Reconnu comme un salon trè professionnel, la prochaine édition de Djazagro devait avoir lieu du 21 au 24 septembre 2020 au Palais des expositions de la Safex à Alger, et devait accueillir plus de 700 exposants et 20 000 visiteurs.
Nous gardions depuis des semaines les yeux rivés sur le plan de déconfinement de l’Algérie dans l’espoir de confirmer la tenue de Djazagro fin septembre 2020. Les dernières communications ne vont malheureusement pas en ce sens et confirment plutôt la fermeture des frontières jusqu’à nouvel ordre", soulignent les responsables de l’organisation de cette manifestation économique et commerciale de grande envergure. "La sécurité de chacun étant notre priorité
absolue, cette absence de visibilité sur la situation sanitaire et logistique à moins de 3 mois de l’événement ne nous permet pas de le préparer sereinement. C’est, donc, avec regret que nous avons pris la décision de reporter la prochaine édition de Djazagro, mais nous serons ravis d’accueillir les professionnels de nouveau du 5 au 8 avril 2021, en espérant vivement que ces dates seront propices à la reprise des affaires", ajoutent les promoteurs de cet événement.
Djazagro c’est le salon professionnel de la production agroalimentaire
Depuis 2003, il a lieu tous les ans àAlger, et rassemble tous les acteurs algériens et internationaux de la filière agroalimentaire. Depuis sa création, Djazagro a gagné en notoriété, augmentant chaque année le nombre de sociétés exposantes en même temps que le nombre de visiteurs. Reconnu comme un salon très professionnel, la prochaine édition devait avoir lieu du 21 au 24 septembre 2020 au Palais des expositions de la Safex à Alger, et devait accueillir plus de 700 exposants et 20 000 visiteurs.
Cap sur l’exportation des produits made in Algeria
« L’industrie agroalimentaire en Algérie s’oriente de plus en plus vers l’export, tout en restant une porte d’entrée pour toute entreprise étrangère qui souhaite pénétrer le marché africain. Djazagro 2020 abordera l’évolution de l’industrie agroalimentaire algérienne en détail à travers le thème principal du salon : "Pour une alimentation saine et durable" », précise cette même source. Adepta organise Pavillon France pour la 18e édition de ce salon, rendez- vous incontournable des professionnels de l’agro-industrie. Les denrées alimentaires sont le premier poste d’importation de l’Algérie. Pour réduire cette facture, le gouvernement algérien incite ses entreprises à produire et transformer localement.
Il subventionne ainsi la création d’entreprises et a interdit l’importation de certains produits : viandes, lait, yaourt, concentrés de tomates, etc. Cette interdiction offre des opportunités aux équipementiers français de la transformation. Le renforcement du secteur agroalimentaire algérien passera nécessairement par l’acquisition de nouveaux équipements plus performants. De plus, pour satisfaire les exigences d’une classe moyenne sensible à la qualité des produits, les industriels algériens doivent se moderniser et garantir des standards en matière de traçabilité, chaîne du froid, conditionnement, conformes aux normes internationales. Les entreprises françaises bénéficient d’une bonne réputation en Algérie. Elles ont une place à prendre sur ce marché, indique cette même source.
23% de la population active travaillent dans le secteur agroalimentaire
Le secteur agroalimentaire occupe 23% de la population active en Algérie, selon de experts et des spécialistes. Lors dune journée de réflexion sur les stratégies et l’entreprenariat dans le secteur agroalimentaire, les experts ont souligné que "ce secteur recense au total 1,6 million de personnes, soit 23% de la population active, au niveau de 23.000 entreprises, dont 300 publiques".Il s’agit d’un secteur stratégique pour l’économie algérienne, car il génère des milliers d’emplois en créant des richesses, notamment par le biais des petites et moyennes entreprises.
Après le secteur des hydrocarbures, l’agroalimentaire emploie, donc, des centaines de milliers de travailleurs et occupe une place centrale dans le produit intérieur brut du pays. Abordant le thème "l’agroalimentaire en Algérie, entre la préservation d’une sécurité alimentaire et la pérennité", un expert a fait savoir qu’en moyenne, 45% du budget familial sont consacrés à l’alimentation, alors que les familles moins aisées consacrent plus de 50% à cette fin, sachant que 75% des besoins alimentaires sont importés en raison de l’insuffisance de la production agricole. Entre autres entraves à l’industrie agroalimentaire, il a cité le modèle de consommation qui ne cadre pas avec les potentialités réelles existantes dans le secteur agricole, une certaine complexité et délicatesse de la ration alimentaire (penchant sur les céréales, sucre, café et huile) et l’insuffisance des entreprises spécialisées dans le domaine agroalimentaire.Pour lui, l’élasticité de la demande et celle de l’offre peuvent relancer ce secteur en Algérie, faisant savoir que les pouvoirs publics ont effectué une autoévaluation du domaine, relancé le centre technique dédié aux industries
agroalimentaires et insisté sur la vulgarisation et la sensibilisation autour de la sécurité alimentaire. Un autre intervenant de Montpellier (France) a mis l’accent, dans sa communication intitulée "Quel positionnement stratégique pour les entreprises agroalimentaires méditerranéennes ?", sur le paramètre de la durabilité dans cette stratégie. La malnutrition, l’instabilité des prix, les changements climatiques et l’asymétrie dans le partage de la valeur créée constituent autant de qualificatifs pour le secteur agroalimentaire mondial, at- il indiqué, faisant savoir que les produits méditerranéens ou diète méditerranéenne sont reconnus mondialement.