Maintenant que le rideau est tombé sur les élections législatives anticipées, les partis politiques et les listes indépendantes qui ont pris part à ce scrutin attendent les résultats finals.
Des résultats qui ne seront donnés que dans quelques jours. C’est une première en Algérie car, lors des précédentes élections, les résultats étaient automatiquement proclamés le lendemain du jour du vote. Cette fois-ci, comme l’a annoncé le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi, avant-hier samedi, les résultats de cette élection ne seront connus que dans 96 heures. Le nouveau système de dépouillement "s’effectuera sur deux étapes, la première s’effectuera en fonction des listes et du nombre de sièges remportés par chaque liste, la deuxième concernera la révision de chaque bulletin ainsi que le calcul des points obtenus par le candidat selon les voix des citoyens", a en effet indiqué Charfi "Ainsi, l’annonce des résultats prendra plus de temps, car la réception des procès de dépouillement dure entre 3 et 4 jours, c’est pourquoi les résultats des législatives peuvent ne pas être annoncés avant les 96 heures", a-t-il encore précisé.
Ce changement majeur, alors que les résultats étaient annoncés le lendemain du vote, est dû au nouveau mode électoral énoncé dans la nouvelle loi organique portant régime, électoral . Cette dernière a substitué la liste fermée par la liste ouverte, ce qui nécessite beaucoup plus de temps dans l’opération de dépouillement des voix. C’est dire que l’attente, qui a commencé d’ores et déjà juste après la fin de l’opération de vote, sera assez longue. Les partis politiques, les indépendants en général et les candidats en particulier vont devoir attendre probablement jusqu’au mercredi prochain pour connaitre enfin le résultat du scrutin. Une très longue attente où il est évident que les candidats vont retenir leur souffle durant cette période. Des partis et des candidats qui ont déployés d’intenses efforts pour convaincre les citoyens d’aller voter ensuite de les choisir. Apparemment ils n’ont pas beaucoup réussi pour convaincre les citoyens d’aller investir les urnes comme l’atteste si bien le taux de participation annoncé par le président de l’ANIE.
Mohamed Charfi a en effet indiqué, avant hier soir, que le taux de participation a été de 30, 20 %. Un faible taux de participation selon l’opposition qui a boycotté le scrutin et qui crie d’ores et déjà victoire. De l’autre côté, c’est-à-dire ceux ayant participé, on estime que ce taux de participation reste tout de même appréciable. "Le taux de participation m’importe peu, le plus important est que les urnes donnent des représentants du peuple qui ont une légitimité suffisante pour assumer le pouvoir législatif", a affirmé le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en réponse aux questions des journalistes, après avoir accompli son devoir électoral. Mais qu’à cela ne tienne, le débat politique sur le taux de participation ne fait que commencer. Pendant ce temps les candidats, eux, retiennent leur souffle en attendant la proclamation des résultats.