Ce concentré de l’histoire de la Kabylie avec des coups de projecteur sur le reste de l’Algérie vient de sortir chez Yoran Embanner, un éditeur breton (France).
L’écrivain et journaliste Youcef Zirem résume, en quelque 250 pages, dans son Histoire de Kabylie, avec le sous-titre Le point de vue kabyle, les principaux événements historiques qui ont marqué cette région. L’ambition manifeste de cet ouvrage est de réaliser une cartographie historique de la Kabylie avec une écriture simple pédagogique et sans fioriture. Mais plus encore, le lecteur trouvera une mine d’informations sur le passé mais aussi les 50 dernières années.
L’ouvrage commence par l’époque des splendeurs numides, une période plus ou moins connue, mais nécessaire à rappeler pour ceux qui l’aurait oublié. Puis l’auteur déroule le fil de l’histoire avec les royaumes musulmans berbères, la période des Ottomans.
"Quand les dynasties berbères musulmanes disparaissent, la Kabylie fonctionne pendant un moment en confédération", observe Youcef Zirem. Rebelles, maquisards, chanteurs, poètes errants, bandits d’honneur, politiciens, femmes résistantes parmi des hommes pétris du code de l’honneur, la Kabylie est une terre de contrastes humains.
Dans Histoire de Kabylie, l’histoire n’est jamais loin de la poésie et de la littérature. Ainsi, on pourra y lire des passages sur Si Mohand Ou M’hend ou Youcef Ou Kaci, deux bardes au verbe vrai, incisif et sans équivalents.Youcef Zirem nous rappelle à travers ce livre quelques parcours singuliers de militants anonymes qu’on ne trouve pas ailleurs.
Nous pensons à Akli Banoune, un des premiers militants de l’Etoile nord-africaine qui avait mis sa vie et ses biens au service de la lutte pour l’indépendance. Ou alors Mohand Amokrane Heddag, berbériste et nationaliste, tué par l’ANP pendant la lutte entre le FFS et le régime de Ben Bella-Boumediène.
De longs passages sont aussi consacrés au printemps berbère de 1980, au printemps noir et surtout à l’assassinat de Matoub Lounès. En journaliste averti, Youcef Zirem n’a pas non plus omis de rappeler les circonstances troubles qui ont entouré les assassinats d’intellectuels et de journalistes pendant les années 1990.
A la fin du livre, le lecteur trouvera une liste non exhaustive des victimes du printemps noir. Véritable mallette à informations historiques et pratique dans son "chapitrage" avec une foule de connaissances résumées en quelques lignes, ce livre est essentiel. Vivement que ce livre trouve aussi son éditeur en Algérie.