Depuis l’indépendance, la diplomatie algérienne a joué un rôle important de médiation pour la résolution des crises et conflits internationaux et régionaux, en s’appuyant sur un nombre de fondements et principes qui constituent la doctrine de sa politique extérieure...
L’Algérie a en effet de tout temps respecté la constance de ses positions, la non-ingérence dans les affaires intérieurs des pays et le règlement des conflits par les voies pacifiques. Passée par une période de léthargie, le redéploiement de la diplomatie algérienne et son retour au premier plan s’est imposé comme une réalité incontestable, sous la conduite du président de la République, Abdelmadjid Tebboune qui a confié le portefeuille des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger au chevronné Ramtane Lamamra.
En ce qui concerne le dossier libyen, la diplomatie algérienne a, maintes fois, réitéré sa position en faveur d’un règlement politique de la crise dans ce pays voisin, à travers un dialogue libo-libyen et son refus de toute ingérence étrangère, appelant les différentes parties à oeuvrer pour l’édification d’institutions légitimes et unies. Dans le cadre de ses efforts pour sortir la Libye de l’ornière, l’Algérie a, entre autres, accueilli, fin août, la réunion ministérielle des pays du voisinage libyen, tenue pendant deux jours. Au Mali, où elle joue le rôle de chef de file de la médiation internationale, l’Algérie n’a eu de cesse d’appeler à l’accélération de la mise en oeuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du Processus d’Alger, en vue de la stabilisation durable du pays.
En août dernier, Ramtane Lamamra, qui s’exprimait à laclôture de la 17e session du comité bilatéral stratégique algéromalien, co-organisée avec son homologue malien Abdoulay Diop qui effectuait une visite en Algérie à la tête d’une importante délégation, a affirmé l’engagement de l’Algérie à appliquer l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, à travers la poursuite du dialogue avec toutes les parties. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait affirmé à la délégation malienne "l’engagement absolu de l’Algérie à s’acquitter pleinement de son rôle en tant que leader et chef de file de la médiation internationale et de par sa présidence du comité de suivi de l’application de cet accord". L’Algérie contribue, en outre, à l’effort collectif visant à régler le différend opposant l’égypte et le Soudan à l’Ethiopie en raison du barrage de la Renaissance construit par ce pays sur le Nil bleu. Dans une déclaration à la chaîne américaine CNN en septembre dernier, Lamamra avait notamment fait savoir que l’Algérie apportait sa contribution aux efforts des différentes parties en faisant en sorte d’instaurer la confiance entre les pays concernés et en les aidant à surmonter un certain nombre de blocages psychologiques.
Outre son rôle dans les médiations, la nouvelle politique adoptée par la diplomatie algérienne s’inscrit en droit ligne des priorités identifiées par le Plan d’action du gouvernement pour la mise en oeuvre du programme du président de la République. La contribution à la sécurité et la stabilité régionales, le renforcement des liens avec l’Afrique et le Monde arabe et le redéploiement de la diplomatie économique au service du développement de l’Algérie figurent parmi ses priorités. Dans ce contexte, le Président Abdelmadjid Tebboune a décidé de la création de 7 postes d’envoyés spéciaux, chargés de conduire l’action internationale de l’Algérie sur des axes d’efforts essentiels reflétant ses intérêts et ses priorités et ce, dans le cadre de la nouvelle politique étrangère de l’Algérie, tournée désormai vers une logique d’influence. Le président de la République a notamment mis l’accent sur l’importance stratégique de la communauté nationale établie à l’étranger et de la diplomatie économique, appelant le corps diplomatique à leur accorder un intérêt particulier.