L’opération de collecte de signatures pour la confection des listes électorales bat toujours son plein. Depuis le début de cette opération c’est une véritable course contre la montre qui est engagée par tous ceux qui briguent les sièges à l’Assemblée populaire nationale (APN).
Cette opération est loin d’être une simple sinécure, autant pour les partis politiques engagés que pour les listes indépendantes. En effet selon les dispositions de la loi organique relative au régime électoral, les partis politiques sont obligés de collecter pas moins de 25.000 signatures de citoyens dans au moins 23 wilayas s’ils espèrent participer à la course électorale le jour "J", soit le 12 juin prochain. Les indépendants, quant à eux, seront obligés de collecter 100 signatures pour chaque siège mis en jeu. Sur le terrain, si certains partis politiques bien implantés et disposant de structures locales un peu partout sur l’ensemble du pays, semblent bien partis pour passer l’écueil des signatures, il n’en est pas de même pour d’autres prétendants qui rencontrent des difficultés. Cela est le cas tant pour certains partis que pour les indépendants.
Ces derniers, selon les échos rapportés par la presse nationale, sont en très grand nombre. Autant dire qu’il s’agit vraiment d’un grand engouement ou comme l’a déjà qualifié un analyste c’est "la fièvre électorale". Un tel "rush" s’explique par moult raisons. Il y a d’abord les dispositions de la loi électorale qui favorisent l’émergence des indépendants, notamment au sein de la frange juvénile. Beaucoup a été en effet dit sur cette question, et les dispositions de la loi sont assez claires puisqu’elles favorisent la participation de la jeunesse à cette compétition électorale. En effet, outre les aides financières pour les listes formées de jeunes candidats, il y a aussi les aides logistiques, comm l’accès gratuit aux salles lors de la campagne électorale. Avec de tels avantages, on le sait, le pouvoir espère faciliter l’émergence d’une nouvelle classe politique bien en phase avec les exigences de l’époque. Cette nouvelle classe politique viendrait ainsi en conformité avec les revendications populaires qui ont, à maintes reprises, décrié la classe politique. Cela s’est en effet vérifié lors de la révolte populaire du 22 février 2019. Lors du "Hirak" les partis politiques ont été dépassés par les événements et certaines figures politiques ont été même rejetés par la rue en colère. Comme quoi cette classe politique n’a pas été à la hauteur des enjeux et n’a pas, à l’évidence, répondu aux aspirations légitimes de larges pans de la société, notamment sa frange juvénile.
Et c’est sur la base de ces indices que la volonté du pouvoir en place a été affichée d’aller dans ce sens. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l’a dit et expliqué àplusieurs reprises. C’est pourquoi depuis l’engagement de l’opération de collecte des signatures les indépendants sont en force. On ne sait s’ils seront plébiscités par les électeurs le 12 juin prochain, par conséquent ils seront aussi en force à l’APN, ou, en revanche s’ils vont devoir s’avouer vaincus par les partis politiques traditionnels.