Ghania n’a que 36 an et elle vient de perdre son mari à la suite d’un accident de la route. Deux mois se sont écoulés. Ses parents qui lui ont rendu visite sont sur le point de s’en aller.
Son père se lève et avant de se diriger vers la porte, lui résume tous les conseils qu’il venait de lui prodiguer.
- Tu n’es ni la première ni la dernière à devenir veuve à un âge relativement jeune. Je te vois mal t’occupant des vaches de ton défunt mari. Vends-les et vends également le terrain sur lequel il a construit l’étable. Et avec l’argent que tout cela te rapportera, tu pourras louer un local ici au village et lancer une petite activité commerciale. Tes trois enfants seront bientôt des hommes ils t’aideront.
- Tu as raison, père…
- Quand tu auras pris ta décision, appelle-moi et nous effectuerons les démarches ensemble.
- Merci, père… je suivrai tes conseils à la lettre. Tu as raison. S’occuper de cinq vaches n’est pas du tout facile… et puis ce n’est pas un travail pour une femme. Et ce n’est pas non plus un travail pour des enfants comme les miens… merci, père pour tes précieux conseils.
Ghania, dès le lendemain matin, prend la décision de vendre les cinq vaches, le hangar et le terrain sur lequel il était bâti. Elle en parle à quelques voisines convaincue qu’elles propageront vite ses intentions. Et elle avait raison. Dès le surlendemain, les premiers postulants commencent à lui rendre visite pour voir les vaches en question et le terrain. La plupart des clients étaient intéressés par le terrain mais, elle, elle voulait se débarrasser en premier lieu des vaches… Si le hangar et le terrain se vendaient avant les vaches où les mettrait-elle ?
Mais voilà qu’un vieil homme se présente. Il voit les vaches, examine les alentours du terrain et dit à Ghania.
- J’achète tout mais tu me fais un prix, ma fille…
- Je vends tout pour cent millions !
- Non, ma fille à ce prix là, tu ne trouveras pas acheteur… C’est moi qui te le dis… Ces vaches ne sont pas en bonne santé…
- Comment ? Mon mari —que Dieu l’accueille au Paradis— les a achetées l’année dernière. Elles lui ont coûté les yeux de la tête…
- Mais —que Dieu l’accueille au Paradis— il s’est fait avoir… Moi, c’est le terrain qui m’intéresse, j’achète ces vaches parce que je sais que tu veux t’en débarrasser !
- Combien m’en donnes-tu ?
Par : K. A.