Finalement, le ministère de l’Industrie a donné le quitus à quatre concessionnaires,désormais autorisés à importer des véhicules neufs. L’annonce a été faite en début de soirée d’avant-hier, après une longue attente.
C’est un lourd dossier qui a suscité de nombreuses controverses et polémiques et autour duquel, sans doute, la bataille a été depuis ledébut féroce entre les différentes partiesintéressées par la question de l’importation des véhicules neufs. D’où, à l’evidence, les multiples rebondissements et autres retournements de situation qui ont laissé pantois plus d’un observateur. D’ailleurs, l’annonce, qui devait intervenir dimanche comme annoncé préalablement par le ministère, n’est finalement intervenue que lundi, soit avec un décalage de 24 heures. Ce qui a, en toute logique, suscité des interrogations sur ce décalage. Ensuite, le ministère n’a pas dévoilé l’identité des quatre operateurs qui ont réussi à obtenir cet agrément provisoire. Et là aussi, les interrogations vont bon train sur les motifs duministère qui a gardé "secrete", l’identité des heureux gagnants. Et même l’explication donnée par le ministère de l’Industrie n’a pas convaincu grandmonde. Anticipant sans doute les questionnements, le ministère a estimé, que les "notifications de décisions sont destinées uniquement aux intéressés, et ne sont pas portées à la connaissance du public", ajoutant que la "loi prohibant la publication d’informations d‘ordre professionnel privé, à toute autre partie que celles intéressées par la procédure".
Le ministère précise, en outre, que les autorisations provisoires ont été signées par le ministre Ferhat Ait A i, "sur avis du Comité technique chargé de l’examen et du suivi des dossiers relatifs à l’exercice de l’activité de concessionnaires de véhicules neufs". Comme quoi, le ministre s’est juste borné a avaliser la décision de ce Comité, contrairement à ce que pensent certains qui soupconnent des lobbies tapis dans l’ombre, qui seraient à l’origine de toutes ces décisions. Et justement, le communiqué du ministère en a fait allusion, en accusant "certaines parties, tant internes qu’externes aux intérêts contraires, à ceux de l’économie nationale, et contrariées dans leurs démarches passées et projections futures", d’alimenter une campagne "tendancieuse à travers certains médias, dans le but vain d’influer sur la démarche du ministère de l’Industrie dans le sens d’une démarche non conforme à la réglementation édictée par les pouvoirs publics à cet effet". Soutenant mordicus, que la démarche est "transparente", le ministère n’a pas dévoilé l’identité de ces "parties", dont les intérêts sont contraires à l’économie nationale. Mais ces précisions prouvent que ce dossier n’a pas été facile a gérer, et il est évident, que de grosses manoeuvres et de sourdes batailles, ont opposé les cercles aux objectifs diamétralement opposés, àl’effet, bien évidemment, de peser et d’infléchir la décision des pouvoirs publics. Il est vrai que l’enjeu, financier s’entend, est de taille et aiguise les appétits des uns et des autres.
Le ministre Ferhat Ait Ali a annoncé, il y’a quelquesjours, que le budget qui sera alloué à l’importation des vehicules neufs, tourne autour de deux milliards de dollars. On comprend, dés lors, mieux pourquoi il y’a tant de manoeuvres autour de ce dossier, et pourquoi certains ont clairement affiché leur animosité contre la personne du ministre, allant même jusqu’à l’accuser d’être au service de puissants lobbies. Bien avant l’annonce de l’octroi de ces quatre autorisations d’importations, il a même été dit que le ministre oeuvrait contre les instructions du président de la République. Autant dire, que Ferhat Ait Ali est un ministre qui dérange, au point où certains espèrent même son limogeage.