Le président du comité d’experts chargé de formuler des propositions pour la révision constitutionnelle, Ahmed Laraba, s’est expliqué hier sur la proposition d’inclure dans la mouture de la Constitution, une disposition permettant à l’armée algérienne d’intervenir en dehors des frontières du pays.
"La disposition vise la possibilité pour le président de la République d’envoyer des troupes dans le cadre des opérations de maintien de la paix, ce qu’on appelle communément les Casques bleus. C’est dans ce cadre-là et uniquement dans ce cadre", a affirmé M. Laraba dans un entretien accordé à la radio étatique francophone. "Les opérations de maintien de la paix, les États y participent de manière consensuelle. Ils peuventne pas accepter de le faire", a indiqué le président du comité.
"Lorsque j’examine la participation des États africains à ces opérations de maintien de la paix, ils sont innombrables. Nous sommes sans doute l’un des derniers pays à avoir participé du point de vue de nombre", a-t-il avancé en outre. "Les opérations de maintien de la paix sont strictement défensives. Elles contribuent de faire de l’Algérie un pays plus que jamais exportateur de paix", a souligné M. Laraba, estimant que "le fait que l’Algérie puisse participer, à travers l’article 31 s’il est maintenu, à des opérations de maintien de la paix ne signifie absolument pas qu’elle a rompu avec ses principes fondamentaux basés sur la souveraineté". Ahmed Laraba s’est également expliqué sur la proposition de son comité de créer le poste de vice-président de la République, nommé par le président et non élu. "Les avis étaient partagés par le comité sur ce point", a-t-il fait savoir. "Il est évident que l’ombre des deux dernières décennies a plané sur les débats. Il est évident également que les conditions dans lesquelles les successionsse sont faites précédemment ont également pesé sur nos travaux", a-t-il estimé. "Je rappelle que le comité propose, et le peuple dispose. C’est-à-dire qu’in fine, le dernier mot reviendra au peuple. J’entends que cette disposition pose problème. Je pense qu’on verra à la fin quel sort lui sera réservé dans la mouture finale", a avancé M. Laraba.
La mouture finale de la Constitution sera prête avant le 30 juin
L’élaboration de la mouture finale de la Constitution, modifiée et enrichie, devrait être prête avant le 30 de ce mois, selon le chargé de mission à la présidence de la République, Mohamed Laagab. Invité à une émission lundi soir de la Télévision publique, il a révélé que pas moins de 1.000 réponses-propositions ont été reçues de la part des partis politiques, des associations, des personnalités et des médias auxquels l’avant projet de révision de la Constitution a été envoyé. La Présidence a, d’après lui, envoyé 1.500 copies du projet aux différentes acteurs politiques, sociaux, économiques et associatifs nationaux. Mohamed Laagab a expliqué que les services concernés de la présidence vont continuer à recevoir les propositions "jusqu’au 20 juin avant qu’elle ne soient remises au Comité des experts pour y être agencées". Le conseiller du Président s’attend à ce que la mouture finale soit déposée auprès du parlement pour y être "discutée et enrichie" suivra plus tard sa soumission à un "référendum populaire"
Ceci étant dit, Mohamed Laagab, qui a tenté de répondre aux nombreuses critiques sur la non clarification de la nature du pouvoir dans le document de la présidence, a estimé, que toutes les constitutions du monde ne soulignent pas expressément la nature du régime et que cela est "décliné à travers des articles". Il a dans le même sens déclaré, que la "nouvelle Constitution" propose un pouvoir semi présidentiel, après la réduction des prérogatives du président de la République.
Par : R. N.