Le Louvre Abou Dhabi dévoilera pour la première fois en France sa jeune collection dans le cadre d’une exposition didactique intitulée "Naissance d’un musée" qui se tiendra au Louvre du 2 mai au 28 juillet.
"L’idée est d’expliquer au public français l’enjeu du Louvre Abou Dhabi, qui est le plus grand projet culturel français en cours", a déclaré, mardi à la presse, Jean-Luc Martinez, président-directeur du Louvre. Le projet du Louvre Abou Dhabi est le fruit d’un accord conclu en 2007 entre la France et les Emirats Arabes Unis. Il prévoit la conception scientifique et la mise en œuvre par la France d’un vaste "musée universel". Le volet financier de l’accord totalise environ 1 milliard d’euros. Le musée, conçu par l’architecte français Jean Nouvel, doit être inauguré fin 2015.
Une exposition similaire, baptisée également "Naissance d’un musée", a déjà été présentée au public des Emirats entre avril et juillet 2013 à Abou Dhabi. L’exposition parisienne montrera une sélection de 150 œuvres sur les 400 acquises depuis 2009 par l’Emirat avec l’expertise de l’Agence France-Museums, opérateur français du projet du Louvre Abou Dhabi. Le budget d’acquisition pour monter cette collection est de 40 millions d’euros par an, sur dix ans. Le Louvre Abou Dhabi a pour ambition d’embrasser toutes les époques, de la plus haute Antiquité à l’art contemporain, et de balayer toutes les régions du monde.
Le public découvrira ainsi une "Vierge à l’enfant" de Giovanni Bellini, "Le Bohémien" d’Edouard Manet, un "Portrait de femme" de Picasso, "La lectrice soumise" de René Magritte, une "Anthropométrie" d’Yves Klein, un ensemble de neuf tableaux de Cy Twombly.
Mais aussi une "Princesse" de Bactriane (Asie centrale, début du IIè millénaire avant J.-C.), un bracelet en or aux figures de lion (Iran, VIIIe - VIIe siècle avant J.-C.), un Bodhisattva debout sculpté au tournant du IIIe siècle dans la région du Gandhara (Pakistan actuel), un "Jeune Emir à l’étude" du Turc Osman Hamdi Bey (1842-1910), une boîte octogonale incrustée de nacre et de perles d’ambre peintes (Chine, milieu du VIIIe siècle). "Un tiers de la collection actuelle touche au monde asiatique", a souligné Laurence des Cars, ancienne directrice scientifique de l’Agence France-Museums, qui sera l’une des commissaires de l’exposition.
Pour sa part, Marc Ladreit de Lacharrière, président du conseil d’administration de l’Agence France-Museums, a déclaré que celle-ci était depuis le départ très attentive au respect des normes sociales sur le chantier. Un cabinet d’audit international a réalisé plusieurs études. Le dernier audit, rendu public fin 2013, "montre les progrès encore accomplis", a ajouté l’homme d’affaires et mécène, tout en rappelant que ce n’est pas l’agence qui construit le musée. "Nous sommes extrêmement vigilants et veillons à ce que les normes sociales soient appliquées", a-t-il dit.