En collaboration avec le Cercle des amis d’Assia Djebar, Paris, l’université Mouloud-Mammeri, Faculté des lettres et des langues, organise un colloque international sur l’œuvre d’Assia Djebar autour de son expérience créative les 9, 10 et 11 novembre 2013.
L’œuvre plurielle de l’écrivaine algérienne, Assia Djebar, témoigne d’une longue et riche expérience créative dans la production littéraire et cinématographique fondée sur le questionnement et marquée par la quête et l’expérimentation.
Depuis son premier roman, La soif (1957) jusqu’au dernier, Nulle part dans la maison de mon père (2007), elle soumet ses œuvres à l’expérimentation à partir d’un important travail sur la langue et par l’investissement de son encyclopédie culturelle, à l’exemple de l’art, de la littérature, de la mémoire féminine et de l’Histoire, notamment l’Histoire de la colonisation de l’Algérie, élément apparent dans la majorité de ses romans.
La femme et son rapport à l’homme, sujet central dans l’œuvre, occupe des espaces de réflexions symboliques permettant d’interroger sa situation et son statut, hier et aujourd’hui. Partant du fait que la littérature, le roman en particulier, est une représentation culturelle d’une société, reflétant sa structure anthropologique,
son imaginaire, ainsi que son mode relationnel à l’Autre ; et partant d’une vision contemporaine de la littérature définie comme un espace dialogique ouvert qui permet d’exprimer clairement les conflits intérieurs et extérieurs de l’individu et de la société, le parcours créatif d’Assia Djebar depuis plus d’un demi-siècle, caractérisé par la multiplicité des genres (romans, nouvelles, pièces de théâtre, poésies, cinéma, etc.) peut donner un éclairage sur un certain nombre de problématiques en lien avec la société algérienne.
En effet, l’important travail expérimental par l’écriture et le cinéma sur cette société nous permet de soulever de nombreux questionnements parmi lesquelles :
- Assia Djebar est-elle parvenue en écrivant dans la langue de l’Autre à exprimer les différentes expériences du peuple algérien durant la colonisation et après l’indépendance, à réduire les fendillements de la mémoire et à élaborer sa propre théorie sur la crises des identités dans la société ?
- A-t-elle réussi à modifier l’image de l’Algérien et édifier des passerelles pour un dialogue civilisationnel avec l’Autre ?
- Quelle serait l’influence de son travail littéraire et cinématographique sur la production culturelle algérienne contemporaine ?
On tentera de répondre à ces questions à travers les axes suivants : L’Histoire comme thème d’écriture dans l’œuvre d’Assia Djebar ; la problématique de la langue et de l’écriture chez Assia Djebar ; l’expérience cinématographique d’Assia Djebar ;
Modernisme et procédés d’expérimentation dans l’ensemble de l’œuvre ; la vision du monde d’Assia Djebar et sa position vis-à-vis de la culture de l’Autre ; Rôle de la traduction dans la restitution de la littérature d’Assia Djebar et, enfin, la trace de cette œuvre dans les créations contemporaines des écrivains et cinéastes algériens.