Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, est revenu, lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision russe RT, sur la crise diplomatique avec la France.
Ramtane Lamamra a souligné qu’il y a eu beaucoup de déclarations à propos de cette crise en France. "L’Algérie ne pratique pas la diplomatie du haut-parleur, travaille dans le calme, exploite les canaux diplomatiques ouverts et enregistre ses positions en toute transparence et en toute clarté lorsqu’il s’agit de questions touchant à sa souveraineté nationale et à ses intérêts suprêmes", a déclaré Ramtane Lamamra, lors de l’émission Newsmaker de la chaîne russe RT arabic, diffusée samedi 23 octobre Il a rappelé que la crise diplomatique avec Paris est née après "des déclarations incompréhensibles et inacceptables faites en haut lieu en France sans qu’un contexte raisonnable les justifient". Il faisait allusion aux déclarations du Président- candidat français Emmanuel Macron sur l’Algérie et son Histoire.
L’ambassadeur d’Algérie à Paris est toujours à Alger "Il s’agit d’une agression verbale sur la souveraineté de l’Algérie. On a parlé d l’Histoire de l’Algérie, du système de gouvernance en Algérie, de questions de souveraineté. Nous n’acceptons aucune ingérence dans nos affaires intérieures de quelque part que ce soit surtout lorsqu’il s’agit des autorités de l’ex-état colonisateur", a-t-il dit. Et d’ajouter : "L’Algérie a mis les points sur les i, a pris des mesures concrètes pour exprimer son mécontentement, a convoqué l’ambassadeur d’Algérie pourconsultation. Et l’ambassadeur (à Paris) est toujours à Alger". Le chef de la iplomatie algérienne a parlé aussi de la fermeture de l’espace aérien aux avions militaires français participant à l’opération Barkhane au Mali. "Nous ne souhaitons pas une présence étrangère dans les pays africains"
Concernant une éventuelle présence militaire russe au Mali, à travers la société privée Wagner notamment, Ramtane Lamamra a indiqué que l’Algérie n’a pas d’informations précises sur cette question. "A partir de notre position favorable à la non ingérence, nous ne souhaitons pas une présence étrangère dans les pays africains indépendants. Nous voulons uncontinent sans aucune présence militaire étrangère", a-t-il souligné. Il a rappelé que l’Algérie et la Russie entretiennent des relations historiques et anciennes, les deux pays ayant signé une Déclaration de partenariat stratégique en 2006. Il a évoqué les rapports de la Russie avec l’Afrique, parlant d’une réunion Russie-Afriq e des ministres des Affaires étrangères, qui a été reportée. "L’Algérie consulte d’une manièreconcrète et sérieuse la Russie sur certains dossiers sensibles présentés devant le Conseil de sécurité de l’ONU ou sur certaines questions touchant aux intérêts de la Russie dans des fora internationaux où l’Algérie est présente", a-t-il noté. Alger et Moscou doivent, selon lui, développer les mécanismes mixtes de concertation, compte tenu des nombreux défis qui se posent à l’échelle internationale pour "parfois prendre des positions communes sur certaines questions". Alger dénonce l’ingérence de la France dans "les affaires intérieures du Mali" "Tout ce qui touche à la sécurité, à la stabilité et aux intérêts du Mali touche l’Algérie",
a déclaré Ramtane Lamamra à propos des relations avec le Mali. L’Algérie préside depuis 2015 le Comité de suivi de l’application des Accords de paix signés à Alger entre les différentes parties de la crise du Nord Mali. "Toutes les parties armées ou politiques écoutaient les conseils de l’Algérie lors de nombreuses et précédentes actions de médiation", a-t-il noté. Il a indiqué qu’après la détérioration récente des relations diplomatiques entre Bamako et Paris, l’Algérie a pris soin d’écouter les reproches faits par les autorités maliennes à la France. "Et nous savons que des manifestations ont été organisées au Mali pour dénoncer le comportement des forces militaires françaises déployées au Mali. Il y a des reproches faits par le Mali à l’état français et à l’armée française et il y a eu des déclarations officielles françaises contre l’état malien que nou considérons en Algérie comme une ingérence dans les affaires intérieures du Mali. Nous ne tolérons pas de tels comportements", a déclaré le chef de la diplomatie algérienne. Et d’ajouter : "Nous étions dans l’obligation d’exprimer notre solidarité au peuple et à l’état maliens dans ce contexte", a-t-il ajouté.