Le président de l’Association nationale des exportateurs algériens, (Anexal), dénonce un décalage entre le discours et la réalité du terrain. Ali Bey Nasri estime que la réglementation des changes demeure "le principal frein à l’exportation".
Invité, hier, de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio algérienne, il appelle la Banque d’Algérie à davantage de "réactivité". Pour le président de l’Anexal, "les instructions données par le président de la République le 18 aout dernier, lors de la présentation du Plan de relance économique, pour encourager les exportations, ne sont pas traduites sur le terrain". Ali Bey Nasri qualifie la réglementation des changes, de "principal verrou à l’exportation". "Une loi qui date de 2007 et qui n’est pas en phase avec ce qui devrait être fait pour encourager les exportations", estime l’invité de la matinale de la Chaine 3. Le président de l’Anexal, qui a participé à l’élaboration de la Stratégie nationale de développement des exportations, craint que les recommandations transmises par les exportateurs ne soient pas écoutées. Il appelle la Banque d’Algérie à "plus de réactivité" et à lever les entraves à l’exportation telles que : l’interdiction faite aux entreprises algériennes d’établir des représentations à l’étranger et la pénalisation du non rapatriement desdevises.
La Banque d’Algérie, pointée du doigt par l’Anexal
"Il faut qu’on comprenne définitivement,
que l’internationalisation d’une entreprise algérienne est un levier de croissance pour l’économie du pays", relève Ali Bey Nasri qui insiste : "Jusqu’à quand allons-nous interdire aux entreprises algériennes, qui ont atteint un certain stade de maturité, d’investir à l’étranger ?". Face à l’argument de la Banque d’Algérie sur la baisse des réserves de change, le président de l’Anexal réponds : "Nous avons demandé à ce que les opérateurs utilisent le compte devise de l’entreprise, pourquoi on ne le fait pas", questionne-t-il. Ali Bey Nasri appelle à davantage de souplesse dans la réglementation des changes, pour accompagner les exportateurs qui sont en grande majorité inexpérimentés. "Sur les 1.200 exportateurs recensés, 1.150 font leurs premiers pas", rappelle le président de l’Anexal qui juge injustifié de faire planer sur leur tête la menace d’une accusation en pénal, qui assimile le risque de non-rapatriement des recettes d’exportations à une fuite de capitaux. L’expert propose d’extraire des poursuites judiciaires, les exportateurs assurés auprès de la CAGEX.
Les exportateurs dans le brouillard
Le président de l’Anexal indique que désormais, il milite pour que "le développement des exportations comme source de devises soit inscrit, noir sur blanc, dans les missions de la Banque d’Algérie". Il appelle également à réduire la dépenses du fret, libellées en devises puisque dominé par les armateurs étrangers. "On ne peut pas mettre 2 ou 3 milliards de dollars pour l’achat des navires qui nous manque, notamment les céréaliers, au lieu de perdre chaque année 5 à 6 milliards de dollars de fret", questionne encore l’invité de la Chaine3. Ali bey nasri, qui s’étonne également que la Loi de finances 2021 ait supprimé le compte d’affectation du Fond de soutien pour la promotion des exportations (FSPE). "Nous n’avons pas encore de réponse officielle sur le sort réservé au FSPE", interpelle le président de l’Anexal. Il met en garde contre les effets négatifs de la réglementation des changes, alors que l’Algérie s’engage dans la Zone de libreéchange continentale africiane (Zlecaf).