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Le voyage musical : en route pour… la Kabylie
2 Juin 2012

Le voyage musical est la nouvelle chronique que j’aurai le plaisir d’animer. Cela consiste à, comme son intitulé l’indique, voyager à travers des contrées lointaines et d’autres pas, de faire un petit inventaire de la culture musicale d’une région, de promouvoir les artistes locaux, de valoriser le patrimoine immatériel et d’enrichir notre culture musicale.

Pour la 1re escale, quoi de mieux que de vous emmener dans une région à laquelle je m’identifie, une région où mes ancêtres sont nés, et où j’ai passé le plus clair de mon temps libre ; la petite Suisse. Vous n’en avez jamais entendu parler ? Elle est plus communément appelée la Kabylie.
La Kabylie est une région montagneuse du nord de l’Algérie. Son nom viendrait de l’arabe El-Qabaïl pluriel de Qabila «tribu». Actuellement, ses habitants l’appellent «Tamurt n Leqvayel» (La terre des Kabyles).
Le poète se plaît à l’appeler «tamurt idurar», la terre des montagnes. Le pays des montagnes représente le Djurdjura occidental que les anciens appelaient «Aït wadda» (ceux d’en bas) et le Djurdjura oriental qu’ils appelaient «Aït oufella» (ceux d’en-haut).
La Kabylie possède une côte qui s’étend sur plusieurs centaines de kilomètres. Elle fait partie de l’Atlas et se situe en bordure de la Méditerranée, qui lui fournit ce que l’on appelle «la corniche kabyle», située entre Bougie et Jijel, dans ce qui était appelé à l’époque coloniale la «Petite Kabylie».
Pour l’historien Ibn Khaldoun, elle représente la portion du territoire qui s’appelait la province de Bougie ; ce que les anciens Kabyles appelaient Tamawya taqbaylit ou tamawya tout court, "fédération kabyle". La Kabylie couvre plusieurs circonscriptions ou wilayas de l’Algérie : Tizi-Ouzou et Béjaïa (Vgayet), la majeur partie de Bouira (Tubiret) et Bordj Bou-Arréridj, et une partie des wilayas de Sétif, Boumerdès, Jijel et M’Sila (Tamsilt). Suite à l’insurrection de 1871, la France coloniale décida de diviser cette province en deux : la Grande et la Petite Kabylie, également appelées Haute et Basse Kabylie.
J’imagine que vous êtes en train de vous dire : «Ô ! Mais qu’est-ce qu’il a ce gars … il s’improvise historien ?». La réponse est évidemment non. Cependant, je me voyais mal entamer cette escapade sans que vous puissiez vous situer géographiquement. Maintenant que c’est fait… attachez vos ceintures, mettez vos casques et appréciez ce qui va suivre.
Bienvenue à bord de la bande son 15.06 FM de la station vinyculture…
Nous débutons notre trip par le chanteur/poète kabyle par excellence. Un rebelle dans l’âme, un porte-parole de la culture et du combat de la Kabylie, partout dans le monde. Un artiste qui ne cessera de vivre en nous. Il nous a laissé un patrimoine musical très riche, un humaniste et un sens de l’engagement prononcé. Il s’agit de Lwennas At Lewnis, plus communément appelé Matoub Lounès.
Nous faisons maintenant escale dans les hauteurs du Djurdjura, dans la région d’Ath Yanni, où est originaire l’artiste kabyle le plus connu dans le monde. Son succès est dû à son amour de la chanson et de la musique. Géologue de formation, ce troubadour a eu l’ingéniosité d’écrire une chanson simple mais communicante dans une universalité innée «Rsed A Yidess» (Que le sommeil tombe). Ce qui lui a valu la reconnaissance de tous les professionnels de la musique, à l’époque. Aujourd’hui, Idir n’a plus rien à prouver. Après des études de géologie et en musicologie, cet artiste nous enchante avec ce chef d’œuvre, qui reste mon préféré : Ay Al Xir Inu (Ô mon bonheur).
Nous longeons la côte…
Il apprend la musique au Conservatoire de musique de Béjaïa sous l’œil bienveillant du cheikh Sadek Abdjaoui. Il émigre en France en 1970. Son premier album «Arjouth» (Attendez), produit en 1974 par Gilles Bleiveis, remporte un très grand succès auprès du public et des médias. Il remplit toutes les salles, là où il va. Entre 1978 et 1985, il sort 3 albums : «Les rêves du vent» (78), «Si Slimane» (81) et «Salimo» (85). Il se produit régulièrement à la fête de l’Humanité, et un de ses plus grands succès est M’ara d yughal (Quand il reviendra). L’avez-vous reconnu ? Djamel Allam – Mara D’Yughal (Quand il reviendra)
Et si on jetait un coup d’oreille à la nouvelle scène… ?
Rocker de son état, poète de ses temps libres. Voix cassée, accords plaqués et mélodie du cœur envoûtante. Il s’agit d’Ali Amran.
Guitare en bandoulière, cheveux au vent. Né en Kabylie, immigré en France. Il s’est fait remarquer dans le métro parisien. Il est le plus atypique des chanteurs kabyles. Cosmopolite, il voue un amour fou à la diversité culturelle et aux causes humanitaires. Il s’agit évidemment de Akli.D
Je ne pouvais pas parler de la nouvelle scène kabyle sans citer cet élégant berbère. Un jazzman dans l’âme. Sa musique le représente mieux que quiconque… Ce nom c’est Haffyd.H, cherchez après lui, vous n’allez pas le regretter !
Nous arrivons à la fin de notre première escale. La musique kabyle est très riche. Je ne pouvais hélas pas tout vous faire découvrir, j’ai donc pris quelques-uns de mes coups de cœur, en espérant que cela vous ait plu et que cela vous incitera à vouloir en savoir plus sur cette belle culture…
Avant de terminer, je vous salue et vous offre un dernier morceau en guise d’au revoir …
Malika Ouahes – Siwed Slam (Passe le salut/le bonjour).


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