Les automobilistes vont devoir à partir du 1er août mettre la main à la poche pour entrer et sortir de Stockholm avec l’entrée en vigueur du péage urbain, une mesure pour réduire la pollution qui est passée sans encombre. L’objectif est de diminuer la circulation routière dans et aux abords de la ville de 10% à 15% en un an, précise Birger Höök, un des responsables de l’autorité chargée de la circulation routière (Vägverket). Stockholm emboîte le pas à des villes comme Londres, Rome ou encore Singapour qui entendent diminuer la pollution liée à la circulation automobile. A partir de mardi prochain, les automobilistes devront débourser entre 10 et 20 couronnes (entre 1 et 2 euros) à chaque entrée ou sortie de la ville, selon l’heure de la journée.
La taxe, qui servira à financer des projets d’infrastructures routières, n’excédera toutefois pas 60 couronnes par véhicule et par jour. Tous les automobilistes de voitures particulières devront s’acquitter de cette taxe, à l’exception des chauffeurs de bus et de voitures immatriculées à l’étranger. Les propriétaires de véhicules électriques et hybrides en seront quant à eux exemptes jusqu’en 2012. Un système de caméras identifiera les voitures. Les automobilistes n’auront pas à s’arrêter au péage et les paiements s’effectueront soit par prélèvement automatique sur les comptes bancaires ou à la caisse de certains magasins. Cette taxe dite d’embouteillage avait été expérimentée avec succès du 3 janvier au 31 juillet 2006 avec une réduction du trafic de 22% en moyenne et jusqu’à 24% lors des heures de pointe de l’après-midi, selon Vägverket. Et le projet a pu voir le jour après son approbation par les Stockholmois lors d’un référendum (53% de oui) organisé en septembre 2006 avant l’accord du Parlement le 20 juin denier. Entre autres conséquences attendues, l’augmentation des tarifs des taxis de l’ordre de 5% et de possibles tentatives de fraude. Les tabloïds suédois n’ont d’ailleurs pas manqué de lister toutes les astuces possibles imaginées pour échapper à la taxe d’embouteillage : utiliser du scotch noir pour modifier les numéros de la plaque d’immatriculation, enduire de boue et de saleté cette même plaque ou encore utiliser un spray réfléchissant pour la rendre illisible.
«Effectuer des changements sur sa plaque d’immatriculation et utiliser d’autres numéros constitue une fraude considérée comme une grave entorse à la loi», prévient Birger Höök. La peine peut aller jusqu’à deux ans de prison, souligne-t-il.
Il rappelle que les citoyens ne sont pas autorisés à fabriquer eux-mêmes une plaque d’immatriculation.