les deux qu’il s’inspire du Coran. La question est de savoir aujourd’hui, comme le souligne un grand penseur musulman : Par quel Islam peut-on riposter ? Par un Islam traînant son lot de pauvreté et d’ignorance, ou par un Islam où les conflits fratricides sont légion ? A méditer !

Par : Mohamed Ghobrini

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