Le Midi Libre - Magazine - La crise du développement dans le monde musulman
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’’Endure patiemment ce qui peut t’atteindre. Tout cela est le propre d’une âme résolue.’’
La crise du développement dans le monde musulman
13 Septembre 2009

Le grand penseur algérien, Malek Bennabi, dans l’une de ses études, sur la question des idées dans le monde musulman, parle de problèmes regrettables qui ont engendré toutes sortes de confusions sur les plans philosophique, moral, sociologique, économique et politique.

L’auteur pense que sur le plan historique notamment, il est permis de signaler des similitudes entre certains traits du développement mental de l’individu et le développement psychosociologique de la société qui semble aussi passer par les trois âges, celui des choses, celui de la personne et celui de l’idée.
Et parfois même, cette confusion est expliquée par les spécialistes de la lutte idéologique, eux-mêmes, ou chargent un de leurs élèves, de nous convaincre par de faux syllogismes, que l’Islam a échoué à promouvoir une société développée.
Pour faire justice de cette confusion, l’auteur écrit, qu’une société post-civilisée n’est même pas une société qui s’arrête, mais une société qui renverse sa marche qui va en arrière après avoir quitté sa voie de civilisation et rompu avec elle.
Un historien auquel ce phénomène n’a pas échappé, l’a noté dramatiquement. ’’Il me semble que l’Orient (musulman) soit atteint de la même manière que le Maghreb, mais à un degré qui correspond à son niveau social. Il me semble que la voix de la création appelle à l’engourdissement et au sommeil du monde, lequel a obtempéré’’.
C’est Ibn Khaldoun qui, un siècle après la chute de Baghdad, un siècle avant la chute de Grenade, note ce point de rupture sur le cycle de la civilisation musulmane, le point à partir duquel commence l’ère post-almohadienne, l’ère post-civilisée du monde musulman.
C’est en suivant la course de cette société depuis son origine historique, marquée au calendrier hégirien, qu’on peut se faire une idée des étapes qu’elle a traversés et de leur signification psychosociologique. A l’origine, c’était une petite société tribale, qui vivait dans la presqu’île arabique dans un univers culturel restreint où même les croyances étaient centrées sur les choses inanimées. Les idoles de la Djahiya.
Le milieu djahilien décrit parfaitement une société à l’âge de la chose. Il faut noter qu’à ce stade de pré civilisation, le monde des choses y est rudimentaire : le sabre, la lance ou simplement le pieu, le carquois, l’arc et les flèches, le chameau le cheval, la selle sans étrier ou avec un simple appui en bois, la tente et les misérables ustensiles de la vie nomade.
D’ailleurs, la chose reprendra encore son empire sur l’homme dans une société post-civilisée qui jouit cette fois-ci comme dans toutes les sociétés de consommation, d’un monde bourré de choses, mais apathique sans dynamique sociale.
Quoi qu’il en soit, le monde des personnes se réduisait pour la société djahilienne à la dimension d’une tribu. Quant à son univers idée, il est bien représenté par quelques brillants poèmes que furent les célèbres odes communément appelées El ’’Mo’allaqat’’.
En somme, comme son monde des personnes, c’est un monde réduit dans lequel le poète djahilien, puisait ses vers étincelants, pour célébrer la gloire d’une tribu dans un de ses épisodes épiques que l’histoire consigne sous le nom ’’les journées arabes’’, pour chanter le souvenir d’une bien-aimée ou pleurer comme El Khansa, un héros tombé, ou encore immortaliser un nom comme celui de Zoheir Ibn Abi Salma, pour sa prodigalité et son hospitalité. Tel était le visage de cette société djahilienne fermée sur elle-même et la périphérie sur laquelle venaient s’éteindre les remous et les vagues de l’histoire perse au nord, et au sud celui d’Ethiopie. Soudain, une idée éclaira une grotte, Ghar Hira, où méditait un solitaire, son éclair apportait un message qui commençait par trois graphies arabes «Lis».
Ce mot déchira les ténèbres de la djahiliya et détruisit la solitude de la société djahilienne. Une société en communication avec le monde et avec l’histoire vit le jour. Elle se mit à détruire en son sein les frontières tribales, pour fonder son nouveau monde des personnes, où chacun devenait le porteur de son message, d’un nouvel univers culturel où les choses devaient se centrer sur les idées.
(A suivre)

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Le nom d’Idris est -il le nom d’un prophète ? Est-ce que le Coran en parle ?

