Le Midi Libre - Magazine - La justice sociale en Islam
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"Quiconque aura jeûné le mois de ramadhan et l’aurait suivi de six jours du mois de Chawal, sera considéré comme s’il avait jeûné l’année entière’’. (Hadith)
La justice sociale en Islam
17 Septembre 2009

Pour parler de la justice sociale dans la religion musulmane, on ne peut aborder ce thème, sans faire référence à un l’un des chercheurs musulmans les plus proches de la question, il s’agit du regretté Mouloud Kacem Nait Belkacem, qui a réalisé excellent un travail dans le domaine.

La justice sociale ou solidarité sociale, s’est étendue selon l’auteur à la protection de plusieurs catégories d’impotents ou faible tels les vieillards, y compris les non-musulmans qui, également, doivent bénéficier du statut des tributaires. Citons à cet égard un cas célèbre.
Un jour, le calife Omar, s’adressant à un vieux juif, lui dit: "Nous n’avons pas été équitables à ton égard. Puisque nous avons épuisé ta jeunesse puis t’abandonnâmes lorsque tu es devenu vieux".
Il l’invita sur le champ à venir chez lui, puis lui donna de sa propre nourriture et lui fit verser par le Trésor une pension pour la fin de ses jours. Ce geste à la fois humain et équitable, n’a pas manqué d’avoir un impact inattendu, toute la tribu du juif en question ayant appris le geste de Omar, s’est toute convertie à la religion musulmane.
Les mêmes mesures ont été prises en faveur des pauvres des malades, des aveugles, des infirmes, des personnes, déplacées ou déportées, des prisonniers, sans compter les veuves, les orphelins, les impotents et les enfants naturels.
Il y a d’autres domaines encore plus originaux où nous voyons cette solidarité sociale s’exercer avec une telle délicatesse que la chose paraîtrait incroyable à quiconque n’a pas vécu en milieu islamique.
Citons à cet égard le Waqf dit "Zabadi". Cette fondation était destinée en premier lieu, à couvrir les dommages occasionnés par les enfants et les serviteurs, afin de leur faire éviter les sanctions pécuniaires, ou les châtiments corporels que leurs parents ou maîtres seraient tentés de leur infliger.
Il était prévu également une intervention du trésor public pour aider le débiteur insolvable à rembourser sa dette. On portait secours aux voyageurs pauvres qui se trouvaient loin de leur pays.
D’autres fondations musulmanes, traditions qu’on a perdues de nos jours et qui sont ressuscitées par l’occident sous d’autres appellations, étaient consacrées aux hôpitaux psychiatriques où l’on soignait les malades par la musique et par des représentations de comédie populaire et bien d’autres sujets attractifs.
De nos jours, la psychosomatique prouve que ces méthodes prétendument modernes, étaient déjà utilisées à cette époque et étaient d’une grande efficacité, sur l’état de santé et le bien être des populations.
Enfin, sans prétendre avoir donné une liste exhaustive de tout ce qui se faisait dans ce domaine, je citerai la plus curieuse et la plus originale de ces fondations, celle qui s’occupait des animaux et de certains oiseaux en les guérissant, en soignant les fractures de leurs membres brisés et en les adoptant pour toute leur vie.
Cependant, cette justice et cette solidarité sociales ne se bornaient pas à envisager le côté matériel de la vie. Car à côté de tous ces aspects, qui dépassent le stade de la justice sociale pour atteindre celui de la solidarité et de la tendresse.
Dans cette communauté islamique qui doit se présenter comme un seul corps, nous trouvons " la justice humanitaire", si l’on nous permet de nous exprimer ainsi. Alors que de nos jours c’est encore l’esprit de classe et de race qui prévaut.
Nous constatons que l’Islam a établi l’égalité entre tous. Cette égalité est proclamée dans le verset suivant : "Le plus noble parmi vous aux yeux de Dieu, c’est le plus pieux", et aussi dans ce hadith du Prophète, que la bénédiction de Dieu et le salut soient sur lui "Les Musulmans sont tous égaux, comme les dents d’un peigne".
Nous retrouvons ce principe dans plusieurs autres hadiths ou faits qui se sont déroulés à l’époque des Compagnons du Prophète. Nous allons soit citer succinctement ses cas, soit y faire une allusion rapide.
En ce qui concerne l’égalité des races et des ethnies, souvenons-nous des durs reproches que fit le Prophète à son compagnon Abu Dharr Al Ghifari, après que celui-ci s’était moqué de Bilâl l’Abyssin en évoquant "la couleur de sa mère". Le Prophète lui dit alors : ’’O Abu Djarr, tu es encore un homme de l’époque païenne (jahilyya). Lève la tête et regarde! Puis sache que tu n’es guère supérieur à un homme de couleur, noire ou rouge, à moins que tu ne le surpasses par des actes pieux’’. (A suivre)

