Le Midi Libre - entretien - Un coffret bourré d’euros et d’illusions (1re partie)
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Escroquerie
Un coffret bourré d’euros et d’illusions (1re partie)
14 Août 2012

Certains de nos concitoyens sont d’une naïveté et d’une crédulité hors du commun. Ils constituent des proies idéales pour les escrocs de tout acabit.

Zakia, une veuve de trente-huit ans, habite Blida mais a l’habitude de se rendre dans un hammam se trouvant à Alger. Dans ce hammam travaille une Sénégalaise d’une quarantaine d’années avec laquelle elle a fini par sympathiser. Leur amitié fut telle que Zakia s’était laissé aller à des confidences, donnant ainsi à sa nouvelle «amie» les éléments qui lui permettraient d’échafauder à ses dépens une escroquerie satanique. Ayant appris que Zakia était une commerçante aisée et que son défunt mari avait l’habitude de passer de longs séjours d’affaires en France, la masseuse sénégalaise lui dit :
- Tu ne t’es jamais demandé si ton mari avait un compte en banque en France ?
- Euh… Non, l’idée ne m’a jamais effleurée.
- C’est un tort. Tu m’as dit qu’il se rendait régulièrement en France pour affaires mais qui te dit qu’il n’avait pas une femme et un compte en banque dont il n’a pas eu le temps de rapatrier les avoirs ?
- Je m’en fous qu’il ait eu une femme ou pas, répondit Zakia. Par contre, j’aimerais bien savoir s’il a un compte en banque… Surtout s’il se trouve en France. Tu sais où en est le cours de l’euro en ce moment ?
- Oui…
- Cela dit, comment pourrais-je faire pour savoir si mon défunt époux avait un compte en banque en France ?
Et d’abord dans quelle banque ?
Je ne vais tout de même pas me rendre en France et faire le tour de toutes les banques pour demander si mon pauvre mari avait un compte. Et même si je trouvais la banque où son compte est domicilié, jamais je ne pourrai retirer l’argent qu’il contient… l’administration française doit être plus compliquée et plus stricte que la nôtre…
- Mais qui te dit que tu vas voir affaire avec l’administration française ? Tu vas prendre possession de l’argent de ton mari sans avoir à partir en France, ma sœur !
- Comment ça ?
- Grâce à la science millénaire africaine…
- La science millé… quoi ?
- Oh ! Zakia, ce serait long à expliquer…Tout ce que je sais c’est que je connais des gens en mesure de t’aider à prendre possession de l’argent de ton défunt mari sans que tu n’aies à traverser la Méditerranée et sans que tu n’aies à faire face à un banquier qui te réclamera une tonne de paperasse avant que tu n’aies le droit de demander à prendre possession de ce qui te revient de droit.
- Oh ! Miriama… D’abord, je ne sais même pas si mon mari avait un compte en France.
- Moi, je suis certaine qu’il en a un… Si tu n’y vois pas d’inconvénient, je te mettrai en contact avec un ami pour qui la science millénaire africaine n’a aucun secret.
- Non, je n’y vois aucun inconvénient…
- Très bien… Je vais lui téléphoner immédiatement…
Zakia et son amie convinrent d’un rendez-vous pour le surlendemain avec l’érudit en question.
Ils s’étaient retrouvés tous les trois dans un restaurant de la capitale.
Après que Miriama eut fait part de la préoccupation de Zakia au Malien de 48 ans, celui-ci se gratta la tempe.
- Hum… la première étape, madame, consiste à nous assurer que votre mari avait un compte en banque.
- J’ai bien peur que cette première étape soit déjà insurmontable.
- Mais pas du tout, madame. Dès cet après-midi, nous serons fixés. Mais il faut que nous nous procurions d’abord un petit coffre en bois….
- Un petit coffre en bois ? Vous parlez de ces petits coffres en bois sculptés que l’on trouve dans les boutiques d’objets artisanaux et où certaines femmes cachent leurs bijoux ?
- Oui.
- J’en ai deux à la maison.
- Non. Il nous faut un coffre que vous n’avez jamais touché.
- Alors, nous allons en acheter un ! Il y a une boutique non loin d’ici.
- Bien, ensuite, nous irons chez vous…
- Chez moi ? Oui, si vous voulez… Moi tout ce qui m’intéresse c’est de savoir si mon mari avait un compte en banque chez les Français !- Vous le saurez cet après-midi.- Moi, je ne peux pas venir avec vous, fit Miriama, je travaille…
- Je te tiendrai au courant, lui répondit Zakia. Si cette affaire se termine comme je le souhaite, je t’offrirai une récompense ! Suffisamment d’argent pour que tu
puisses avoir ton propre hammam.

( à suivre…)

Par : kamel Aziouali

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