Les événements s’accélèrent au niveau du dossier du gazoduc Maghreb-Europe qui alimente l’Espagne en gaz via le Maroc.
Alors que l’Algérie semble déterminée à mettre fin à ce transit, le Maroc tente de se rattraper en faisant appel à la médiation espagnole. Suite aux dernières tensions entre les deux pays voisins, l’Algérie a décidé de cesser de fournir le gaz naturel à l’Espagne via le gazoduc Maghreb-Europe. Ainsi, le Maroc sera privé du gaz algérien à compter du 1er novembre prochain, selon ce qu’a rapporté l’agence Reuters lundi dernier.
Comme alternative, l’Algérie décide de continuer l’approvisionnement de l’Espagne via le gazoduc sous-marin Medgaz d’une capacité annuelle de 8 milliards m3 qui ne passe pas par le Maroc. D’ailleurs, c’est ce qu’a dit le Président Tebboune le 11 octobre en cours. "Nous avons convenu avec nos amis espagnols de les approvisionner en gaz naturel via le gazoduc Medgaz", a-t-il déclaré lors d’une entrevue avec la presse. Cependant, les inquiétudes commencent déjà à se ressentir, notamment du côté marocain. Selon le quotidien espagnol El Pais, cette situation a conduit Rabat à négocier avec Madrid une solution pour sécuriser des alternatives à la résiliation du contrat qui permet la fourniture de gaz à l’Espagne via le gazoduc Maghreb-Europe (GME) et qui alimente également ce pays. Plus loin encore, le Makhzen négocie actuellement avec l’Espagne une autre alternative ; il s’agit d’une possibilité de se faire livrer du gaz à partir de l’Espagne. Selon une source espagnole citée anonymement par le même journal, "le Maroc pourrait demander à l’Espagne d’envoyer du gaz par le gazoduc Maghreb – Europe (GME) dans le sens inverse". Cela dit, cette même source affirme que l’Espagne redoute la réaction d’Alger quant à cette alternative, d’autant qu’il s’agit du gaz qu’expédie l’Algérie vers la péninsule. "Nous ne savons pas comment l’Algérie réagir si l’Espagne est d’accord", indique-t-on encore. La ministre de la Transition écologique espagnole en visite en Algérie
En tout cas, l’Espagne est déterminée à garder intact l’approvisionnement en gaz depuis l’Algérie. Dans cette optique, la troisième vice-présidente et ministre de la Transition écologique et du défi démographique espagnole, Teresa Ribera, devrait arriver ce mercredi à Alger pour rencontrer les autorités algériennes. Ces rencontres devront porter sur la recherche d’une solution à la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe (GME) qui traverse le Maroc et que l’Algérie envisage de fermer dès ce 1er novembre, date à laquelle prend fin le contrat de 25 ans qui garantit l’approvisionnemen et les accords tripartites. Par ailleurs, il convient de noter que l’arrêt du gazoduc Maghreb-Europe peut causer d’énormes dommages au Maroc. En effet, Rabat obtient entre 50 et 200 millions d’euros par an de droits de passage, un chiffre qui varie en fonction du quota expédié. Et, de plus, il garde 800 millions de mètres cubes par an de gaz algérien à un prix stable. Ce gaz est utilisé pour alimenter les centrales à cycle combiné de Tahaddart (dans la région de Tanger) et d’Aïn-Beni-Mathar (à Oujda),. Ces centrales couvrent environ 10 % de la production électrique marocaine.