Ils étaient nombreux, seuls ou en famille à faire le déplacement sur ce site à la faveur du retour de la neige sur le massif de Chréa et même sur les hauteurs de Bou-Arfa.
De l’ambiance ! La station climatique de Chréa a connu récemment un très grand rush de visiteurs. Il neige à Chréa. L’événement était si important au point de justifier ce reportage dans le but d’ inciter les familles et tous les amoureux de la neige à grimper sur les hauteurs vite blanchies par 80 cm de poudreuse suite à trois jours de neige abondante. En fait, les plus importantes chutes de neige depuis au moins cinq ans. La Mitidja a pris un «coup de vieux» et Chréa redevient l’attraction de milliers de visiteurs sevrés depuis longtemps de la contemplation de sa nature. Depuis la ville des Roses, Blida, le spectacle est déjà saisissant et il n’y a rien à faire que d’aller voir de visu ce beau paysage. Sortie sud de Blida et montée vers Chréa. Indication : la station culmine à 1500 mètres. Premiers hameaux. Chaque pierre a un nom, une histoire. En chemin, des écoliers qui, les mains dans les poches, les oreilles sous le bonnet et le cartable en bandoulière, parcourent quotidiennement 4 à 5 km pour rejoindre leur école. Le bord des routes n’est protégé ni par des garde-fous ni par une quelconque rambarde. La chaussée, émaillée de givre, est glissante. Une mauvaise orientation, un dérapage et les enfants peuvent être entraînés par le véhicule dans les innombrables ravins qui bordent les sinuosités. Première escale : Aouina, puis Aouina 2. Nous retenons ces noms parce que les deux hameaux surplombent une vue imprenable sur toute la ville de Blida.
Ils étaient nombreux, seuls ou en famille à faire le déplacement sur ce site à la faveur du retour de la neige sur le massif de Chréa et même sur les hauteurs de Bou-Arfa. Au lieu dit Talaizid, un site réputé pour ses nombreuses sources d’eau et ses peuplements de chênes majestueux.
Lors du dernier week-end, après les chutes de neige, des files interminables de voitures venues des wilayas limitrophes, notamment d’Alger ont afflué vers Chréa, engendrant des embouteillages inextricables sur l’avenue Kritli-Mokhtar et le rond-point de Bab Errahba qui mènent vers les premiers contreforts de l’Atlas blidéen.
Au niveau de l’axe routier Blida-Chréa, long de 18 km, la circulation est très difficile, voire impossible en raison du flux important de voitures dont le bruit et les fumées dégagés par les moteurs troublent la quiétude des riverains et des familles qui viennent en villégiature profiter de la neige et de l’air vivifiant de la montagne. Selon des habitués de la station climatique de Chréa, il est bien loin le temps où les familles venaient à pied pour apprécier le cadre agréable et la verdure qu’offre ce site. Les branches de cèdre recouverts de neige et des variétés d’oiseaux égayent le cadre. Les plus hardis commencent à «monter» leur bonhomme de neige. Il faut beaucoup d’efforts, de patience et de persévérance pour en faire un. Beaucoup d’ingéniosité aussi pour faire les yeux, le nez et la bouche, parce que, hormis la végétation, il n’y a que la neige comme matériau. Sur les hauteurs de Chréa, à 1500 mètres au niveau de la mer, l’activité est fébrile. Les familles plus nombreuses. Le froid plus prononcé et les grelottements plus manifestes. Le paysage vaut pleinement le détour. C’est, en fait, un véritable voyage purificateur. Un groupe de jeunes fête l’anniversaire d’un de leurs copains. Samira et Nora n’en croient pas leurs yeux et restent de longs moments ébahies devant le site et les paysages. Elles se font prendre en photos. Ce grand rush fait évidemment l’affaire et le bonheur des habitants de la région qui s’adonnent à une multitude de commerces de produits de montagne.
Aux abords de la route de jeunes vendeurs offrent aux visiteurs toutes sortes de produits du terroir. Culminant à 1500 m d’altitude, la station climatique de Chréa éprouve des difficultés à faire face à tout ce flux de visiteurs en raison de l’absence d’infrastructures d’accueil et de loisirs. La commune de Chréa qui tient son nom de l’appellation Echariaâ (loi musulmane) a été choisie au début du XXe siècle par les habitants de la région pour régler leurs litiges ou débattre d’un projet, selon les règles de la chariaâ. Chréa fut repérée en 1901 par Marcel Granger, président du Ski club algérien qui y édifia la première construction, un chalet auberge pour les amateurs de sports de montagne qu’il nomma Ski Club.
Au cours de la même année, un premier hôtel fut construit, l’actuel Hôtel des Cèdres, suivie des Sept premiers chalets, d’où la ‘’rue des 7 chalets’’, un parcours de 400 mètres, qui prend naissance de la placette et va jusqu’au Ski club. C’est à partir de là que la station climatique de Chréa a commencé à se développer dans les domaines touristique et sportif.