Connaissez-vous votre religion ?
On parle beaucoup ces derniers temps de dialogue des civilisations, dans le but de rapprocher certains points de vue religieux. Chrétiens et Musulmans par exemple, ont beaucoup de pratiques communes, pouvez-vous nous en citer quelques-unes ?

M. Boubekeur (Alger)
Il a été déjà fait allusion pour ces pratiques, dans les éditions précédentes et nous avons affirmé que le Coran, livre de références par excellence pour les musulmans, nous exhorte à ne discuter avec les gens du Livre avec douceur et modération : " Ne discutez avec les gens du Livre qu’avec douceur". Dans un autre verset, il est dit : " O gens du Livre, venez à une parole de vérité et de justice entre nous et vous à savoir que nous n’adorons que Dieu et que nous ne lui associons aucune autre divinité…" Le premier pilier dans la religion chrétienne, comme dans la religion musulmane, est la prière. Dans l’ancien testament, elle avait une place prépondérante parmi toutes les pratiques religieuses, à telle enseigne, que les disciples de Jésus priaient de jour comme de nuit, récitant en chœur les Saintes écritures. Plus tard, cette pratique a perdu beaucoup de sa rigueur et son authenticité, jusqu’à ce qu’elle devienne une obligation, seulement pour une catégorie de croyants, particulièrement la communauté ecclésiastique qui, dans les églises, les monastères, les couvents, les cathédrales et les chapelles, observent de nos jours ces prières, tandis que le reste des chrétiens se contentent de la messe hebdomadaire du dimanche et les prières faites au moment des repas. Mais ça reste tout de même toujours des prières adressées à Dieu. Dans Le credo chrétien, on dit, je crois en Dieu notre père qui est aux cieux en son fils Jésus-Christ, en les anges et au jour du jugement dernier. Dans le credo musulman, il y a également l’attestation de foi : Il n’y a de Dieu que Dieu et que Mohamed est Son serviteur et Son envoyé. Donc, il n’y a pas autant de précisions sur Jésus ou toute autre personne de son rang. Il est vrai que la perception du credo chrétien chez les musulmans est différente, comme on vient de le constater. Même si le chrétien affirme qu’en définitif le mot fils n’est pas spécifique à Jésus. On lit dans l’évangile, selon Saint Mathieu par exemple, que Jésus Christ n’est pas fils de Dieu, mais fils d’un certain Joseph qui, lui est fils d’un certain tel, remontant l’arbre généalogique jusqu’à Adam pour affirmer ensuite qu’Adam est fils de Dieu. Nous savons tous que l’unicité de Dieu, existe dans la religion chrétien, preuve en est que dans l’ancien testament, parlant de la création de la terre, il est dit : "Au commencement Dieu créa la terre", les anciens livres religieux juifs et chrétiens sont tous unanimes à affirmer cette unicité de Dieu et le mot trinité n’a apparu qu’après la mort de Jésus. Le deuxième rite dans les deux credo chrétien et musulman demeure l’aumône légale. Depuis la nuit des temps, l’homme a toujours voulu se rapprocher de Dieu en donnant le dixième de son bien en offrande à Dieu. C’est ainsi que les récoltes, les cheptels et autres biens acquis licitement sont soumis autrefois à un prélèvement qui doit revenir de droit aux nécessiteux et indigents. Cette tradition n’existe plus maintenant dans la tradition chrétienne à partir du moment où il y eut séparation entre l’Eglise et l’Etat, celui-ci ayant transformé cette aumône en impôt. Le troisième pilier dans le credo chrétien comme dans le credo musulman est le carême (chez les chrétiens) ou ramadhan (chez les musulmans). Autrefois, le nombre de jours de jeûne chez les chrétiens est de quarante jours, comme ils ne jeûnent pas chaque dimanche, il reste au total trente cinq jours. Le musulman, lui, jeûne 29 ou 30 jours plus 6 jours du mois de chawal cela fait 35 ou 36 jours.

Par : M.G.

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