La Mexicaine Elena Poniatowska, journaliste et écrivaine engagée à gauche, a remporté, mardi, le prix Cervantes, la plus importante récompense littéraire du monde hispanique.
Le jury l’a récompensée pour "sa trajectoire littéraire dans plusieurs genres, en particulier le narratif, et pour s’être dédiée de manière exemplaire au journalisme, de la chronique à l’essai", a souligné le ministre espagnol de la Culture, José Ignacio Wert.
"Le Mexique vit un moment compliqué. Nous sommes divisés par les luttes politiques internes" et par la violence des narcotrafiquants, a dit Poniatoswka, qui avait soutenu en 2006 le candidat de la gauche mexicaine Andres Manuel Lopez Obrador. Née à Paris le 19 mai 1932 d’un père aristocrate d’origine polonaise et d’une mère mexicaine, Poniatowska avait 10 ans quand sa famille émigra au Mexique, en raison de la Seconde Guerre mondiale. Ses parents l’envoyèrent étudier aux États-Unis et elle entama à son retour au Mexique, en 1954, une carrière journalistique.
Elle commença parallèlement à se dédier à la littérature avec son premier livre Lilus Kikus. Pour le jury Cervantes, elle est devenue l’un des écrivains mexicains les plus engagés et "une des voix les plus puissantes de la littérature en espagnol". En 1971, elle reçut une consécration internationale avec son livre La nuit de Tlatelolco, une compilation de chroniques et de témoignages sur le massacre d’étudiants le 2 octobre 1968, au centre de Mexico.
Parmi ses œuvres de fiction traduites en français figurent notamment, Cher Diego, Quiela l’embrasse (1978) et Leonora (2011), son livre le plus récent. Considéré comme le prix Nobel de littérature du monde hispanophone, le prix Cervantes comprend, notamment, parmi ses gagnants le péruvien Mario Vargas Llosa (1994), le Mexicain Octavio Paz (1981), l’Uruguayen Juan Carlos Onetti (1980) et l’Espagnol Camilo José Cela (1995).