Les critiques cinématographiques arabes participant à une conférence sur "Les moyens de relancer la critique cinématographique arabe", organisée dimanche à Oran, ont estimé que les nouveaux supports technologiques de communication, à l’instar des forums Internet son susceptibles de relancer la critique cinématographique arabe.
Le critique cinématographique syrien Ali El Okbani a indiqué que l’émergence de forums et de réseaux Internet intéressés par le cinéma arabe a comblé l’absence des structures traditionnelles concernées par la relance de la critique cinématographique. Il considère que la prolifération de ces forums, sites et espaces ouverts "pourrait ouvrir la voie aux faux débats, à la diffamation et aux règlements de comptes, mais cela peut être appréhendé comme phénomène de bonne santé, car il permet de découvrir des amateurs et des professionnels du cinéma arabe capables de communiquer leurs idées et leurs critiques aux professionnels et influer positivement sur le rendement cinématographique arabe en termes de qualité et de performance". M. El Okbani a salué "le degré de conscience du cinéma arabe" acquis par le public grâce à ces supports technologies électroniques, qui a aussi permis l’émergence de nouveaux noms de jeunes talents dans le monde du cinéma et de la critique. Pour sa part, le critique cinématographique tunisien Mahrez El Karoui a mis la lumière, dans son intervention, sur le rôle des sites Internet et des dialogues électroniques spécialisés dans le développement du cinéma dans le monde arabe, notamment à la lumière de la régression du rôle des publications classiques sur la critique cinématographique, qui sont en voie d’extinction. M. Karoui a signalé que les amateurs et les adeptes du septième art et son évolution ont trouvé dans ces espaces électroniques leurs marques dans l’écriture et l’expression de leurs opinions, leurs idées et des différents composants et éléments de goût cinématographique du spectateur arabe. Dans le même contexte, il a déclaré que ces supports ont insufflé une nouvelle dynamique en matière de critique de cinéma arabe et ont constitué un espace moderne qui a comblé le vide des ciné-clubs et des cahiers périodiques édités par le passé et le manque d’intérêt des médias pour cet art, ainsi que la régression du nombre de magazines spécialisés dans de nombreux pays arabes. La critique de cinéma Safae Ellaithi d’Egypte estime que les sites de dialogue "Chat" et de forums électroniques intéressés par le monde du cinéma arabe sont très utiles, car ils créent un espace pour communication directe entre les différents acteurs dans le cinéma et le grand public et de réception directe des réactions des téléspectateurs et leurs points de vue sur différentes œuvres cinématographiques après présentation. Ces supports médiatiques contribuent également à l’enrichissement des critiques et l’orientation du cinéma vers des contenus et des sujets qui répondent aux aspirations et aux préoccupations du public, a-t-elle ajouté. Le critique de cinéma marocain Khalil Damoun a mis l’accent sur l’importance des nouveaux médias technologiques dans la promotion de la culture du film arabe qui encourage la relance de la production cinématographique et sa critique. Il a ajouté que ces forums Web spécialisés dans le domaine cinématographique sont à même de soulever de nouvelles et diverses idées pouvant servir le cinéma et les activités y afférent dans le monde arabe. Le journaliste et critique de cinéma Salim Ramadan (Libye) a traité du rôle des médias dans le développement de la critique du cinéma arabe à l’ère de la régression des travaux d’information sérieux qui traitent des questions du cinéma arabe et des préoccupations des téléspectateurs. Lors de cette rencontre, les participants ont abordé la réalité de la critique du film arabe, les critiques et leur influence sur le film arabe et la possibilité de création d’une Union des critiques arabes, une proposition soulevée à plusieurs reprises dans des occasions cinématographiques arabes. Il est à noter que cette conférence, organisée à la quatrième journée de la quatrième édition du Festival international du film arabe à Oran, vise à cerner un nombre de points relatifs à la réalité de la critique cinématographique arabe, à travers les spécificités de chaque pays arabe, selon Nabil Hadji qui a animé cette rencontre.