Le réaménagement du programme d’alimentation en eau potable dans la wilaya d’Alger, annoncée par la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (Seaal), hier lundi 17 mai 2021, a été reporté.
Dans un nouveau communiqué, la Seaal annonce que "le programme effectif durant le mois de Ramadhan est toujours en vigueur." Dans un précédent communiqué diffusé plus tôt, la même société avait annoncé un programme d’alimentation en eau potable de 12h à 20h dans toutes les communes d’Alger à partir de demain, en raison de la baisse de la pluviométrie. "Alger est alimentée en eau potable à partir de trois ressources, à 60 % par des eaux de barrages (eaux superficielles), à 20 % par les forages (eaux souterraines) et à 20 % par les eaux dessalées", lit-on sur le communiqué. "La baisse de la pluviométrie enregistrée durant les trois dernières années a provoqué un déficit dans la quantité d’eau superficielle stockée dans les barrages, engendrant une perte dans le volume de production de 340.000 m3/jour (de 1,2 million m3/jour à 860.000 m3/j)", expliquait la Seaal dans un précédent communiqué.
"Devant cette situation, nous informons nos aimables usagers, qu’à partir du 18 mai 2021, une distribution en continue sera mise en place quotidiennement, afin qu’ils soient approvisionnés de façon régulière. A cet effet, l’alimentation en eau potable, au niveau de toutes les communes de la wilaya d’Alger, sera assurée, chaque jour, entre 12h et 20h. Début de la distribution :12h, fin de la distribution : 20", avait annoncé la même source. La société a appelé les habitants de la capitale à "consommer de manière rationnelle et d’être solidaires pour assurer la disponibilité de l’eau pour tous", précisant "qu’un programme d’urgence a été mis en place et permettra d’améliorer cette situation". Le communiqué évoque le "renforcement des ressources souterraines par la réalisation de 100 nouveaux forages et la réhabilitation et extension de 03 stations monobloc de dessalement d’eau de mer".
Vers une rationalisation de l’alimentation en eau potable ?
Fin mars 2021, Hussein Zair, DG de l’Algérienne des eaux (ADE), alertait sur le stress hydrique que subit l’Algérie cette année, affirmant que l’alimentation en eau potable devait être rationalisée. A ce moment-là, le taux de remplissage des barrages ne dépassait pas les 44 %. "Toutefois, à moins que les réserves se reconstituent d’ici le mois de mai, la situation actuelle nous impose d’économiser les réserves qui existent au niveau des barrages à ce jour. Cette économie va se traduire inévitablement sur le terrain par une réduction des plages horaires de distribution afin de préserver cette denrée rare", avait déclaré M. Zair. Le directeur général de l’ADE avait rassuré quant à l’alimentation en eau potable durant le mois de Ramadhan mais "si cette situation ne s’améliore pas durant les deux mois à venir, inévitablement le H24 passe au quotidien, avec des plages horaires élargies.
Ceux qui sont déjà dans un régime quotidien, entre 10 à 18 heures, vont passer à une plage horaire de 6 heures jusqu’à 14 heures et dans certains cas, où le manque d’eau ne peut être compensé, nous serons obligés passer à un jour sur deux", a-t-il alerté. Quelques mois plus tard, le ministre des Ressources en eau, Mustapha Kamel Mihoubi, affirmait que "les réserves d’eau du pays seront suffisantes jusqu’à l’automne prochain". Pour le moment, "nous avons des réserves d’eau qui nous permettent d’assurer une alimentation régulière en eau potable jusqu’à l’automne prochain, mais il faut qu’il y ait une économie d’eau et mieux gérer ces réserves de façon à éviter de graves perturbations", a précisé M. Mihoubi, en marge de sa visite au barrage de Beni-Slimane.
Par : R. N.