Un spectacle musical dédié aux chants d’exil de la communauté immigrée algérienne en France et ses tourments sera organisé du 11 au 28 mai au Cabaret sauvage, au Parc de la Villette à Paris, a-t-on appris mercredi auprès des organisateurs.
Intitulé Notre Dame de Barbes, le spectacle, monté par l’Algérien Meziane Azaïche, offrira sur plusieurs tableaux, comme autant d’époques, une rétrospective de la chanson issue de la communauté immigrée en France, a-t-on précisé à l’APS.
Des origines, marquées par le blues de l’exil et la solitude du migrant déraciné, à ce jour où le legs des anciens est défendu par de nouveaux talents, cet événement culturel a surtout pour ambition d’initier le spectateur à un voyage dans le temps au cúur d’une génération d’Algériens qui, contraints au déracinement, ont traduit leur amertume et leurs désillusions par un chant et une poésie à la mesure de la nostalgie qui les rongeait. Entre 1930 et 1960, la plupart des chanteurs maghrébins, étaient des amateurs travaillant le jour dans des conditions souvent très pénibles et jouant le soir dans des cafés. De cette double vie ont jailli des chansons traduisant les différentes époques de l’immigration et qui constituent aujourd’hui une précieuse mémoire collective. Au fil du temps, le répertoire de ces chantres de l’amour du pays natal, s’est adapté à d’autres configurations et a évolué parallèlement à l’histoire de l’immigration datant du plus d’un demi-siècle. Ces chanteurs avaient pour nom Cheikh El Hasnaoui, Slimane Azem, Dahmane El Harrachi, Akli Yahiaten, Mohamed El Jamoussi, H’nifa, Hocine Slaoui, Missoum, Bahia Farah, et tant d’autres vivant particulièrement en France où se concentrait la majorité des membres la de communauté immigrée maghrébine. Cette manifestation culturelle, organisée en partenariat avec la Mairie de Paris, des associations et des radios locales, sera animée par une pléiade d’artistes algériens de renom, dont Souad Massi, Aït Menguellat, Rachid Taha, le groupe Gaada Bechar, Kamel Hamadi, Larbi Dida, Fellag et autres. Tous ensemble, ils reviendront sur les pas de leurs aînés qui ont contribué avec mélancolie à adoucir le tourment abyssal d’une génération d’ouvriers algériens longtemps oubliés dans les bidonvilles de Nanterre et luttant dans la plus grandes des solitudes, face à l’adversité d’un quotidien précaire et implacable.