Les médias marocains ont eu beau faire, ils n’ont pas réussi à tourner à leur avantage la gravissime insulte faite à leur roi par Adam Boehler, le P-dg
de la US International Development Finance Corporation, qui faisait partie de la délégation reçue à Rabat en date du 23 décembre passé.
Le concerné, sur les photos jambes croisées, ce qui constitue le comble de l’affront face à un chef d’Etat ou un roi, pointait ostensiblement la semelle de ses chaussures en direction de Mohamed VI. Et, comme pour rendre le tableau encore plus saisissant, à la limite du surréalisme, le sieur Adam portait des chaussettes d’une couleur rouge immaculée. Si certains, pour "amortir" une pareille insulte, ont cru déceler quelque improbable "hommage au drapeau" marocain, force est de relever que cette approximation est un tantinet boiteuse. Elle ne peut résister à un examen attentif et objectif, mené à l’aune des canons diplomatiques les plus usuels qui soient.
La réalité, troublante et inquiétante en diable, réside très certainement ailleurs. Américains et Sionistes, gavés d’arrogance et de suffisance, se conduisent en effet au Maroc en territoires conquis. Après l’annonce folklorique de Trump sur la prétendue "marocanité du Sahara occidental", ces hôtes par trop encombrants font sentir aux dirigeants marocains, que ces derniers sont désormais devenus leurs éternels obligés. Comme je l’écrivais depuis peu, le Maroc s’est bel et bien laissé prendre dans les inextricables rets du puissant lobby sioniste. Ses représentants les plus apparents n’en éprouvent même plus le besoin de faire semblant.
De sauver les apparences. De sauver le peu de dignité qui reste encore aux tenants du Makhzen. Le commandeur des croyants, dirigeant de pacotille, n’a désormais plus qu’à ses pencher sur les dessous que portent ses hôtes de marque pour tenter de décoder les messages subliminaux que ces derniers souhaiteraient lui faire parvenir. Ce roi, fort heureusement, peut quand même se consoler en se disant qu’il en a l’habitude, et que son premier pas, franchi depuis des lustres, ne compte plus du tout. Après tout, ce ne sont que des chaussettes. Certes rouges. Mais des chaussettes quand même… La normalisation avec l’Entité sioniste est un "crime impardonnable" et un déni des droits des Palestiniens qui luttent contre l’occupation israélienne, ont affirmé des chercheurs et religieux cités par des médias.
La normalisation avec l’Entité sioniste est un "crime impardonnable"
"La normalisation avec l’occupant est un crime. Israël est un occupant qui (...) continue dans son extension coloniale. C’est donc une trahison et une attaque" contre les valeurs sacrées de l’Islam, a déclaré le secrétaire général du Conseil européen pour la Fatwa, Cheikh Hussein Halawa, lors d’une interview diffusée sur la chaîne al-Hiwar à Londres, en compagnie de Cheikh Wanis al-Mabrouk, membre du Secrétariat générale de l’Union internationale des érudits musulmans, reprise par le site Arabi21.
"Aucune raison, aucune excuse ne peut justifier la normalisation tant que l’occupant continue ses violations contre les Palestiniens et son occupation des lieux saints", a-t-il ajouté. Cheikh Mabrouk a déclaré, pour sa part, que la "normalisation signifie entrer dans des relations planifiées qui conduisent finalement à rendre la relation normale" avec un "colonisateur qui a une idéologie et un projet dans la région, sans s’accorder avec les droits des Palestiniens". Il a souligné que "certains tombent dans la confusion", expliquant que la "normalisation selon la politique légitime est un type de réconciliation, de négociation ou de ’Hudna’, mais cette question ne concerne pas un occupant qui a usurpé la Terre sainte en particulier la Mosquée al-Aqsa". Il a souligné, que le fait d’établir une "relation avec l’occupant dans son cadre naturel sans égard aux droits religieux et humains, menace les grands principes de l’Islam basés sur la liberté, la justice, la dignité, la sécurité et la paix".
Regrettant la signature de la "Déclaration commune" entre le Régime marocain l’Entité sioniste et les Etats-Unis, par le Premier ministre marocain, Cheikh Halawa a déclaré qu’il n’"était pas possible d’accepter l’humiliation d’al-Othmani (chef du gouvernement marocain), assis devant un ministre israélien pour signer l’accord de normalisation, ce qui ne peut être justifié", ajoutant que la "position du Maroc a été un grand choc pour les musulmans". Le Régime marocain et l’Entité sioniste ont convenu, selon la déclaration, de "rouvrir les bureaux de liaison, la reprise immédiate des contacts officiels completset l’établissement de relations diplomatiques complètes". Les accords de normalisation ont suscité une condamnation générale au sein de la communauté internationale, et de la part des Palestiniens qui affirment que ces accords ignorent leurs droits et ne servent pas la cause palestinienne.