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Pr Kamel Sanhadji, président de l’agence nationale de sécurité sanitaire :
"Le confinement total s’impose de soi"
4 Août 2021

Le "confinement total s’impose de soi au regard du taux de contagion et de l’évolution de la pandémie dans sa version Delta", affirme le professeur Kamel Sanhadji, président de l’Agence nationale de sécurité sanitaire.

Cela "relève du bon sens. La santé des citoyens est en danger et certaines mesures s’imposent en attendant de trouver les réponses adéquates à cette crise. Cette situation est dramatique nous sommes face au mur, l’épée dans les reins", déplore-t-il. Mais, ajoute le professeur Sanhadji, "c’est peut-être dans ces situations extrêmes que l’on est contraint de trouver des solutions." L’Agence, annonce le professeur Sanhadji sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio algérienne, a "entamé cette semaine un diagnostic de la troisième vague de Covid- 19". L’invité de la radio a expliqué que l’organisme qu’il chapeaute a "élaboré un rapport à l’adresse du chef de l’État dans lequel on préconise un certain nombre de solutions à la crise sanitaire".

Confinement, vaccination et stratégies de veille

Il est aussi question des moyens pour la mise en route d’une stratégie de veille et de concertation "notamment que nous ne sommes pas à l’abri d’une quatrième et peut-être d’une cinquième vague", indique le professeur Sanhadji. Le chef de l’État doit disposer de toutes les donnés qui lui permettent de décréter "l’urgence sanitaire quand elle s’impose et de prévenir un danger d’effondrement". Pour le président de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, il est "indispensable de réadapter le cadre de lutte en mettant en place les outils de riposte avec une stratégie bien définie. Dans la crise sanitaire actuelle, le secteur de la santé est pleinement responsable de ce qui s’y passe.

Les structures et outils sont entre les mains du ministère de la Santé", indique-t-il. L’Agence, poursuit-il, "est là pour fédérer les efforts des institutions au lieu de l’autonomie et la non concertation » remarquées". Créée durant la pandémie, l’Agence nationale de sécurité sanitaire planche depuis le 31 juillet sur la mise en place d’une cartographie de la situation sanitaire actuelle. "Le groupe d’expert va proposer différentes actions à mener", explique le professeur Sanhadji qui précise q ue cette stratégie sera à la disposition du président de la République. "Des diagnostics précis ont été faits par rapport aux problèmes d’oxygène, de réanimation, de prise en charge des patients et de la vaccination."

Dans cette optique, l’Agence recommande de mettre en place plusieurs grandes structures dédiées au Covid-19, pour améliorer la prise en charge des patients et soulager les équipes médicales. "Il faut externaliser la prise en charge des patients Covid-19 et les sortir des hôpitaux, car le variant Delta est aussi contagieux que la varicelle. Un phénomène de contagion exponentielle avéré avec un rapport allant jusqu’à 8 personnes contaminées par une personne malade", explique le spécialiste. Pour le professeur Sanhadji, le "risque que des patients contaminés se retrouvent en réanimation est proportionnel à la forte propagation du Delta". C’est pourquoi, il recommande de les isoler et de mutualiser les moyens de prise en charge : "Il faudrait réaliser quatre grands centres, à l’Est, à l’Ouest, au Centre et au Sud, choisir des lieux comme la Foire ou autres, les équiper avec une centrale à oxygène et mettre des milliers de lits dans des box."

Mutualiser les moyens humains et matériels

Selon lui, "cela aurait réglé le problème de transport de l’oxygène, de la vétusté des installations dans les hôpitaux, permis un meilleur isolement des patients dans ces centres et surtout, pour le personnel soignant qui est à genoux, on peut faire des équipes qui se relayent, seulement dans ces quatre centres." Le professeur Sanhadji préconise d’accélérer le rythme de la vaccination afin d’atteindre l’immunité collective. Pour cela, il préconise d’inoculer "une seule dose aux personnes ayant déjà contracté le virus." Il précise que des études prouvent l’efficacité de cette pratique et qu’il faut "élargir la vaccination aux enfants". L’expert recommande également l’utilisation de "l’eau de mer pour décontaminer les villes côtières." Il met en garde contre "les dangers futurs, sur la santé et l’environnement, de l’usage abusif de produits chimiques pour désinfecter les lieux publics."

Par : RAHIMA RAHMOUNI

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