Le cinéma algérien a fait de petites incursions au niveau international ces dernières semaines puisque deux courts-métrages viennent de faire parler d’eux. Il s’agit de Djinn de la cinéaste Yasmine Chouikh pour lequel elle vient d’obtenir le prix de la fédération des critiques de cinéma russes au festival international du film islamique de Kazan (République du Tatarstan), et de Khouya (Mon frère) du cinéaste Yanis Koussim qui vient d’être sélectionné en compétition officielle au Festival international du film francophone de Namur prévu du 1er au 8 octobre en Belgique. D’une durée de vingt minutes, Djinn, est produit par "Acima-films", il traite de la thématique de la femme saharienne. Le film "a réussi à donner une nouvelle image de notre cinéma" a déclaré Yasmine Chouikh à l’APS. Le Festival international du film islamique de Kazan s’est déroulé du 15 au 19 septembre 2010 et a réuni 71 films en compétition. Née en 1982 en Algérie, Yasmine est la fille d’un couple de cinéastes algériens Mohamed et Yamina Chouikh. Elle a interprété un rôle dans un film de Bendedouche, et dans ceux de son père et de sa mère avant d’opter, en 2004, pour la réalisation en tant que première assistante dans le long métrage de son père Douar de Femmes. C’est en 2007 qu’elle parvient toutefois à réaliser son premier court métrage El Bab, qui a fait l’objet de plusieurs sélections et qui a reçu un prix au Festival d’Al Ismaïlya. Nommée directrice artistique du Festival international du court métrage de Taghit en 2005, Yasmine Chouikh exerce aussi le métier de journaliste spécialisée dans le cinéma à Canal Algérie. Djins (mauvais génies) raconte l’histoire d’une communauté saharienne immergée dans les légendes et les traditions et qui croit que la stérilité peut être résolue en recourant au service du maitre des djins qui va rendre la fécondité à celui ou celle qui ne peut enfanter. Mais voilà le maître des djins a conditionné son intervention au retour de l’enfant «fécondé» dans le monde des djins. Mais quand le moment arrive pour que la fille retourne chez ces êtres surnaturels, le père s’y oppose. Ce qui déchaîne la colère du maître des djins qui va menacer de posséder toutes les femmes du village si on ne lui rend pas la fille. Cette légende qui a forgé des croyances locales a donné lieu à un rituel : les jeunes filles, à leur puberté, sont appelées, six jours durant, à prouver qu’elles ne sont pas victimes du djin. Amber est soumise au même rituel mais elle rencontre Amel, une jeune fille vivant en marge de la société, mais qui va bouleverser sa vie. Yasmine Chouikh va bientôt participer au Festival méditerranéen de Tanger (Maroc) et de Beyrouth (Liban) avec ce même court-métrage. Quant au film de Yanis Koussim, produit par la société de production et de distribution M. D. CINE, il sera projeté dans la cité belge qui pour rappel fêtera le 25e anniversaire de son festival. Pour rappel " Khouya" a obtenu au Festival de Locarno (Suisse) au mois d’août dernier le prix "Cinema e Gioventù" (cinéma et jeunesse) pour la section internationale. L. G.