Ahmed Naït El Hocine, délégué national à la sécurité routière, a annoncé hier le durcissement des sanctions qui prévoit la révision à la hausse de certaines amendes et des peines de prison pour les délits routiers.
Intervenant à la chaîne 3 de la Radio nationale, il a indiqué que le fichier des contrevenants, qui sera constitué grâce au fichier national des permis et à la mise en place du permis à points, permettra d’identifier les contrevenants multirécidivistes. "Lors d’un Conseil des ministres en février 2020, le président de la République
a donné instruction pour le durcissement des sanctions à l’encontre des contrevenants au code de la route et qui mettent la vie des autres usagers en danger" rappelle le délégué national à la sécurité routière.
Dans ce cadre, une commission a été installée. "Le projet de révision de la loi 01-14 est presque achevé. Il s’agit d’une révision sur le volet répressif de la loi, car il y a des gens qui, par leur comportement, mettent la vie des autres usagers en danger. Il faut des sanctions exemplaires. Il y a aussi nécessité de prévoir un dispositif légal spécial deux roues qui sont impliqués dans 20 % des accidents de la route", révèle Ahmed Naït El Hocine. "Le durcissement des sanctions prévoit la révision à la hausse de certaines amendes et des peines de prisons pour les délits routiers. Le fichier des contrevenants sera constitué grâce au fichier national des permis et le permis à points permettra d’identifier les contrevenants multirécidivistes", précise le délégué national à la sécurité routière.
Hausse des accidents durant le mois de Ramadhan
Concernant le mois de Ramadhan, M. Naït El Hocine assure que "la politique de sécurité routière est une politique transversale qui nécessite l’implication de plusieurs acteurs", en insistant sur la "nécessité d’une constante synergie entre les services concernés". Il y aura aujourd’hui une "réunion avec les services de sécurité, le ministère des Affaires religieuses et bien évidemment le ministère de la Communication pour intensifier les messages de sensibilisation. Nous comptons énormément sur les médias, notamment la Radio et la Télévision algériennes, pour véhiculer ces messages", ajoutera-t-il. Il rappelle que "le mois de Ramadhan est connu pour une hausse des accidents de la circulation". 340 victimes de la route ont été déplorés durant le mois de Ramadhan 2019.
Ahmed Naït El Hocine annonce un renforcement des contrôles, notamment au niveau des axes routiers très fréquentés, des lieux accueillant le public mais aussi durant la période nocturne. "La particularité de ce mois où l’on enregistre une explosion de la sinistralité, c’est un changement total du comportement des conducteurs. Il y a la somnolence au volant et le manque de sommeil qui influent négativement sur le comportement du conducteur, c’est pourquoi nous intensifions les campagnes de sensibilisation, notamment en direction des chauffeurs professionnels qui préfèrent rouler de nuit durant le mois sacré", souligne le délégué national à la sécurité routière, qui précise que "les statistiques montrent un pic enregistré une heure avant la rupture du jeûne et durant la période nocturne." Pour la circonstance, la délégation nationale à la sécurité routière a préparé des spots télévisés et audio en collaboration avec la régie publicitaire de la Radio algérienne, mais également en impliquant des spécialistes dans le domaine de la médecine du sommeil pour donner des conseils aux usagers de la route. "Selon les études, la dette de sommeil multiplie par 3 le risque d’accidents de la circulation.
Et toujours selon les mêmes études, la conduite de nuit, c’est-à-dire entre 2h et 5h du matin multiplie par 5 le risque d’accident de la circulation routière", indique Ahmed Naït El Hocine. Au sujet des accidents de la circulation, M. Naït El Hocine note que depuis 2016, la "tendance baissière est constante même si elle a été accentuée en 2020 par la pandémie de Covid19. On enregistre -30 % d’accidents, -45 % de blessés et -39 % de décès en 2020 par rapport à 2019. Ceci peut être mis sur le compte des restrictions de circulation imposées par le confinement partiel", précise le délégué national à la sécurité routière. Concernant le permis à points, M. Naït El Hocine relève que "20 % des conducteurs impliqués dans les accidents de la route sont titulaires de permis probatoires. La délégation nationale à la sécurité routière place la révision du système de formation et d’examen du permis de conduire parmi ses actions prioritaires.
Le fichier national des permis de conduire électroniques biométriques compte dans sa base de données plus d’un million 500 mille permis. Certes, la cadence de généralisation de ce permis de conduire électronique biométrique a pris du temps, mais c’est un travail qui est mené rigoureusement puisque nous disposons d’informations très fiables sur ce fichier", assure le délégué national à la sécurité routière. "Le plus important dans le permis à points, c’est de disposer d’un fichier fiable. Il y a des pays qui se sont précipités et qui ont eu des problèmes dans son application puisqu’il manquait des données dans le fichier", conclutil.