Résumé : Mériem, 24 ans, se marie avec un jeune émigré. Après moins d’une semaine de vie commune, elle découvre qu’il a une autre femme dans sa vie.

Après avoir mûrement réfléchi, Mériem décida de parler avec Karim de ce qu’elle avait découvert.
- Karim, qui est Magaly ?
Le jeune émigré pendant quelques fractions de secondes parut désarçonné avant d’esquisser un sourire forcé, jaune :
- Euh… Magaly… est une amie… J’ai travaillé avec elle un certain temps… je t’avoue qu’à un moment donné, nous avons projeté de nous marier puis je me suis aperçu à temps que j’aurais des problèmes avec elle. Nous ne pensons pas de la même manière ; nous n’avons pas les mêmes valeurs ni le même fonds culturel.
- Mais, apparemment, vous n’avez pas rompu… elle t’écrit et tu lui réponds…
- Oui… Il faut que je te dise : je ne veux pas rompre avec elle brusquement…
- Tu as peur de la brusquer ?
- Non… Il y a encore des affaires en suspens entre elle et moi… Dès que j’aurai réglé ces affaires, je lui annoncerai mon retour définitif au pays et mon intention de l’effacer de mon champ de vision.
- Donc, tu ne lui as pas dit que tu t’étais marié dans ton pays ?
- Non, mais ça ne va pas ? Il faut y aller doucement… sinon, elle risque de me bloquer pour mon retour.
- Hum…j e vois… Ce qui signifie que tu fais l’hypocrite avec elle…
- Oh ! ce n’est pas de l’hypocrisie. C’est juste de la prudence.
- Qu’est-ce qui me dit que tu n’es toujours pas avec elle et qu’en réalité tu as tout fait pour avoir une femme ici et une autre là-bas ?
- Oh ! Non… qu’est-ce que tu vas chercher, là ? Bon… je crois que tu as besoin d’un peu de détente. Aujourd’hui, nous allons nous offrir un très bon repas dans un restaurant très chic.
Deux jours plus tard, Karim décida de retourner en France. Ce qui énerva Mériem.
- La vie que tu me fais mener est trop dure, Karim… Je vais encore passer une semaine seule entre quatre murs ? L’ennui finira par me tuer.
- Si tu t’ennuies, tu peux aller chez tes parents ou chez mon frère.
Mériem préféra se rendre chez Azeddine, son beau-frère. D’abord parce que la villa de ses parents qu’il habitait n‘était pas éloignée de son domicile conjugal. Ensuite, parce qu’elle espérait y déceler un détail à même de lui permettre de savoir qui était vraiment cette Magaly qui envoyait beaucoup de messages à son mari.
 Et elle allait atteindre son objectif en discutant avec Amira, l’épouse d’Azeddine. Celle-ci étant enceinte de cinq mois, elle n’eut aucune peine à faire bifurquer la discussion qu’elle avait engagée avec elle vers son bébé.
- Mon gynécologue m’a dit que c’est un garçon mais il y a autre chose que j’aimerais savoir.
- Qu’est-ce que tu aimerais savoir ? s’enquit Mériem.
- J’aimerais  savoir s’il sera aussi beau que le fils de Karim et de Magaly.
La surprise de Mériem était telle qu’elle écarquilla ses yeux au point où on les crut sur le point de sortir de leurs orbites.
Ayant réalisé qu’elle avait proféré une bourde, Amira plaqua aussitôt ses deux mains contre sa bouche mais il était déjà trop tard.
- Qu…qu’est-ce  que…que… tu as dit ? bégaya Mériem. Karim a un enfant ? Sa femme c’est cette Magaly… c’est cette femme  qui lui envoie des messages, n’est-ce pas ?
La belle-sœur ne savait plus où se mettre. Elle ferma les yeux un bon moment avant de répondre :
- Tu n’étais pas au courant, Mériem ?
- Non, je n’étais pas au courant ! J’ai fait confiance à ton mari... C’est lui qui m’a présenté Karim… Il m’a trahie…
- Non, il ne t’a pas trahie… Il pensait que tu étais au courant… parce que… parce que… il est courant qu’un homme ait deux épouses… voire trois, quatre …
- Oh ! Arrête de dire des bêtises… Moi je n’ai nulle envie de partager mon mari… Et puis assez parlé ! je m’en vais…
- Hé ! Où vas-tu, Mériem ?
- Chez mes parents…  
- Chez tes parents ?
- Oui, j’ai suffisamment été ridiculisée…
- Mais attends, calme-toi… ne me crée pas de problèmes, s’il te plaît… Ne dis surtout pas à Azeddine que c’est moi qui t’ai dit que Karim est marié.
- Rassure-toi… Dès que j’aurai franchi cette porte, j’aurais oublié jusqu’à ton existence et celle de ton mari et de son frère que j’ai eu la folie d’épouser.
Quand un mois s’est écoulé sans que Karim ne cherche après sa femme, Mériem prit un avocat et entreprit de demander le divorce. Mais quelle ne fut sa surprise lorsqu’elle apprit que son mari avait déposé plainte contre elle pour… vol.
C’est dans le bureau du procureur de la République que la jeune femme apprit que son mari l’accusait d’avoir dérobé de la villa de ses parents la somme d’un milliard sept cent millions de centimes ainsi qu’une importante quantité de bijoux. Finalement, l’avocat dont Mériem avait sollicité les services n’allait pas s’occuper de son divorce mais plutôt de sa disculpation dans une affaire de cambriolage qu’elle n’avait jamais commis.
 En fin de compte, Mériem qui croyait en finir avec le célibat et devenir une dame respectable s’est retrouvée au tribunal d’El-Harrach. Alors qu’elle avait été blessée et trahie dans son amour-propre par un homme sans scrupule, elle dut d’abord se battre pour prouver son innocence et déjouer la cabale montée de toutes pièces par Karim pour lui faire payer son intention de ne pas se laisser faire.
Lors de son procès qui a eu lieu il y a une semaine au tribunal d’El- Harrach, son avocat avait mis en exergue le fait qu’il n’y avait pas la moindre preuve matérielle du délit qui lui était reproché et que si vol il y avait, il fallait en chercher les auteurs parmi les autres occupants de la villa.
 Une  peine d’un an de prison ferme a été requise contre la jeune femme.
 Mériem voit désormais le mariage comme une source de problèmes et de pièges. Surtout lorsqu’à la base, son principal artisan est un agent immobilier (un semsar) !