et d’authenticitéLa chorale "Ebène" de la Radio algérienne poursuit son tour du monde musical entamé dès sa création, il y a presque trois ans, en empruntant des sentiers culturels de divers horizons avec comme seul et unique langage le chant.
Fondée en février 2009, composée de quarante jeunes, très jeunes, choristes et d’un orchestre de sept musiciens, cette chorale polyphonique, dirigée par le chef de chœur Hakim Lamdani, se distingue par un répertoire musical d’une soixantaine de titres puisés dans le patrimoine musical algérien et étranger.
Au-delà de l’arabe, du tamazight et ses dérivés, le français ou encore l’anglais, qui sont des langues courantes, les choristes interprètent avec une aisance, une justesse et une clarté étonnante des textes déclinés en 26 langues étrangères dont l’azéri, le chinois, le turc et le wolof.
La chorale s’intéresse à un large éventail de styles musicaux : country, pop, classique universel, gospel, mouachah arabe, chaâbi, malouf, folk et beaucoup d’autres genres de musiques aussi divers que variés. Le tout est exprimé à quatre voix ou plus (soprano, alto, ténor, baryton et basse) dont la fusion dégage une polyphonie juste, agréable et harmonieuse, rythmée par des tempos réguliers et dénudée de toute fausse note ou détonation.
Trois ans d’existence et déjà un parcours artistique assez riche pour un début. Outre des soirées animées à l’auditorium de la Radio algérienne, "Ebène" a participé à plusieurs importantes rencontres et manifestations.
Le 2e Festival culturel panafricain (juillet 2009, Alger), la cérémonie des meilleurs programmes radiophoniques "Micros d’or", clip et chanson officiels de l’équipe nationale de football pour le mondial 2010 Ya Salam, la célébration du 50e anniversaire de l’APS et celle du 55e anniversaire de la création de la Radio algérienne, sont entre autres les quelques occasions où la chorale à brillé de mille feux, d’un avis général. Chanter la musique algérienne et d’autres musiques du monde en polyphonie est la principale mission artistique que s’est tracée "Ebène", dit son chef de chœur Hakim Lamdani, qui aspire à inscrire la chorale dans l’universalité sans sacrifier ni l’original ni l’authentique.
Pour lui, le tour du monde souhaité par la chorale est fait, pour le moment, musicalement : "Nous voyageons assez bien comme ça", se félicite-t-il tout en émettant le vœu de se produire plus souvent à Alger et dans l’ensemble des villes algériennes.
Lamdani pense que le chant polyphonique en Algérie fait une incursion "timide" sur la scène musicale nationale et nécessite une formation "pointue" de choristes et de meneurs de chant.
A ce propos, il plaide pour l’enseignement des techniques de chant polyphonique au sein des établissements scolaires dès le collège pour à la fois découvrir des talents et par conséquent, créer de nouvelles chorales polyphoniques. Rappelant qu’après l’indépendance, le mouvement polyphonique a été représenté que par sept chorales, majoritairement à Alger, Lamdani tient à préciser que créer, diriger ou chanter dans une chorale polyphonique représente "un travail de longue haleine et nécessite une formation pointue et pour les meneurs de chant et pour les choristes".
"En Algérie, les chorales polyphoniques sont réduites à des initiatives personnelles et souvent spontanées et maladroites. Le chant polyphonique est méprisé, négligé, voire même rejeté, pourtant ce n’est pas un art vraiment étranger à notre culture", confie l’artiste à l’APS, citant à cet égard l’exemple de l’Ahellil de Timimoun et celui du chant d’hommes "Rehaba" des Aurès.