Les 15es Journées théâtrales de Carthage (JTC) se sont distinguées cette année par la présentation de pièces théâtrales à travers l’ensemble du pays, une première depuis l’institutionnalisation de ce festival en 1983 qui a suscité des réactions mitigées, entre partisans et opposants de cette idée.
Selon le directeur du Festival, Ouahid Saafi, la décision de décentraliser cette manifestation culturelle à caractère international et d’aller vers les régions intérieures du pays, est motivée par le souci de satisfaire les amateurs du 4e art, où qu’ils soient.
Parmi les partisans de cette idée, la réalisatrice Fouzia Thabet qui a plaidé pour la généralisation des œuvres théâtrales à travers les différentes régions du pays, soulignant que la culture est la propriété de tous.
Le dramaturge Houssam Sahli a, quant à lui, souligné que la décision culturelle "ne peut être hâtive ou précipitée", notant qu’elle doit être le fruit "d’une concertation avec les professionnels du secteur".
Dans certaines régions les gens ont plus besoin, à l’heure actuelle, "de produits de première nécessité" que de théâtre, a-t-il ajouté, insistant sur l’impératif d’organiser les Journées théâtrales de Carthage à Tunis, en attendant que des changements radicaux soient opérés, dans ce sens, dans les autres régions. Plusieurs journalistes ont qualifié de "hâtive" la décision d’étendre les festivités des JTC à d’autres régions qui, selon eux, ne disposent pas encore des équipements nécessaires.
La décentralisation des oeuvres théâtrales a "nuit à l’image du festival, notamment avec la suppression de certains concours et prix qui constituaient l’essence même de cette manifestation culturelle", selon d’autres avis.
Certains, par contre, estiment que le fait de ne pas avoir reporté voire annulé cet évènement culturel international est en lui même un exploit vu "les multiples contraintes et les conditions difficiles que traverse le pays".