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40e anniversaire de la création du Polisario et du déclenchement de sa lutte armée
L’exposition universelle Pablo Neruda s’invite dans les camps de réfugiés
9 Mai 2013

L’expo universelle Pablo Neruda s’invitera prochainement dans les camps des réfugiés sahraouis et dans les territoires libérés sahraouis en guise de solidarité avec le peuple sahraoui dans sa lutte juste, a indiqué, mardi, l’agence de presse sahraouie. Cette manifestation culturelle, qui débutera vendredi prochain et se poursuivra jusqu’au 25 mai, se veut une marque de solidarité avec la lutte juste du peuple sahraoui à travers la participation de nombreux artistes venus de partout à l’occasion du 40e anniversaire de la création du Front Polisario et le déclenchement de sa lutte armée.


L’expo universelle dont les camps de réfugiés constituent la troisième station après Paris et Alger revient sur les idéaux de la liberté, les droits de l’Homme, la démocratie et la reconnaissance du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

Pablo Neruda, nom de plume de Ricardo Eliecer Neftalí Reyes Basoalto, est un poète, écrivain, diplomate, homme politique et penseur chilien, né le 12 juillet 1904 à Parral (province de Linares, Chili), mort le 23 septembre 1973 à Santiago du Chili. Sa mère, Rosa Basoalto, institutrice, meurt deux mois après sa naissance. Son père, José del Carmen Reyes Morales, se remariera en 1906. Son premier apprentissage est la nature « Mon enfance, ce sont souliers mouillés, des troncs cassés / Tombés dans la jungle, décorés par les lianes. C’est la découverte du monde du vent et du feuillage. »

De 1910 à 1920, il fréquente le lycée pour garçons de Temuco au Chili. A treize ans déjà, il publie ses premiers poèmes et textes en prose. A partir de 1921, il étudie la langue et la littérature française à Santiago et la pédagogie. Il choisit son pseudonyme en hommage au poète tchèque Jan Neruda (1834-1891) et veut devenir professeur de français. Il se fait très rapidement une renommée avec ses publications et des récitals de poésie.

A dix-neuf ans, il publie son premier livre Crepusculario (Crépusculaire). Suit, un an plus tard, Veinte poemas de amor y una canción desesperada (Vingt Poèmes d’amour et une chanson désespérée).
En 1927, Neruda entre au service diplomatique. Il devient consul à Rangoon, Colombo, Batavia, Calcutta, Buenos Aires. En décembre 1930, il épouse une Hollandaise : Maryka Hagenaar qu’il renomme Maruca et qui lui donna une fille : Malva Marina Reyes, née le 18 août 1934. En 1932, il rentre au Chili, en 1933, il publie Residencia en la tierra, Résidence sur la Terre.

La Casa de las Flores, maison de Neruda à Madrid

A partir de 1935, il est consul en Espagne où il entretient des relations amicales avec Federico García Lorca qu’il avait connu à Buenos Aires et qui aura une influence déterminante sur sa vie et son œuvre, mais aussi avec Rafael Alberti et Jorge Guillén. Après le putsch de Franco du 18 juillet et l’assassinat de García Lorca, Neruda se fait l’avocat de la République espagnole. Il est révoqué comme consul et commence España en el corazón (L’Espagne au cœur), qu’il publie en 1937 et dans lequel il franchit un pas décisif dans sa démarche.

Son chant, « De sombre et solitaire, devient solidaire et agissant » (Jean-Paul Vidal). La même année, il fonde le Comité hispano-américain pour le soutien à l’Espagne et l’Alliance des intellectuels chiliens pour la défense de la culture.

Il fait la connaissance de sa seconde épouse Delia del Carril. En août 1939, il affrète un bateau, le Winnipeg, pour transporter des réfugiés espagnols de la France vers le Chili, sélectionnant soigneusement parmi eux ses amis communistes au détriment des trotskistes et des anarchistes. Il se verra reprocher d’avoir délivré un visa chilien à David Alfaro Siqueiros, organisateur de la première tentative d’assassinat de Trotsky du 24 mai 1940. Il fait des voyages au Mexique, à Cuba et au Pérou. Il visite la forteresse Inca de Machu Picchu. En 1945, il est élu au Sénat et devient membre du parti communiste chilien.

En 1946, Neruda dirige la campagne électorale de González Videla qui, après son élection comme président, se révèlera être un dictateur farouchement anticommuniste. Le poète réagit par un discours au Sénat portant le célèbre titre d’Émile Zola : J’accuse ! Il échappe de justesse à son arrestation et se réfugie à l’étranger. Son exil en Europe le conduit en URSS, en Pologne, en Hongrie, en Italie. Il visitera également l’Inde et le Mexique. C’est là que paraîtra en 1950 son Canto General, (Chant général), écrit dans la clandestinité. L’œuvre est interdite au Chili.

