L’Algérie se prépare pour le déconfinement. Un responsable au sein du ministère du Commerce a donné des pistes ce lundi sur les dispositions que les autorités envisagent de mettre en place dans le cadre du déconfinement.
Ces préparatifs permettront la reprise des activités économiques dans les meilleures conditions pour éviter une recrudescence de la propagation de l’épidémie du coronavirus. Quelque "150.000 commerçants et artisanspourraient être autorisés à reprendre leurs activités, dans un premier temps, notamment dans la restauration, les salons de coiffure et l’habillement", selon le même responsable.
"L’idée au niveau du ministère c’est d’aller peut-être vers une activité en termes de gestion de l’espace commercial, d’aller au moins vers 50% d’une manière graduelle pour aller peut-être en fonction de l’évolution de cette épidémie", a indiqué Abderrahmane Benhazil, directeur généraldu contrôle économique et de la répression des fraudes au ministère du Commerce, dans un entretien accordé à la Radio nationale francophone. "Quand on parle de 50 %, c’est pas 50 % de l’activité elle-même en termes de production. C’est beaucoup plus 50 % en termes de gestion de l’espace commercial", a expliqué M. Benhazil. "Si on prend le cas par exemple d’un restaurant, au lieu d’utiliser la totalité de l’espace qu’il utilisait avant la pandémie, il faudrait qu’il aille vers les 50 %, a détaillé le responsable, ajoutant que "si un restaurant fait usage habituellement de 90 tables, il ne fait que 45". "Nous sommes dans une situation avec des lendemains qu’il faut gérer de la manière la plus sûre et certaine", a affirmé le DG du contrôle économique et de la répression des fraudes au ministère du Commerce. "Le déconfinement devrait prendre en charge les éléments à la fois social et économique", a-t-il ajouté.
Le responsable au sein du ministère du Commerce a également fait savoir que son département a ciblé "une dizaine d’activitésà titre d’échantillonnage" dans le cadre d’un déconfinement partiel ou total. "Nous avons ciblé pour un déconfinement partiel ou total une dizaine d’activités à titre d’échantillonnage", a indiquéAbderrahmane Benhazil, citant notamment "la restauration collective, individuelle, tout ce qui est fast-food, certaines activités de services telles que les salons de coiffure, les vendeurs de cosmétique" ou encore "l’habillement". "Mais dans tout ça il y a des paramètres à prendre en charge", a souligné M. Benhazil, mettant l’accent sur "l’aspect sanitaire et sécuritaire sur le plan de prévention que devra prendre chaque commerçant, en termes soit de se doter de couloirs de décontamination ou paillasses de décontamination, le port obligatoire de bavettes et pour certaines activités le port de gants", a-t-il affirmé.
Le ministère du Commerce planche sur la levée progressive des restrictions
Devant la levée de boucliers de commerçants, mécontents de devoir cesser leurs activités par suite de l’apparition de la pandémie du Covid -19, les pouvoirs publics envisagent actuellement de lever certaines des restrictions décidées à l’encontre de certains de ces derniers, et, par contrecoup, satisfaire ainsi les citoyens faisant habituellement appel à leurs services. Le directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes au ministère du Commerce, sans signaler le moment où cette mesure entrera en application, indique que ce dernier examine les conditions dans lesquelles
pourrait s’effectuer une reprise sécurisée des activités économiques, celle notamment de la grande distribution, des services et de vente au détail. Intervenant, hier, à l’émission l’Invité de la rédaction de la chaîne 3 de la Radio algérienne, Abderrahmane Bendadi, expliqueque cette reprise allait se faire au coup par coup, en amenant les commerçants à assurer une stricte gestion sanitaire des espaces habituellement réservés à leurs activités. Parmi les activités sujettes à ces autorisations de reprise susceptibles de toucher, à un premier stade, quelque 150.000 commerçants et artisans, dont un très grand nombre s’est retrouvé sans sources de revenus, celui-ci cite notamment celles de la restauration collective, des salons de coiffure et de l’habillement.
Le représentant du ministère du Commerce annonce, par ailleurs, la pose de nouvelles mesures tendant à instituer un plus large contrôle sanitaire des produits alimentaires importés ou fabriqués localement. Notant que ces aspects sont déjà assurés par le départementcommercial du ministère, "en termes d’analyse de ceux appelés à être mis sur le marché de la consommation", Abderrahmane Benhadi précise que l’idée tend à mettre sur pieds un vaste réseau national de laboratoires de contrôle, armés des plus récentes technologies. Ce dernier fait également état de l’étude en cours d’un projet de création d’une Agence nationale de sécurité alimentaire, expliquant que celle-ci sera destinée à servir d’instrument d’appui à l’évaluation de "tous les risques sanitaires", ainsi que de recherche scientifique de certains produits "émergents", la technologie alimentaire et les types de fraudes "évoluant, déclare-t-il, de jour en jour".