Robin Thicke et Pharrell Williams ont été jugés mardi coupables d’avoir plagié "Got to give it up" de Marvin Gaye, pour leur tube "Blurred Lines", et devront verser 7,4 millions de dollars aux héritiers de la légende soul. A l’issue de deux jours de délibérations, le jury de 8 personnes d’un tribunal de Los Angeles a estimé que les vedettes américaines de la chanson avaient enfreint les droits d’auteur de Marvin Gaye pour son titre légendaire de 1977.
Des membres de la famille de l’icône soul américaine, et l’un de ses avocats, ont versé des larmes à la lecture du verdict. Pendant deux semaines de procès, les jurés ont entendu "Blurred lines" comparé à la partition, jouée par un pianiste professionnel, de "Got to give it up", qui était déposée. Les jurés avaient reçu pour instruction de se concentrer uniquement sur la mélodie et non sur tous les arrangements de la version finale de "Blurred Lines". "Chacun de nous est libre d’élaborer sur « Got to give it up » à partir du moment où l’on ne copie pas les notes" du morceau, a affirmé l’avocat de Thicke, Howard King, en conclusion de sa plaidoirie. "La famille Gaye n’est pas propriétaire d’un genre ou d’un groove", avait-il insisté.
Richard Busch, qui représentait la famille Gaye, a au contraire affirmé que Thicke et Williams avaient intentionnellement créé leur tube planétaire de 2013 en faisant de Blurred Lines une version modernisée de Got to give it up. Le troisième co-auteur de Blurred Lines, Clifford Joseph Harris (T.I), n’a pas été condamné. La famille Gaye réclamait une part des près de 16,5 millions de dollars générés par Blurred Lines depuis sa sortie. Selon des éléments lus pendant le procès, Thicke et Williams ont gagné chacun plus de 5 millions de dollars grâce à ce titre qui a fait danser le monde entier il y a deux étés. Harris, crédité pour avoir fait un rap sur la chanson, aurait pour sa part touché 700.000 dollars.