Le porte-parole du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du coronavirus, le docteur Djamel Fourar n’écarte pas laréinstauration du confinement dans certaines wilayas dans le cas d’une hausse du nombre de contamination par le coronavirus et le non respect des mesures sanitaires de prévention.
C’est ce que rapporte la Radio nationale. Dr Fourar a indiqué que "des wilayas seront reconfinées si cela est nécessaire même pour une courte durée". Selon le compte-rendu de l’agence officielle, le porte-parole du Comité scientifique a expliqué la légère remontée du nombre de cas touchés par le coronavirus,ces derniers jours en Algérie, par le"non-respect des mesures barrières". Dans une déclaration à la presse en marge de la présentation du bilan de l’évolution de la pandémie de la Covid- 19, Dr Fourar a indiqué : "Nous avons relevé une légère remontée, ces derniers jours, du nombre de cas de personnes touchées par cette pandémie". Selon lui, cela est dû "au non-respect des mesures barrières contre la propagation de ce virus, suite à la reprise de certaines activités commerciales, économiques et sociales dans plusieurs wilayas".
Pour le porte-parole du Comité scientifique, "c’est un phénomène tout à fait attendu", et que cette situation de recrudescence de la maladie a été constatée aussi dans d’autres pays comme c’est le cas en Chine, en France et en Italie. Dr Fourar a également relevé une augmentation du nombre de décès par le coronavirus, concernant des "personnes âgées et très âgées", citant dans ce sens,le décès d’une personne de 108 ans, contaminée par des membres de sa famille n’ayant pas respecté les mesures de protection. Il a fait savoir que les personnes décédées jeudi à cause du coronavirus étaient "toutes atteintes de maladies chroniques".
Enfin, le porte-parole du Comité scientifique a appelé les citoyens au respect strict des gestes barrières. "Il faut que chaque citoyen respecte les gestes barrières, qui sont simples à appliquer, comme l’hygiène des mains, la distanciation sociale, le respect du confinement à domicile (de20h à 5h du matin) et surtout le port du masque qui est obligatoire", a-t-il dit. Pour rappel les autorités ont entamé la première phase du déconfinement progressif le 7 juin avec la reprise de plusieurs activités économiques et commerciales. La deuxième phase du plan de déconfinement a été entamée le dimanche 14 juin avec notamment l prise de mesures complémentaires dont la levée totale du confinement sanitaire pour 19 wilayas et l’allègement des horaires du couvre-feu dans les 29 autres wilayas restantes.
Le spectre de la deuxième vague attise les angoisses dans le monde
Alors que la plupart des États du monde sont en plein phase post-confinement, avec la reprise progressive des activités économiques et le retour à une vie sociétale normale, voilà que la crainte de la fameuse "deuxième vague", tant redoutée par certains experts et écartée par d’autres, commence à se manifester par l’apparition de nouveaux cluster (foyers infectieux), avec un rebond des contaminations dans plusieurs pays. En Chine, c’est quasiment toute la capitale qui est à nouveau soumise aux rigueurs d’un nouveau confinement, avec le "testing" systématique de tous les habitants, après la découverte du virus dans un grand marché de la ville.
Des pays comme la France, l’Italie, l’Espagne, où la pandémie est en phase de décrue, depuis plusieurs semaines, ont enregistré ces dernières vingt-quatre heures de nouvelles contaminations, avec un léger rebond du nombre de morts, même si la situation reste pour le moment sous contrôle, selon certains experts, alors que d’autres sont moins optimistes, à l’exemple du très emblématiquePr Eric Raoult. Rendu célèbre pour sa préconisation de l’hydrochloroquine, comme une sorte de pis aller, en l’absence d’un traitement spécifique, le patron de l’IHU de Marseille, après avoir soutenu le mois de mai que "la pandémie est en train de se terminer" tempère brutalement son optimisme quant à l’évolution épidémiologique de la pandémie et redoute lui aussi la "survenue de la deuxième vague". Personne n’est capable de prédire l’avenir, indique-t-il cette fois dans une vidéo publiée sur la chaîne YouTube de l’établissement, [...] "il se peut qu’il y ait un nouveau pic épidémique au moment de la saison hiverna-printanière, il se peut qu’elle disparaisse, ça dépendra de la distribution dans la zone inter-tropicale et du fait qu’il existera des gens qui seront porteurs chroniques".
En Algérie, la vigilance est de mise ; le ministre de la Santé, en visite samedi à Boumerdès, a souligné que "le nombre de contaminés est en augmentation dans le monde", avant de nuancer son propos en expliquant que "pour le moment on ne peut pas parler avec certitude de la deuxième vague". "Il n’y a pas de certitudes, des scientifiques déclarent une chose pour soutenir le contraire, le lendemain", observe le professeur Benbouzid pour qui le virus de la Covid-19 "reste imprévisible". Vendredi, le professeur Djamel Fourar, en présentant le bilan épidémiologique de la journée, n’a pas exclu un retour au confinement dans certaines wilayas, dans le cas où le nombre de contaminés continue d’augmenter et si les citoyens ontinuent de faire preuve de désinvolture et d’ignorer les mesures barrières notamment le port du masque et la distanciation physique