A la Bibliothèque du Congrès en 1966

En 1949, Neruda est devenu membre du Conseil mondial de la Paix à Paris. En 1953, il obtient le Prix Staline « Pour la paix » et en 1955, en même temps que Pablo Picasso, le Prix international de la paix. Il rencontre la femme de sa vie, Matilde Urrutia qui l’inspire pour des poèmes d’amour d’une fulgurante beauté Cien sonetos de amor (Cent Sonnets d’Amour). De retour au Chili en 1952, il publie en 1954 les Odes élémentaires. En 1957, il devient président de l’Union des écrivains chiliens, l’année suivante il publie : Extravagario, Vaguedivague.

Cette même année, tout comme en 1964, il soutient pleinement la campagne électorale de Salvador Allende comme candidat à la présidence de la République. Il a été à cette période l’une des cibles du Congrès pour la liberté de la culture, association culturelle anticommuniste fondée en 1950. En 1964, Neruda publie Memorial de Isla Negra, le retour sur son passé et son rêve d’une humanité plus fraternelle. En 1965, il est nommé Doctor honoris causa de l’Université d’Oxford.

Maison d’Isla Negra, province de San Antonio
La Sebastiana, maison de Neruda à Valparaíso.

Sa seule pièce de théâtre : Fulgor y muerte de Joaquín Murrieta (Splendeur et Mort de Joaquín Murrieta), est créée en 1967. Neruda publie, coup sur coup, La Barkarole, La Barcarole, Las manos del dia, (Les mains du jour) et (Arte de pájaros, (L’Art des oiseaux). En 1969, le parti communiste le désigne comme candidat à l’élection présidentielle, mais Neruda renonce en faveur d’Allende comme candidat unique de l’Unidad Popular. Après l’élection d’Allende, Neruda accepte le poste d’ambassadeur en France où il rencontrera Mikis Theodorakis et où il publiera La espada encendida (L’épée en flammes), et Las piedras del cielo (Les pierres du ciel), livres, dans lesquels sa méditation sur la solidarité nécessaire et le silence du monde atteint son expression la plus intense.

Le 21 octobre 1971, Pablo Neruda obtient, après Gabriela Mistral en 1945 et Miguel Ángel Asturias en 1967, comme troisième écrivain d’Amérique Latine, le Prix Nobel de littérature. En 1972, il retourne au Chili et est triomphalement accueilli au stade de Santiago. Neruda rédige Incitación al Nixoncidio y elogio de la revolución (Incitation au nixoncide et éloge de la révolution).
Le Coup d’État du 11 septembre 1973 au Chili renverse le président élu, Salvador Allende. La maison de Neruda à Santiago est saccagée et ses livres jetés au bûcher [réf. souhaitée]. Le poète et homme politique meurt le 23 septembre 1973.

L’inhumation du corps de Pablo Neruda devient, malgré la surveillance policière, une manifestation de protestation contre la terreur militaire. Le poète est officiellement décédé d’un cancer de la prostate, à la clinique Santa Maria de Santiago. Cependant, à la suite de témoignages convergents (dont celui de Manuel Araya, qui était à l’époque son chauffeur) soutenant que Neruda a été assassiné par injection létale à la veille de son exil pour le Mexique afin de l’empêcher de témoigner des crimes du régime dictatorial du général Pinochet, le parti communiste chilien a demandé le 2 juin 2011 l’ouverture d’une enquête pour déterminer les conditions exactes de sa mort.

L’exhumation des restes de Pablo Neruda, visant à déterminer les causes de sa mort, a été entreprise le 8 avril 2013 sous l’autorité du juge Mario Carroza. En 1974, l’autobiographie de Neruda Confieso que he vivido, J’avoue que j’ai vécu, paraît à titre posthume, extrait :

« Je veux vivre dans un pays où il n’y ait pas d’excommuniés. Je veux vivre dans un monde où les êtres soient seulement humains, sans autres titres que celui-ci, sans être obsédés par une règle, par un mot, par une étiquette. Je veux qu’on puisse entrer dans toutes les églises, dans toutes les imprimeries. Je veux qu’on n’attende plus jamais personne à la porte d’un hôtel de ville pour l’arrêter, pour l’expulser.

Je veux que tous entrent et sortent en souriant de la mairie.Je ne veux plus que quiconque fuie en gondole, que quiconque soit poursuivi par des motos.
Je veux que l’immense majorité, la seule majorité : tout le monde, puisse parler, lire, écouter, s’épanouir. »

Par : CHAHID EL HAFED (camps de réfugiés)

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