Comme indiqué dans une de nos précédentes éditions, unremaniement ministériel semble de plus en plus probable. Cette hypothèse, on ne peut plus vraisemblable, est en effet dans l’air depuis quelques semaines déjà.
Avant-hier, elle a pris davantage d’épaisseur avec les propos du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, tenus au Salon d’honneur de l’aéroport militaire de Boufarik. En effet, et alors qu’il s’apprêtait à s’envoler de nouveau pour l’Allemagne pour poursuivre la procédure thérapeutique contre la Covid 19, le chef de l’Etat a clairement affiché son mécontentement par rapport à l’action du gouvernement. Ainsi, après avoir notamment remercié certains responsables, les Assemblées élues et notamment l’Armée nationale populaire (ANP), pour la mobilisation et les efforts déployés pour servir les citoyens, Tebboune a souligné le rôle mitigé du gouvernement. Il s’est alors tourné en direction du Premier ministre, Abdelaziz Djerrad, pour dire qu’il y a des aspects positifs et négatifs dans le travail du gouvernement. C’est la première fois, que le président de la République affiche publiquement son sentiment, quant à son appréciation de l’action du de l’Exécutif. Mais ce n’est pas la première fois, qu’il évoque son mécontentement, puisqu’ il a déjà eu à le faire lors de la dernière réunion du Conseil des ministres tenu juste après son retour d’Allemagne.
Lors de cette réunion, comme indiqué dans le communiqué rendu public par la présidence de la République, le chef de l’Etat a critiqué le gouvernement, en indiquant que son bilan, après une année d’exercice, est mitigé. Tebboun a aussi appelé ouvertement, à la relance de certains secteurs ayant un impact direct sur la vie quotidienne des citoyens, pour passer à la vitesse supérieure à l’entame de l’année 2021. Dans ce registre, il a notamment fait cas du secteur des finances, en plaidant pour la réforme du secteur bancaire. Une réforme qui tarde à voir le jour alors que tous lesobservateurs n’ont eu de cesse d’appeler de tous leurs voeux à ce que le gouvernement aille de l’avant pour booster ce secteur, ô combien névralgique, pour donner un sérieux coup de fouet à la relance économique. En vérité, cette sortie du président Tebboune était somme toute prévisible eu égard aux nombreuses insuffisances et autres dysfonctionnements qui ont caractérisé l’action du gouvernement durant une année. Certains ministres ont clairement affiché leurs limites en étant pas à la hauteur de la responsabilité qui leur a été confiée et de la confiance placée en eux par le président Tebboune.
D’autres ministres se sont aussi distingués par des sorties médiatiques hasardeuses suscitant la polémique et la réprobation de l’opinion publique nationale. Certes ils ont fait mea culpa en se sont excusé pour certains, mais le mal a été fait. Lorsque le président a été hospitalisé en Allemagne lorsqu’il a été atteint par le virus de la Covid 19, l’action du gouvernement s’est considérablement ralentie edes ministres ont carrément disparu des radars. Et c’est sans doute pour ces considérations, et bien d’autres encore, que Tebboune a fait montre de son mécontentement. Un mécontentement qui sera certainement suivi d’effet comme le prédisent de nombreux analystes. D’où l’hypothèse du probable remaniement ministériel