M. Djamel (Boumerdes)

En effet, Idris est le nom d’un Prophète que les auteurs musulmans placent entre Adam et Noé. Autrement, il a vécu bien avant Noé. Le Coran contrairement aux autres prophètes ne cite le nom d’Idris que deux fois.
La première fois dans le chapitre réservé à Marie dans lequel il est dit : ’’Mentionne dans le livre Idris. Il fut un véridique et un Prophète (sourate 19, verset 56) et la deuxième fois dans la sourate 21 versets 85 et 86 dans lequels ont lit : ’’Et Ismaël, Idris et Dhou al Kifl : Ils appartenaient aux patients, Nous les avons fait entrer dans Notre Miséricorde, ils étaient du nombre des vertueux’’
Ces passages, s’ils donnent le nom d’Idris, ils ont mis l’accent uniquement sur ses vertus prophétiques, que sont la justice et la patience, mais ils nous donnent aucun détail sur sa vie, c’est donc vers les historiens qu’il faut se tourner pour tenter de reconstituer sa biographie.
Certains chercheurs occidentaux affirment que le nom Idris n’est pas arabe, quoi que l’hypothèse soit très fragile, puisqu’ils ne s’appuient sur aucune source digne de foi il demeure, que c’est chez les chercheurs musulmans que l’on trouve plus d’information.
En effet,, ils expliquent le terme arabe ’’ Darassa’’ (apprendre) comme étant la racine même du nom Idris. D’autres disent même qu’il a été l’arrière grand-père de Noé. Le prophète Enoch qui apparaît dans l’ancien testament est également identifié comme étant Idris par beaucoup d’exégètes. Dans sa vaste chronique dans laquelle il raconte l’histoire des Prophètes et des rois, Abou Djaâfar El Tabari, qui a vécu entre le 9e et le 10e siècle de l’ère chrétienne, avait écrit qu’Idris était originaire de l’Hindoustan mais qu’il habitait le Yémen, au Sud de l’Arabie. Selon la chronologie que cet auteur établit, il descend de Seth, fils d’Adam.
Quand Idris s’installa au Yémen, il ne rencontra qu’idolâtrie et corruption. Les hommes avaient oublié le culte du Dieu unique et vivaient dans un état déplorable. Idris leur prêcha alors la bonne direction mais ils, refusèrent de l’écouter. El Tabari dit également que ce prophète n’était pas seulement un prédicateur, c’était aussi un homme très savant, auquel la tradition attribue de nombreuses inventions. Ainsi, il devrait son nom d’Idris au fait qu’il inventa l’écriture. Le premier homme qui plaça le roseau sur le papier pour écrire, fut le prophète Idris.
Idris était aussi un homme très pieux. Pendant dix ans, nous dit encore Tabari, il ne dormit pas un seul instant, occupé à lire les Ecritures et à adorer Le Seigneur. La tradition nous enseigne encore qu’Idris se lia d’amitié avec l’Ange de la Mort. Celui-ci, dut, avec la permission de Dieu, lui faire visiter sur sa demande, l’enfer et lui faire goûter la mort avant de le ressusciter toujours avec la permission de Dieu.
Un jour, il dit à son ami : ’’ je veux voir le Paradis ! J’ai goûté la mort, j’ai visité l’Enfer, je voudrais voir le Jardin des Délices, promis aux Croyants vertueux !’’ Dieu accéda une autre fois à la demande d’Idris. Mais au moment d’en sortir, il refusa. Dieu m’a promis le Paradis, dit-il, maintenant que j’y suis-je n’en sortirai plus. Idris et le paradis eurent une longue discussion, mais Dieu trancha en faveur de son Prophète qui resta au Paradis.

Par : M.G.

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